Chapitre 7 - Le nouveau

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En train de changer mes vêtements au boulot, je ris encore en repensant à ma discussion avec Lina. Elle n'était pas croyable. Elle avait réussi à voir le voisin sans y aller de son plein gré. Je secouai la tête avec un sourire puis allai dans la salle où les outils médicaux étaient emballés.

– Salut Léa, le nouveau va bientôt arriver. Il a une bonne bouille.

– Salut Sacha, et non je ne l'ai pas vu... Alors il a une bonne bouille ? demandai-je avec amusement.

– Ouais et plutôt sympa. Il n'est pas encore sorti des vestiaires. C'est toi qui le formes d'après ce qu'a dit le chef. Bon courage !

Il repartit ensuite vers son plan de travail. Je soupirai en espérant que ces dires étaient proches de la réalité. Il ne manquerait plus que le nouveau soit un gars qui préfère ne rien faire en restant assis toute la journée au lieu de travailler.

Je considérais qu'on était une bonne équipe. Malgré les filles qui arrivaient systématiquement en retard, si quelqu'un n'avait pas terminé de vérifier sa pile d'outils médicaux, on s'entraidait pour finir rapidement.

– Bonjour, dit une voix que je pensais avoir déjà entendue.

En me retournant, j'ouvris grands les yeux. C'était l'homme que j'avais percuté dans le supermarché. Lui avait simplement levé un sourcil sous la surprise. Je déglutis puis me repris en main quand j'entendis des gloussements. N'avaient-elles pas assez de rires tout le temps ? Je supposais que non...

– Bonjour, vous êtes le nouveau.

– Oui, Vincent. C'est amusant de se retrouver là...

– Oui, très, dis-je d'un ton un peu acide. Je m'appelle Léa et on peut se tutoyer. Je m'occupe de ta semaine de formation. Tu as déjà travaillé dans le milieu ?

– Non, je suis en mission d'intérim.

J'étais aussi en mission d'intérim, car il manquait du personnel. J'allais tuer lentement Lina. D'abord je percute ce gars, puis je le retrouve à le côtoyer tous les jours et enfin il faut qu'il soit mignon. Oui, d'une façon ou d'une autre, Lina était la cause de tout ça.

Après que les filles se soient présentées, je lui expliquai les différentes tâches. Stérilisation, emballage etc. Il n'avait pris aucune note, mais écoutait attentivement et posait des questions de temps à autre. La journée continua à cette allure jusqu'à la fin du service.

– Léa ?

– Est-ce que j'ai merdé quelque part ? demanda Vincent.

– Quoi ? dis-je avec étonnement alors qu'on allait sortir de l'établissement. Non, tu as bien écouté et as bien fait le boulot que je t'ai demandé de faire...

– Alors c'est avec moi personnellement que tu as un problème ? À chaque fois que je te parle, tu as toujours les sourcils froncés et énervée on dirait.

– Non, je...

Je me pinçai les lèvres. Je ne m'étais pas rendu compte que j'agissais ainsi. Après un soupir, je remettais une mèche derrière l'oreille.

– Désolée, ce n'est pas ta faute. Je repensai à une amie que je dois engueuler dans les prochains jours.

– Ah ? Tu lui en veux autant ? demanda-t-il avec un sourire.

Un sourire qui le changeait. Mon cœur rata un battement. Je détournai mon visage que j'espérais n'était pas trop rouge.

– Oh que oui.

Il éclata de rire avant de me souhaiter une bonne soirée. Je partis de mon côté en tentant de freiner les battements de mon coeur. Bon sang, je n'étais plus une ado ! Mais ça faisait tellement longtemps que je n'avais pas été si proche physiquement d'un homme. Même sans sous-entendu sexuel, pendant toute la journée, il était resté près de moi. Dans un sens, heureusement que j'étais trop agacée par le fameux destin que Lina n'arrêtait pas de parler sinon je n'aurais pas arrêté de rougir près de lui.

Après un soupir, je regardai mon portable. Un message de Lina envoyé en début d'après-midi.

Ma patate douce des Antilles, tu me manques. Reviens vite, je m'ennuie.

Je souris tendrement à son sms. Elle était incroyable comme fille. J'avais l'habitude de ce genre de messages où on aurait cru qu'on était plus que des amies. Je fronçai cependant des sourcils à la seconde phrase, elle s'ennuyait. Cela voudrait dire qu'elle n'avait pas parlé au voisin ? Ou sinon qu'il l'ignorait, ou pire, elle lui avait avoué qu'elle l'aimait et il l'avait envoyé baladé...

Je sentis un mal de crâne se pointer. Je ne pourrais pas trucider ma chère colocataire aujourd'hui.

Léa et LinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant