Ah, Amélie !

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J'étais sortie en quatrième vitesse du réfectoire, Armin sur mes talons. Il fallait qu'on s'explique et le plus tôt serait le mieux. Il s'arrêta au niveau des escaliers et je reculai de quelques pas, je ne savais pas comment tout cela allait finir mais je savais que s'il me rejettait, j'aurais besoin de distance pour ne pas qu'il me rattrape au moment où je m'enfuirais. On se regardait dans le blanc des yeux depuis plusieurs minutes, je ne voulais pas prendre la parole en première. Il s'avança vers moi de quelques pas et je ne trouvais pas la force de reculer.

- Il faut que je parle en premier ?

- C'est toi qui voulait qu'on parle, non ?

- En effet.

Il s'arrêta dans sa phrase et il leva la tête en direction du plafond. Il resta un moment, immobile, à contempler la peinture du plafond.

- Je ne sais pas par où commencer, lança-t-il en baissant la tête jusqu'à ce que ses yeux croisent les miens. Je me suis mis en colère trop rapidement, chez Castiel comme à l'hôpital.

- Je m'excuse car je t'en ai trop demandé d'un seul coup, je n'aurais pas dû t'envahir comme ça.

On se regardait dans le blanc des yeux, et pour une fois, cela ne me dérangeait pas, j'aimais regarder ses grands yeux bleus.

- On fait quoi alors ? Demanda-t-il.

Je m'approchais de lui, lentement.

- On pourrait commencer par ça ? Dis-je en rapprochant mes lèvres des siennes.

Il bougea la tête dans ma direction et ses lèvres s'écrasèrent sur les miennes, étouffant un gémissement de ma part. On se reculait puis nous sellâmes nos lèvres à nouveau. Nous recommençions pendant de longues secondes qui me parurent être une éternité. J'étais tellement bien dans ses bras, et bizarrement, je ne ressentais aucune ambiguïté entre nous malgré les derniers événements. J'aimerai faire quelque chose pour me faire pardonner mais je ne savais pas quoi alors je me contentais de prendre mon courage à deux mains et je le pris dans mes bras. Au bout de quelques minutes, il décida de prendre la parole :

- On peut dire qu'on sort ensemble maintenant ?

- Oui.

Il me serra fortement dans ses bras avant de plonger sa tête dans mon cou.

- Tu m'as manqué.

- Toi aussi.

Nous n'osions plus bouger. Que pouvais-je faire pour l'aider à aller mieux ? Je regrettais toutes mes paroles sur Amélie et je ne savais pas comment faire pour me faire pardonner. Même s'il me l'avait dit verbalement, je savais qu'il envisageait de faire son deuil comme j'avais conseillé mais je n'en pensais pas un mot. Je voulais qu'il prenne son temps pour faire son deuil, je savais que c'était dur et que même si l'on avait une volonté de fer, cela pouvait être une chose impossible avant un bon moment. De plus, Amélie était une personne proche d'Armin alors il lui était d'autant plus dur de faire son deuil. Je savais ce qu'il me restait à faire, je devais l'aider, coûte que coûte, comme il l'avait fait lorsque j'étais au plus bas.

- Armin, emmène-moi sur sa tombe.

- Comment ?

- Ammène-moi sur la tombe d'Amélie.

- Tu sais, je ne pense pas que ce soit une bonne idée.

- Je veux t'aider comme tu l'as fait pour moi.

Armin haussa les épaules avant de prendre ma main dans la sienne et de m'emmener vers l'extérieur. Il devait nous rester plus d'une heure avant la prochaine heure de cours alors nous nous mettions en marche rapidement pour ne pas perdre de temps. Armin ne parlait pas et je me doutais que ce qu'il faisait était une véritable preuve d'amour, il n'emmènerait pas n'importe qui sur la tombe de son ex-petite amie. Nous arrivions dans le cimetière, il lâcha ma main et il se mit à déambuler entre les tombes puis il s'arrêta devant une. Je m'approchais doucement et j'observais la tombe. Amélie Granger. Des commentaires étaient posés sur la tombe tels que "Une étoile partie trop tôt" ou bien "Notre fille à jamais". Je ne m'étais pas rendue compte à quel point les proches de cette fille avaient dû souffrir. Armin ne bougeait plus, c'était à peine si on l'entendait respirer. Je lui pris la main comme il avait lâché la mienne quand nous étions arrivés dans le cimetière. Il se tourna vers moi mais contrairement à ce que j'avais imaginé, il ne pleurait pas.

- Je ne t'oblige pas à faire ton deuil, Armin. Quand je te l'ai dit, je ne le pensais pas. J'étais simplement en colère, je sais que ces choses-là prennent du temps. Je ne voulais pas te forcer.

- Pourquoi est-ce que tu as voulu venir ici alors ?

- Ça peut peut-être te paraître ridicule mais j'en avais en quelque sorte besoin. J'avais besoin de voir sa tombe pour de vrai.

- Tu ne me croyais pas ? Demanda-t-il toujours calme.

- Si, bien sûr que je te croyais. J'avais seulement besoin de voir sa tombe, comme pour m'affirmer qu'elle était bien réelle.

Armin me sourit faiblement et il reporta son attention sur la tombe de son ancienne petite amie.

- Je sais, je ne t'apporte pas de fleurs aujourd'hui, déclara Armin en prenant une inspiration. Je sais que je n'ai aucune excuse pour ça, et j'en suis désolé, la fille à côté de moi, c'est Louka, ma nouvelle petite amie, ça doit te faire du mal de me savoir avec une autre mais il est temps que je passe à autre chose, même si j'ai du mal. Ton absence est difficile à supporter, autant pour moi que pour ta famille, que pour tes amis. Tu nous manques tous les jours, et on dirait un cauchemar qui ne veut plus prendre fin. J'ai besoin de tourner la page et j'y arriverai avec l'aide de Louka. J'espère que tu ne m'en veux pas mais tu sais, tu as toujours ta petite place dans mon cœur. Mais maintenant, j'ai besoin de Louka pour avancer, pour me sortir de ce cauchemar dans lequel tu me détiens. Sache que c'est une fille bien et que je l'aime par-dessus tout.

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Et voilà ! Est-ce que ce serait une fin ? Non, les cocos ! Encore un chapitre et je cloture l'histoire ! Pas d'épilogue pour cette histoire.
Merci beaucoup pour les 3,91k de vues
Sur ce, je vous fais des bisous et à la prochaine ! ❣

Amour sucré : ArminOù les histoires vivent. Découvrez maintenant