"Les promesses sont si faciles à briser"

4.2K 200 36
                                    

Je ne voulais pas apprendre à le connaître, vraiment pas, mais mes amis m'y poussaient. Chaque fois qu'il était seul, ils me poussaient à aller le voir pour qu'on discute. Ce que je refusais non sans insultes. Les nouveaux cachaient quelque chose de pas net. Je pouvais le sentir d'ici mais je n'avais aucune preuve et personne ne me croirait alors je me taisais. J'entrepris de partir du lycée après la semaine bien remplie que l'on venait de subir. Castiel m'attrapa avant que je ne puisse sortir ma moto.

- Raconte-moi, je vois bien que quelque chose ne va pas, me demanda-t-il.

- Il n'y a rien.

- Arrête de vouloir tout cacher ! S'écria-t-il. Raconte-moi !

Je le regardais de haut en bas et haussais un sourcil. Je n'allais pas me livrer comme ça, à moins d'y être obligée sous la torture. Il me prit les bras et me chuchota :

- Je t'en supplie, raconte-moi. Je te promets de ne rien dire à personne.

Je m'écartais rapidement de ses bras en lui lançant un regard que je voulais agressif. Il savait pertinnement qu'il ne fallait pas qu'il fasse ce qu'il venait de faire. On ne devait jamais rien me promettre. Les promesses sont tellement faciles à briser, ils vous réduisent à l'état que j'appelle "Le néant". Celui-ci vous emporte dans les profondeurs des abysses glaciales du mensonge. Plus vous espériez que cette promesse se réalise, plus on vous emmenait au plus profond de ces abysses. Je savais pertinnement que je ne devais jamais croire en une promesse sinon je plongerais aussi profond que la dernière fois. Je montais sur ma moto et la démarra, faisant reculer mon ami. Je partis sans un regard en arrière pour lui. J'arrivais chez moi et le trajet avait été trop court à mon goût alors j'enfourcha une nouvelle fois ma compagnière de voyage et fonça en direction du pont Georges Dulce. Une fois arrivée, je sautai de ma moto et courus jusqu'à la barrière de sécurité. Sais-tu ce que cela fait de plonger dans de l'eau glacée au mois de janvier ? Non ? Et bien, tu as l'impression qu'on te mutile volontairement même pire, tu as l'impression de brûler. Brûler dans l'eau, si ce n'est pas un comble ça ! Une main s'appuya sur mon épaule me faisant comprendre sa présence je me retournais et découvris avec beaucoup de surprise un Armin essoufflé.

- Qu'est-ce que tu fous là ? Demandais-je d'une voix sévère.

- Tout le monde s'inquète pour toi.

- Et bah, tant pis.

- Ne dis pas ça. Qu'est-ce que tu fais là ?

- Mais t'es pas ma mère à ce que je sache ! Fous-moi la paix !

Je reportais mon attention sur l'étendue qui se trouvait face à moi tandis qu'Armin demeurait immobile. Que me voulait-il ? Je n'en savais rien et je ne voulais pas lui demander.

- Tu devrais rentrer chez toi et appeler Castiel.

- Pourquoi tu me donnes des ordres ? Qui crois-tu être ? Je n'ai aucune envie de rentrer chez moi.

- Appelle Castiel alors.

Je le regardais de travers et devant ses yeux brillants par les lampadaires, je craquais. Je soufflais en attrapant mon téléphone dans mon blouson. Je composais le numéro de Castiel avant de porter le portable à mon oreille. J'attendis pendant quelques sonneries avant qu'il ne décroche.

- Allô ? Lou ?

- Ouais.

- Tu vas bien ? Où es-tu ?

- Je vais bien mais je ne te dirai pas où je suis, le nouveau a réussi à me convaincre de t'appeler pour te donner de mes nouvelles mais je ne vais pas te dire où je suis.

- Bon, le plus important c'est que tu ailles bien.

Je restais silencieuse, attendant qu'il me dise autre chose mais rien ne vint.

- Si tu n'as plus rien à dire, je peux raccrocher ?

- Non, euh... Tu vas dormir chez toi ce soir ?

- Je pense pas.

- Ta mère te pose encore des problèmes ?

- Mouais.

- Bon, je ne vais pas t'embêter plus longtemps mais sache que tu peux m'appeler quand tu veux.

- Ouais, salut.

Je raccrocha. Je me sentais un peu mieux mais pas de quoi sauter de joie. Je me retournais vers Armin en attente d'un commentaire de sa part.

- Pourquoi tu ne veux pas rentrer chez toi ?

- Pourquoi toutes ces questions ?

- J'aimerai en savoir plus sur toi. Tu sais pratiquement tout de moi.

- Il n'y a pas grand chose à dire sur moi.

- Je suis sûr que si. S'il te plaît.

- Je ne te connais pas ! Tu pourrais être un serial killer ou un psycopathe !

- Franchement ? Est-ce que j'ai une tête à être psycopathe déjanté ?

- Non.

- Tu vois.

- Mes parents me causent des soucis.

- Oh, d'accord. Mais si tu ne rentres pas, tu vas aller où ?

- Chez Rosalya ou dans un hôtel.

- Tu dors dans des hôtels ?

- Oui, je mens sur mon âge et je prends la carte bleue de ma mère et le tour est joué.

Je venais de me rendre compte que je donnais de trop grosses informations sur moi. Je me tûs un moment. Il ne fallait pas que je mente mais il ne fallait pas que je raconte toute ma vie alors la meilleure solution était de me taire.

- Tout ça restera secret, je te le promets.

Je piquais de nouveau un fard. Castiel ne lui avait pas apprit ? Personne dans ce putain de monde ne lui avait apprit qu'il ne fallait jamais rien me promettre ?

- Personne ne me promet jamais rien ! Ne t'avises plus de me promettre quelque chose que tu ne tiendras pas !

Je m'éloignais de lui doucement avant de me retourner et de lui dire :

- Les promesses sont si faciles à briser.

Sur ces paroles, je me retournais et courrais jusqu'à ma moto. Je démarrais maladroitement mais rapidement avant de partir en direction du centre-ville. Ma nouvelle mission était de trouver un hôtel mais le visage d'Armin hantait mon esprit. Il fallait que je le chasse rapidement de ma tête. Je savais qu'il n'allait m'apporter que des ennuis.

Amour sucré : ArminOù les histoires vivent. Découvrez maintenant