Accident

2.1K 115 12
                                    

Je conduisais trop vite, je le savais mais ce n'était pas pour cette raison que j'allais ralentir. Je m'amusais a doubler les voitures, souvent par la gauche mais de préférence par la droite. C'était interdit ? Quelle importance ? Je fonçai sur la route en riant à gorge déployée. Je ne voulais pas rentrer chez moi, si mes parents me voyaient dans cet état, je ne donnerai pas cher pour ma peau. Je ne savais pas pourquoi je rigolai mais j'adorai l'effet d'assurance qui allait avec. Contrairement à ce que l'on pouvait penser, je n'étais pas vraiment habituée à boire autant d'alcool. Je m'arrêtai près d'un trottoir sur un dépose-minute, un groupe de mecs à côté. Je sortis mon portable de ma poche et j'allumai l'écran. Trois appels manqués. Aurai-je une vie sociale ? Je riai toute seule mais je n'arrivai pas à déchiffrer le nom de la personne qui cherchait à me joindre. Un des garçons s'approcha de moi et me demanda avec un sourire aguicheur :

- Hey, t'aurais pas l'heure ?

Ne comprenant pas un mot de ce qu'il disait, j'éclatai de rire avant de démarrer. Profitant du fait qu'il n'y ait pas beaucoup de voitures, j'accélèrais et je fonçai en ligne droite. Cette image d'Armin embrassant Amélie ne voulait pas s'effacer de mon esprit. Il ne m'avait pas dit quelque chose avant la fête ? Je ne m'en souvenais pas. Il fallait que je reste loin de lui, je savais que ce garçon ne m'apporterait que des soucis. J'écouterai mon instinct plus souvent. Je grimpai en vitesse si bien que je remarquai que j'étais à cent kilomètres par heure plutôt que cinquante. Un sentiment de liberté m'envahissait et je fermai les yeux pendant quelques secondes avant d'entendre un crissement de pneus proche de moi et je me sentis propulsée, puis, rien. Le noir absolu.

- Philippe ! On en a déjà parlé cinq cent fois !

Je me retrouvai encore une fois dans cette pièce oppressante, entourée des parents d'Armin et des miens. Encore un rêve ? Mais je ne me rappelai pas m'être endormie. Je marchai jusqu'à la table mais lorsque j'essayais de la toucher, ma main passait au travers.
J'écoutais alors la scène que j'avais déjà vue et entendue plusieurs fois. Armin et Alexy étant petits arrivèrent et Carole leur répliqua la même chose que la dernière fois. Puis ma mère se pencha au-dessus de la table pour lui demander d'un air sévère :

- Pourquoi avez-vous menti à vos enfants, Carole ?

- Parce que je ne veux pas qu'ils se doutent de quelque chose.

- Mais tu ne vas jamais passer de temps à la maison et tu penses qu'ils vont trouver ça normal ? Demanda Philippe, toujours aussi énervé que dans mes souvenirs.

Carole n'était toujours pas décidée à lâcher l'affaire alors Philippe hurla presque avant de sortir de table, visiblement énervé. Carole se passa les mains sur le visage tandis que ma mère souffla faiblement :

- Je ne veux pas laisser Louka.

- Nous n'avons pas le choix.

Mon père passa son bras par-dessus l'épaule de ma mère, la faisant bouger légèrement.

Je me réveillai avec la lueur du soleil qui passait à travers les rideaux. La première sensation que je ressentis fut ma gorge très sèche. J'étais réveillée mais mes yeux ne s'étaient pas ouverts, j'entendais des bribes de conversation mais je ne comprenais pas, j'entendais ce qu'il me semblait être des sanglots. Mes yeux semblaient enfin vouloir s'ouvrir et je réussis à reconnaître ma mère ainsi que mon père dans la chambre blanche où je me trouvais. Aussitôt eus-je ouvert les yeux que ma mère cria une chose que je ne comprenais pas. Mon père semblait ne pas y croire, comme si le fait que je me réveille était un miracle. Petit à petit, je compris ce qu'il se disait autour de moi. Mes parents étaient heureux que je me sois réveillée plus vite que prévu. J'entendis une voix que je connaissais crier mais elle était tellement loin de moi que je ne savais pas ce qu'elle disait. Finalement, Castiel rentra dans la chambre en vitesse. Il s'approcha de mon lit et il me serra dans ses bras, je crus qu'il pleurait. Il se retira et il sourit en me disant :

- T'as bien bousillé ma moto, toi.

Mes parents souriaient gentiment, ce que je ne pensais pas possible vu que Castiel n'était pas un ami comme ils l'imaginaient. Petit à petit, je me remomémorai les instants avant ce fameux rêve. J'étais sur une moto, je conduisais vite et j'avais dû percuter quelque chose. Cette moto était celle de Castiel ? Maintenant que je le pensais, cela me revenait. Ma mère m'avait amené a la fête, j'avais bu et fumé et malgré ça, je me souvenais que j'avais vu Armin et Amélie s'embrasser. Une chose était sûre, je n'allais le pardonner comme ça.

- Je suis désolée. Le mécanicien peut faire quelque chose ?

Castiel gloussa avant de me dire :

- Ça lui prendra un peu de temps mais  il y arrivera.

Je hochai légèrement la tête tandis qu'un médecin entra dans la pièce, un bloc-notes dans les mains.

- Je suis heureux que vous vous soyez réveillée ce matin. Alors, je ne vais pas vous parler des conséquences, mais des conditions de votre accident. D'après nos analyses, vous avez consommer un mélange d'alcool plutôt fort, puis vous avez fumé du cannabis, ou une drogue hallucinogène dans tous les cas.

Une drogue hallucinogène ? Mais je n'avais fumé qu'une blonde à Castiel, non ?

Amour sucré : ArminOù les histoires vivent. Découvrez maintenant