A son arrivée en France, Adrien a posé ses valises dans l'hôtel tenu par André Bourgeois. Il n'a pas osé retourner chez lui. Pas encore. Certaines plaies sont plus longues à guérir que d'autres et il lui faudra certainement du temps avant de trouver la force de passer les portes du manoir familial.
Mais il est à Paris, et c'est déjà un progrès inespéré.
Les journées défilent, et Adrien redécouvre sa chère capitale. Il se lève à l'aube et arpente durant de longues heures les rues de Paris. Parfois, il se contente de se promener dans le quartier. D'autres jours, il décide d'agrémenter ses balades d'une visite de musée ou d'aller voir l'un des nombreux monuments qui ornent la ville.
De temps à autre, Chloé et Nino l'accompagnent dans ses pérégrinations.
Mais généralement, Adrien préfère être seul. Seul avec ses pensées, qu'il laisse errer à leur guise. Ainsi libérées de toute contrainte, elles flottent, se décantent, se remettent toutes seules en place durant ces longues marches. Loin de ces préoccupations aquatiques, Adrien laisse son cerveau se réorganiser en douceur, lui cédant volontiers la tâche d'apprivoiser lui-même son nouvel environnement.
Mieux vaut ne pas se brusquer.
Adrien veut prendre son temps. Se réhabituer lentement à sa vie parisienne, reprendre tranquillement ses marques. Il a déjà payé suffisamment cher sa tentative de fuite précipitée pour ne pas savoir désormais que tenter de hâter artificiellement les choses fait parfois beaucoup plus de mal que de bien.
Malheureusement pour lui, son quotidien est rapidement perturbé par des indiscrétions dont il se serait bien dispensé. Il espérait que son retour à Paris passerait inaperçu, qu'il se fondrait parmi la foule comme une ombre anonyme. Mais hélas, son visage a orné les moindres murs de la capitale pendant des années et son père est au cœur du plus grand scandale que Paris ait connu depuis des décennies.
On le reconnait. On l'aborde. On le questionne.
Et bientôt, toute la ville sait qu'Adrien Agreste est revenu.
Les journalistes se pressent aux portes de l'hôtel où il a trouvé refuge, en quête d'une photo, d'une interview, de quoi que ce soit qui leur permettrait d'alimenter la dernière rumeur du moment. Lorsqu'il les croise, le jeune homme se montre poli, mais ferme. Peu importe les suppliques, il ne dira rien sur son père ou sur ce qu'il est lui-même devenu depuis que le monde a découvert la sombre facette de son illustre géniteur.
Non pas qu'il ait grand-chose à dire sur le célèbre Gabriel Agreste, de toute façon.
Il n'a plus revu son père depuis que sa double identité a été dévoilée au grand jour, et il n'a guère envie de précipiter ces retrouvailles potentielles. Un jour, peut-être, il trouvera en lui la force d'aller l'affronter et de lui dire tout ce qu'il a sur le cœur. Mais ce moment est encore loin. Pour l'instant, tout ce que souhaite Adrien, c'est de reprendre tranquillement le cours de son existence loin de l'ombre étouffante de son père.
Au fil des jours, la patience des journalistes s'amenuise. Adrien élude la moindre de leurs questions et son quotidien paisible ne donne guère matière à écrire d'articles. Passées les deux ou trois premières semaines d'émoi, tout Paris fini par se désintéresser de cet ancien mannequin qui occupe ses journées à se balader paisiblement en ville. Les reportages à son sujet s'espacent puis s'arrêtent, les visiteurs inopportuns disparaissent, et Adrien retrouve enfin le calme auquel il aspire tant.
Il continue à errer au hasard dans les rues de Paris, et peu à peu, Nino et Chloé insistent pour agrémenter ses promenades solitaires de quelques sorties entres amis. Ils l'emmènent déjeuner avec eux, l'invitent à boire des cafés.
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A bout de souffle - Miraculous Fanfiction
FanfictionSouvent, Marinette repensait au jour où Chat Noir et elle avaient enfin vaincu le Papillon. Cet instant aurait dû être leur moment de gloire, l'apogée d'une carrière héroïque. Cela avait été au contraire le début d'une longue et douloureuse descen...