La nuit tombe sur Paris, et dans l'appartement d'Alya, la fête bat son plein.
Adrien passe un excellent moment. Un vraiment, vraiment excellent moment. Et surtout, son soulagement est sans bornes. Car malgré sa joie à l'idée de retrouver ses anciens camarades, il avait appréhendé cette soirée. Craignant de se sentir à l'écart après tant d'années passé coupé de ce monde qui était autrefois le sien. Redoutant que revoir ceux qu'il fréquentait à l'époque de la trahison de son père ne fasse ressurgir en lui de trop douloureux souvenirs.
A une époque, cela aurait certainement été le cas.
Il aurait été paralysé de chagrin, terrassé par la culpabilité, et aurait de nouveau disparu pour tenter de laisser à ses blessures le temps de guérir.
Mais depuis, Adrien est allé de l'avant.
Lassé de se regarder mourir à petit feu, il a repris sa vie en main et récolte enfin les fruits de son dur labeur. Certes, il lui faudra encore certainement du temps pour que son traumatisme ne s'efface, mais le chemin qu'il a parcouru est déjà extraordinaire. Le désespoir a cédé sa place à une discrète mélancolie, l'envie de partir s'est transformée en un besoin de renouer avec cette réalité qu'il n'a que trop longtemps fuie.
Et la souffrance qui le clouait sur place s'est adoucie, laissant peu à peu apparaître une merveilleuse envie de vivre l'instant présent.
Un verre à la main, le jeune homme déambule maintenant dans le salon.
Il voit Marinette arriver depuis la cuisine avec un plateau chargé de nourriture dans les mains. Elle se dirige vers la table déjà lourdement chargée de bouteilles et de victuailles, croise le regard d'Adrien, lui sourit.
Et fait un faux pas.
- « Attention ! », s'exclame Adrien, alarmé.
Il se précipite vers son amie qui oscille dangereusement, mais à la dernière seconde, Marinette réussit à retrouver l'équilibre au prix d'une contorsion surprenante.
- « Pfiou, ce... c'était proche ! », s'exclame-t-elle avec un rire essoufflé.
- « J'ai vu ça », réplique Adrien en souriant. « Est-ce-que ça va aller ? », rajoute-t-il avec une inquiétude légitime.
Son amie était déjà connue pour sa maladresse à l'époque où ils étaient lycéen, et le temps n'a manifestement rien fait pour arranger les choses.
Sans même y réfléchir, il pose sa main sur l'épaule de la jeune femme, comme pour lui confirmer son soutien. Marinette tressaille presque imperceptiblement, rougit, puis secoue la tête avec un petit sourire.
- « ça va aller, merci », lui répond-t-elle d'un ton assuré. « Ne t'inquiète pas pour moi. »
Sous le regard du jeune homme, elle pousse sans ménagement une demi-douzaine de bouteilles, dépose son plateau, puis se redresse avec les mains fièrement placées sur les hanches.
- « Et voilà ! », s'exclame-t-elle triomphalement. « J-Je... Je suis désolée, il faut que j'y retourne », poursuit-elle à l'attention d'Adrien, tout en tendant la main vers une porte voisine. « Alya est seule avec le four, et tu sais comment est Alya quand elle cuisine... »
Une grimace contrite déforme brièvement ses traits alors qu'elle laisse mourir sa phrase, et Adrien éclate franchement de rire. Les catastrophes culinaires de leur amie sont réputées.
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A bout de souffle - Miraculous Fanfiction
FanfictionSouvent, Marinette repensait au jour où Chat Noir et elle avaient enfin vaincu le Papillon. Cet instant aurait dû être leur moment de gloire, l'apogée d'une carrière héroïque. Cela avait été au contraire le début d'une longue et douloureuse descen...