Deuxième danse

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Il la regarda, perdu. Se répétant intérieurement ce qu'elle venait de lui dire :

"Tu as ses yeux."

Avait-elle une obsession pour les yeux ? Adrien avait conscience d'en avoir des magnifiques, couleur émeraude, mais tout de même...

La jeune fille porta ses mains sur le visage de l'adolescent.

"Elle va un peu trop loin" pensa-t-il, mais ne dit rien, ayant lui-même conscience d'avoir eu un comportement décalé une minute plus tôt.

Cependant, le garçon ne s'attendait pas à voir les yeux de la demoiselle, qui lui faisait face, se brouillés, se remplissant de larmes, qui ne demandaient qu'à être versées.

Pourquoi ses yeux lui apportaient autant d'émotions ? Il en avait aucune idée.

Comment devait-il réagir ? Il n'en savait rien, et resta bêtement à la regarder faire de son mieux pour maîtriser ses petites gouttes de tristesse.

Ce sont des bruits de pas qui le sortirent de cette situation embarrassante, ainsi qu'un appel de son prénom.

La bleuté avait reculé d'un coup. Les larmes, qu'elle avait peiné à retenir, profitèrent de cette occasion pour se verser sur ses joues rosies, qu'il ne pouvait pas voir avant, en raison de la proximité de leurs visages.

Tikki et Plagg ne tardèrent pas à rentrer dans la salle.

La professeure Tikki ne demanda aucune explication en voyant son élève larmoyante, et tendit sa main vers cette dernière, qui n'hésita pas un instant à la saisir, et elles sortirent sans plus tarder.

Prit par un vent de panique, Adrien tenta immédiatement d'expliquer la situation à Plagg, très maladroitement, en essayant tout de même de formuler des phrases compréhensibles, et il eu pour réponse :

《 Ne te fatigue pas, je... Tikki et moi savons que tu ne l'as pas fait pleurer. Du moins pas volontairement. 》

Surpris, le garçon demanda si la fille était hyper sensible, ou quelque chose dans le genre. Son professeur ricana sans y mettre vraiment du cœur, et fini par lâcher :

《 Marinette était une grande admiratrice d'Andréa. 》

Adrien resta muet. Il n'avait aucune raison de demander de qui son professeur voulait parler. Il la connaissait très bien, car malheureusement pour lui, cette personne n'était autre que sa mère.

Le cœur serré, il repensa à cette dernière.

Andréa Agreste, une brillante danseuse, nommée danseuse étoile de l'Opéra de Paris à l'âge de 25ans.

C'était une femme ravissante, une artiste acharnée, et une mère de famille épanouie.

A partir de là, Plagg lui raconta de quoi cette "gamine" était capable de faire pour voir sa mère danser. Quand Andréa avait une représentation sur Paris, elle suppliait ses parents la laisser y assister. Tikki avait même fini par jouer avec son influence pour lui permettre d'obtenir des places à prix réduit. Marinette, de son nom, avait même essayé de fuguer pour la suivre jusqu'à Lyon. Un véritable fan dévoué.

《 Ma mère ne l'a jamais remarquée ? demanda le jeune homme.

- Si, bien sûr que si. Cette fille essayait toujours d'avoir un autographe à la fin de chaque spectacle. On peut difficilement oublier une petiote qui tend une feuille et un stylo, le visage en larme, et, qui se révèle être un vrai moulin à parole.》

Adrien se donna une claque intérieur pour éviter d'éclater de rire en imaginant la scène et se fît la remarque que sa mère ne lui avait jamais parler cette fille.

Un conte et rêve d'enfanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant