Cinquième danse

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Tous deux se regardèrent droit dans les yeux.

Marinette était stupéfaite. Elle ne l'avait pas entendu arriver. Pas même un petit peu, elle qui d'ordinaire était très attentive.
Elle le dévisagea attentivement. Le jeune homme était déjà en tenu, et lui abordait un sourire d'ange.

Mais en réalité, du côté d'Adrien, s'était la panique totale. Il savait très bien que la danseuse avait horreur d'être interrompue en pleine performance. Et pourtant, il n'avait pas pu s'empêcher d'intervenir à la vue de son visage rempli de chagrin, voulant à tout prix l'attendrir. La faire rire.

Il déglutit en attendant une réponse de sa demoiselle. Mais le silence qu'elle lui laissait ne disait rien qui vaille.

Adrien réfléchit à un moyen de se tirer de ce mauvais pas, et en entendant la musique continuée, il fut pris d'un éclair de génie. Il entreprit de la faire danser en glissant ses mains au niveau de ses hanches, et la bleuté suivit machinalement ses pas, toujours ensorcelée par le regard de son partenaire.

Ils commencèrent à faire des pas différents de l'œuvre origine, dérivant de plus en plus de ce qui était imposé dans le livret de ce ballet. Tous deux étaient parfaitement à l'aise, alternant l'improvisation et les mouvements qu'ils maitrisaient le mieux.

C'était un bon moment.


Que Marinette interrompu brutalement.

"Comme d'habitude" se dit Adrien en regardant passivement la jeune fille courir vers son sac pour en sortir un calpin et y écrire des notes.

Le danseur s'était accoutumé aux petites manies de Marinette : dès qu'elle avait une idée de chorégraphie, ou qu'elle jugeait des improvisations digne d'être retenues, elle ne perdait pas une seconde pour la poser sur feuille.

Une explication de cette habitude traversa l'esprit du blond :

《 Dit moi, Marinette.

- Hm ? fit la jeune femme en question.

- Tu rassembles toutes ses idées pour avoir de quoi incorporer au ballet de tes rêves ?

- T-Tu dis n'importe quoi ! J-Jamais je modifierai le travail d'Andréa Agreste ! C-C'est purement personnel ! 》 répliqua tant bien que mal la jeune fille.

Elle mentait très mal.C'était évident.

Adrien ne doutait pas de la sincérité de ses propos vis-à-vis de sa mère, mais la voir se forcer à suivre les traces de son idole à la lettre l'attristait. Ce qui n'était pas une bonne chose de son point de vue. Marinette restreingnait son talent, et il savait que s'autocensurer était la dernière chose à faire en tant qu'artiste.

Elle n'était pas sa mère, et ne le sera jamais. Il aimerait que la jeune danseuse suive sa propre voie, et Adrien songea sérieusement qu'il faudra en parler à la jeune femme.

Il regarda Marinette ranger de nouveau ses affaires, et revenir vers lui. Elle venait de se rappeler de quoi ils devaient absoluement parler :

《 Avant que j'oublie ! J'ai pleins de choses à te raconter mon cher Agreste.

- Moi aussi, mais à toi l'honneur, ma chère Dupain-Cheng. 》

La bleuté ne se fit pas prier, et commença son long monologue. Elle lui raconta où l'avait mené ses recherches, et ce qui l'avait décidé à contacter Thomas Astruc par écrit.

Elle lui conta également sa petit visite chez Vincent, ainsi que son projet de photographie.

《 Ne t'en fait pas Marinette. Moi aussi j'aurais besoin d'un petit délai avant de pourvoir débuter les "fouilles".

Un conte et rêve d'enfanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant