CHAPITRE III

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Édouard et Buck se tenait là, debout, au bord de ce gouffre nauséabond. Ni l'un ni l'autre n'avait envie de faire le premier pas pour y descendre.
-Bon...tu y va et je te suis. Dit Buck, d'un sourire narquois.
Édouard s'accroupit afin d'atteindre l'échelle, il commença à descendre mais avant de s'engouffrer totalement dans les ténèbres, il leva d'un mouvement vif la main et attrapa la tunique de Buck. L'entrée du souterrain était assez large pour qu'un homme tout allongé puisse y plonger. Buck était en train de vérifier cette affirmation. Édouard l'avait violemment tirer en avant, et Buck chutait à présent dans l'obscurité. Il atterrit sur le sol en s'étalant par terre. Pourtant l'atterrissage n'était pas aussi dur qu'il l'avait imaginé. Il avait atterrit sur un sol à la consistance spongieuse et plutôt molle qui recouvrait d'une couche conséquente la pierre situé dessous. D'après l'odeur, Buck pouvait affirmer la contenance de la matière dans laquelle il était étalé de tout son long. Édouard avait fini par descendre par l'échelle, ricanant dans sa barbe de la position dans laquelle était le garçon.
-Allez, debout sac à merde. Ironisa Édouard.
Buck se releva très doucement, un air de dégoût sur le visage. Il secoua ses mains et se les essuya sur sa tunique. Il retira ensuite le reste des excrément qui lui restait sur le visage, puis regarda aux alentours où ils étaient tombés. L'endroit était une sorte de tunnel creusé a même ce qui semblait être un mélange de terre et de pierre. Le trou pour accéder à l'extérieur se trouvait 2 mètres plus haut et l'échelle était plantés contre la paroi du tunnel. Celui-ci s'enfonçait dans les ténèbres, soutenus par des charpentes qui en réalité ne servait, actuellement, plus à grand chose. Édouard commença a parler, mais Buck l'interrompit brusquement.
- Chut ! Tu entend ça ? Demanda Buck
- Non, qu'est-ce qu'il y a ?
- Parle moins fort abrutis !
En effet, Buck venait d'entendre de petits bruits aigus venant des profondeurs du tunnel. Il savait déjà de quoi ils  s'agissait.
- Les  Skavens. Dit-il
À ces mots, Édouard fronçant les sourcils, sortit une épée courte sans garde de son fourreau. Buck, lui, tendait l'oreille et se rapprocha du mur de droite. Il colla son oreille a celui-ci tout en dégainant silencieusement sa dague de sa ceinture. Buck se retourna vers Édouard, d'un signe de la main il lui demanda de se placer à côté du mur de gauche afin d'être tout les deux de part et d'autre du couloir. Il prit ensuite un petit caillou, enfoncé dans la couche d'excrément recouvrant le sol. D'un rapide mouvement, il jeta la pierre le plus loin possible dans l'obscurité. Celle-ci rebondit plusieurs fois, contre les parois ainsi que le sol, provocant un écho terrible. Quelques minutes passèrent où les deux hommes, restait figés, dans l'attente de quelque chose qui n'arrivait pas. Enfin un bruit semblables a ceux que Buck avait précédemment ourdit se fît entendre, c'était des cris d'animaux aiguës, presque strident comme quand la craie frotte avec trop d'insistance sur l'ardoise. Édouard les entendaient a présent, ces petits couinements de rats qui résonnait dans toute la structure. Buck indiqua à Édouard, d'un signe de la main de s'avancer un peu. Il continuait a fixé d'un regard inquisiteur les noirceurs devant lui. Édouard s'exécuta prudemment.
- Guette pour moi pendant que je met en place un traquenard pour couvrir notre fuite éventuelle. Demanda Buck
Édouard détourna les yeux de son compagnon pour se concentrer a son tour sur les abysses. Pendant cela, Buck avait sorti une corde de son sac. Une ni trop rigide mais ni trop fine pour ne pas qu'elle rompe. En s'approchant d'une poutre de charpente qui consolidait jadis le tunnel, Buck y fit passer le cordage derrière elle et y noua l'extrémité à environ 7 centimètres au dessus du sol. Puis le finaud traversa le tunnel dans sa largeur pour atteindre l'autre côté et la poutrelle d'en face. À celle-ci il ne fit que passer le filin derrière,  il ramena ensuite la corde jusqu'à la paroi de départ mais ne retourna pas vers la poutrelle, il s'écarta un peu allant vers l'entrée. Ici il s'arrêta. Enfin il lâcha sa corde qui a présent formait un triangle prenant toute la largeur du tunnel. Contrairement au premier, le second passage de la corde n'était pas tendu. Buck expliqua.
- Si nous devons fuir le combat, être poursuivi et rebrousser chemin, ce piège nous aidera. Cette corde tendu de part en part, si quelqu'un se prend les pieds dedans, il tendra la corde. Buck attacha ensuite une pierre assez lourde pour faire du dégâts mais allez légère pour pouvoir voler avec une impulsion. Et se prendra la pierre en pleine trogne.
- Il faudra faire attention à que ce ne soit pas nous qui soit pris dans cette machination, rétorqua Édouard.
- Exact, répondit Buck.
Il enjamba le piège et ramassa une pierre blanche au sol. Puis marqua d'une croix la paroi.
- Et ceci nous servira d'avertissement, continua-t-il
- Bien, remettons nous en marche, nous avons déjà assez perdu de temps. Ordonna  Édouard
Ainsi, les deux compères s'enfoncèrent dans les abîmes inquiétante de ce gouffre, se dirigeant vers ces couinements de rat incessants.

Le Baron GruenewaldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant