Arina's Victory

chapitre 15

Steve regarda la vitre sans bouger. Son cerveau refusant de comprendre ce qu'il voyait alors que les pleurs d'Arina redoublaient. Non ça n'était pas vrai. Ça ne pouvait pas être vrai. Bucky Barnes n'était pas mort.

Steve senti son coeur se serrer dans sa poitrine provoquant une douleur sans nom. Tout d'un coup il y ressenti un grand vide, un gouffre immense. C'était comme si on venait de lui arracher le coeur. La douleur, insoutenable, se propagea dans tout son corps, détruisant tout sur son passage. Bientôt il se trouva incapable de respirer, ce gouffre dans sa poitrine semblait s'enfoncer de plus en plus profond dans ses entrailles, pesant de plus en plus lourd. La douleur laissa place à la panique, la panique se transforma en rage. Il en voulait au monde entier comment la vie pouvait elle être aussi cruelle? Pourquoi lui rendre son Bucky si c'était pour le lui arracher des bras moins d'un an après?

Arina enfouie son visage dans le torse du blond et serait de toutes ses forces
son t-shirt à présent trempé de larmes.

- Heure du décès, 5h30. Dit tristement l'anesthésiste en retirant son masque. Le chirurgien leva les yeux vers Steve et Arina d'un air désolé. Steve soutient son regard un instant ce à quoi le médecin répondit par un hochement de tête. Il referma la plaie de Barnes comme le veut l'usage et après l avoir nettoyé, il se dirigea ensuite vers la porte du bloc suivit de toute l équipe médicale. Le bloc se retrouva entièrement vide à l exception du corps de Barnes sur la table d opération. Ils étaient partis pour laisser les deux agents dire au revoir à leur ami. Après de longues minutes Arina se résigna à lâcher Steve ce qui fut très difficile autant pour elle que pour lui, en effet la présence de la jeune fille l'avait quelque peu calmé.
Les deux blonds se tenaient à présent face à la vitre et à la mort de leur ami. Un silence assourdissant régnait dans les deux salles.

Arina fixait le corps sans vie de Barnes. Comment était est ce possible? Comment tout avait pu dérapé aussi vite? Il y a quelques heures de ça, James la faisait danser au milieu de la foule, la faisant rire et sourire. Il y a quelques heures à peine, elle était endormie entourée de ses bras. Il y a quelques heures à peine, l'homme qu'elle aimait était encore en vie. Arina frissonna, elle sentait encore les bras de Barnes autour d'elle, sa présence rassurante face à ses cauchemars nocturnes. C'est alors qu'elle réalisa que plus jamais il ne la tiendrait de la sorte. Elle ne pourrait plus sentir ses bras autour d'elle ou sa chaleur corporelle. Elle ne reverrait plus jamais ces magnifiques yeux bleus pour lesquels elle était tombée.
Soudain, tout ses rêves s effondraient. Elle réalisa qu'aucun avenir avec lui ne serait possible. Elle qui avait vu grâce à lui, naître l'espoir d'un avenir meilleur où ils auraient vécu heureux, cet espoir s'effondra. Elle n aurait jamais ce que Steve et Natasha avaient. La jeune femme n'était pas du genre rêveuse mais ces quelques instants de bonheur vécus aux côtés de Barnes lui avaient permis de revoir ses ambitions à la hausse. Elle aurait dû s'en douter, la vie avait toujours été sans merci avec elle pourquoi lui aurait elle sourit maintenant? C'était idiot de sa part d'avoir pu croire ne serait ce qu'une minute que sa vie allait pouvoir prendre un cours normal et heureux grâce à lui. Arina regretta amèrement chacun de ses rêves.

Ne pouvant plus supporter ces idées et la vue sur le corps sans vie de Barnes la jeune femme quitta la pièce, abattue, laissant Steve seul face à la mort de son meilleur ami. Le silence qui régnait était pesant. Il entendit une porte claquer dans le couloir et compris qu' Arina était partie s isoler pour pleurer ce qu'il pouvait très bien comprendre. Il s'avança jusqu'à être collé contre la vitre et posa son front sur la paroi en verre dont la fraîcheur l apaisa un peu. Il soupira a de nombreuse reprise. Bucky était partis. Pour de bon, emportant avec lui toute leur vie avant 1940. Dorénavant il n' avait plus personne avec qui partager ses précieux souvenirs du passé. Steve écrasa une larme qui venait de naître au creux de son œil. " Tu as le droit de pleurer Stevie" souffla la voix de Bucky dans ses oreilles. Steve frissonna en se rappelant des mots de Barnes lorsqu'il avait perdu sa mère. "C'est bon, avait il dit, tu m'as moi j'irai nulle part promis." Steve sourit tristement. Sans le vouloir, Barnes venait de rompre sa promesse pour la deuxième fois. Il savait exactement comment Barnes aurait réagit s'il s'était vu dans cette état.
Il aurait fait une réflexion sur le fait qu'il lui manquait des vêtements. Il aurait probablement essayé de le faire rire par tous les moyens pour lui faire oublier sa douleur. Seulement il n'était plus là et Steve n'arrivait pas à s'y faire. Il se rappela de cette sortie à Conney Island où ils étaient montés à bord du Cyclone. " Ce train c'est comme la vie, avait dit le brun pour le motiver à monter. On est secoué dans tout les sens. On ne sait pas ou ça va, si ça va monter ou descendre. On va avoir peur, on va rire... Peut être l'attraction va t elle s'effondrer avec nous à bord. Qui sait? Mais on aura essayé. On aura tenté notre chance et ce n'est que comme çà que l'on saura si ça valait le coup. Si tu n'essaye pas maintenant tu le regretteras. Steve se rappela que le discours l'avait laissé sans voix. Il s'entendait encore demander à Barnes d'où lui étaient venues ces belles phrases. Ce à quoi il avait répondu qu'il venait d'entendre une très jolie fille les prononcé afin de motiver sa meilleure amie et qu'il espérait bien pouvoir se retrouver dans le même wagon qu'elles. " Une pour moi et une pour toi" avait il dit avec un sourire. Steve se rappelait avoir rit et accepté un peu à contre coeur, la demande de son ami. Il s'était avéré par la suite que les filles en questions avaient elles aussi flashé sur James, toutes les deux.  Ne voulant pas blesser son meilleur ami, James avait fait en sorte de les seller dans le parc. Steve baissa les yeux. Leurs vies à tout les deux avait été un sacré roller coaster, malheureusement pour eux, il semblait qu'il y ait beaucoup plus de bas que de hauts. Steve soupira, qu'avaient il fait pour mériter ça une seconde fois. La première "mort" de Barnes avait été une énorme épreuve pour lui. Il en avait fait des cauchemars pendant des nuits et des nuits, cauchemars qui étaient toujours d'actualité aujourd'hui. Mais cette mort? Celle ci était encore plus douloureuse car il avait eut le temps d'espérer, espérer que leurs vies redeviennent ce qu'elles étaient avant la guerre. Il avait pu voir son ami sortir petit à petit la tête de l'eau et il avait même pu le voir heureux. Ça, le faisait souffrir plus que tout. Barnes avait tout juste eut le temps de reprendre goût à la vie avant qu'elle ne lui échappe à nouveau, la mort le fauchant en plein vol. Steve renifla en essuyant une nouvelle larme qui était resté sur le bout de son nez. Des souvenirs de leur enfance lui revenaient en mémoire, les uns après les autres. S'en était trop pour le jeune homme qui se sentait étouffer. La gorge serrée, il n'arrivait plus à respirer. Steve ferma les yeux sous le poids des souvenirs mais ils n'étaient rien en comparaisons de ce qui suivit. Steve réalisa soudain tout ce qu'il ne pourrait plus faire avec Barnes. Bucky ne serait plus avec lui. Que ce soit pour regarder un match de Baseball, pour boire une bière après une mission difficile... Steve glissa sa main dans sa poche et saisit l objet qui s'y trouvait. La petite boite en écrin semblait peser une tonne désormais alors que Steve réalisait que son ami ne le verrait jamais épouser la femme qui l'aimait. Ça faisait mal, plus que tout. Ils ne pourraient plus être là pour les grands moments de leurs vies respectives. À présent, ils étaient seuls. Pour toujours. Steve suffoquait, le monde s effondrait autour de lui une nouvelle fois et il était incapable de réagir. Steve posa son avant bras contre la vitre, pausa la tête contre celui-ci et laissa son corps s'effondrer de tout son poids contre la vitre. Il avait l'habitude de prendre des coups, bien avant qu'il ne soit Captain America. Prendre des coups et se relever c'était ce qu'il savait faire le mieux dans sa vie.
Seulement cette fois c'était le coup de trop. Avachi contre la vitre, le front contre son avant bras, le jeune homme était abattu.
Après un moment de silence seulement interrompue par sa respiration atlante et ses reniflements occasionnels, le jeune homme rouvrit ses yeux  rouges asséchés par les larmes fixèrent  le vide droit devant lui. Les larmes floutaient sa vue alors qu'il fixait ce qui semblait être l écran du cardiogramme où un point noir se baladait de droite à gauche sur une ligne lumineuse comme un rappel de l'état de Barnes. Steve ferma les yeux pour les rouvrir et retirer le surplus de liquide qui brouillait sa vision. Lorsqu'il posa à nouveau son regard sur l écran, la ligne avait disparue. Il cru d'abord que l appareil s'était éteint mais un point lumineux apparue à droite de l écran. Steve fronça les yeux alors que le petit point montait très légèrement avant de redescendre quelques centimètres plus loin, derrière lui, une petite parabole lumineuse s'était dessinée. Steve regarda le point monter et descendre sans comprendre ce qu'il se passait. Bientôt, la ligne auparavant parfaitement horizontale avait été entièrement remplacée par une succession de petite monté et descentes. Le changement était si léger qu'il aurait échappé à n'importe quel humain. Mais Steve n'était pas n importe quel humain. Plein d'espoir, il balaya les larmes qui couvraient ses yeux pour s'assurer qu'il voyait bien ce qu'il voyait. Peu à peu les paraboles tremblantes devinrent des petits pics de plus en plus proches, de plus en plus prononcé. Steve était incapable de comprendre ce qu'il se passait. Son cerveau refusait de comprendre, haletant, les yeux rivés sur l'écran Steve semblaient déconnecté de la réalité. C'est alors qu'il entendit un Bip. Le bruit perça le silence avec une force détonante, il fut suivit d'un autre, et d'un autre, et d'un autre... C'est alors qu'il compris ce qu'il se passait. Steve se redressa il voulait marcher jusqu'à la porte mais il craignait que tout ne s'arrête après qu'il n'ait passé celle-ci . Il réunit son courage et couru dans le couloir aussi vite que possible, Il se rua au bureau des infirmières et poussa la porte sans prendre la peine de toquer.
Lorsqu'il apparut dans l'encadrement de la porte, la totalité des médecins et infirmières le regardèrent avec de grands yeux étonnés.
- Il est vivant.
L'un des médecins qui avait participé à l'opération se leva d'un bond et courra jusqu'au bloc, aussitôt suivit par l autre médecin et quelques infirmières, tous suivirent Steve en courant.