Chapitre 5

506 32 13
                                    

Lorsqu'il ouvrit les yeux le matin suivant, Bucky Barnes ne savait pas où il était. Il ne reconnaissait pas la pièce dans laquelle il se trouvait, ni le lit dans lequel il était couché. Un bruit de fond attira son attention, de l'eau qui coule, il n'eut aucun mal à trouver la source du bruit qui provenait de derrière une porte à l'opposé de son lit.
Il tenta de se lever pour aller voir mais quelque chose accroché à son bras l'en empêcha, il regarda son poignet, une menotte y était attachée, le liant au barreau du lit. Un petit sourire gagna ses lèvres alors qu'il soulevait la couette pour vérifier qu'il était toujours habillé et il constata que oui. Il tenta une seconde fois de sortir mais lorsqu'il tira sur son bras, tout ce qu'il ressenti fût une douleur cuisante dans le dos, il laissa sa tête retomber lourdement sur l'oreiller et referma les yeux. C'est alors qu'il se rappela de ce qu'il s'était passé la veille. L'explosion, la poussière, la douleur dans son dos aussi vive que rapide...et au milieu de tout ça, un visage, une jeune fille blonde aux yeux bleus, lui souriant, c'était comme une pause au milieu de tous ces souvenirs brumeux et douloureux. Puis le sourire se fana, il se rappela d'une vive douleur dans son dos et sur sa main puis une sensation de chaleur brûlante et très douloureuse qui s'était emparée de tout son corps aussitôt suivit d'une autre sensation encore plus étrange, celle d'être protégé...
Les yeux du soldat s'ouvrirent brutalement, il se redressa, s'assit le dos appuyé contre le mur, le bras gauche toujours attaché au lit. Il se mit à étudier la pièce lorsque la porte s'ouvrit, son regard fut immédiatement attiré par le bruit.
C'est alors qu'il vit Arina tout juste revêtue d'une serviette de bain. Lorsqu'elle le vit à son tour, elle s'arrêta net se figeant sur place, resserrant sa serviette autour d'elle.
Ils restèrent un moment à se regarder dans le blanc des yeux, chacun étant surpris par la présence de l'autre.
Éventuellement il finit par se cacher les yeux et parla d'une voix rauque.
- Désolé, je voulais pas regarder je...
Honnêtement il n'avait pas la moindre idée de quoi dire et même les yeux fermés il voyait toujours l'image de la jeune femme.
- Je croyais que tu dormais encore.
- Et non... Et je suis attaché je te rappelle.
Il entendit la jeune femme se rhabiller et ne pût s'empêcher de la regarder à travers ses mains sans qu'elle ne le sache.
Elle était... magnifique même de dos, elle était fine mais musclée assez pour me mettre au sol pensa-t-il. Son regard se balada sur elle. Il remarqua quelques cicatrices sur son dos mais elle les recouvrit vite lorsqu'elle enfila son soutien-gorge puis son t-shirt. Lorsqu'elle fit tomber entièrement sa serviette il eut la décence de refermer les yeux pour de vrai cette fois.
- Tu peux ouvrir les yeux.
Le jeune homme s'exécuta, pendant qu'Arina s'asseyait sur la seule chaise de la chambre.
- Alors comment c'est de pouvoir dormir ? Demanda-t-elle avec un sourire malicieux.
- Bizarre. Admet-t-il
Elle sourit, un sourire qui se propagea sur les lèvres rosées du soldat.
- Merci, pour tout. Je sais que ce n'est pas simple pour toi. Mais ...
-Non tais-toi. Je veux pas en parler.
Elle lui jeta un regard noir, glaçant, le soldat se tue immédiatement baissant les yeux. Et juste comme ça, leurs sourires s'étaient effacés, la mâchoire du jeune homme se crispa, il regarda par la fenêtre un instant avant de reposer son regard sur elle.
- Alors... à ton avis, c'est quoi cette arme secrète ?
Un sourire perça le coin des lèvres de l'espionne.
- Vraiment ? Demanda-t-elle riant.
- On a rien d'autre à faire. Dit-il en riant aussi.
Bucky était captivé par son tempérament. Comment pouvait-elle passer si vite de l'un à l'autre ? Une seconde elle lui souriait avec des yeux azurs brillants comme un ciel d'été, la seconde d'après elle aurait pu l'abattre de sang-froid, son regard aussi noir et menaçant qu'une tempête de nuit en plein océan.
- Bah... je suppose que ce sera une bombe. C'est toujours des bombes.
- T'as probablement raison. Simple, efficace, des centaines de morts d'un coup, des milliers de blessés. Des corps partout, c'est l'une des meilleures armes dont ces connards puissent rêver.
- Je ne sais pas ce qui est le plus affolant. Que tu parles avec autant de détachement de bombes et de massacres ou que ça ne me choque pas du tout.
Le soldat rit malgré lui.
- Définitivement c'est toi le pire.
Il leva les yeux au ciel, son regard se posa sur le téléphone volé.
- Y a quoi là-dedans ?
- Pas grand-chose deux trois messages indiquant le lieu de la dernière rencontre et je peux te dire que Gunter était un as à Candy Crush.
L'espion fronça les sourcils sans comprendre.
- C'est un jeu...Sur téléphone...
Il la dévisageait toujours.
...Laisse tomber.
- Donc si j'ai bien compris il est vide ?
- Oui... même le GPS, tout est vide.
Bucky serra la mâchoire.
- On est condamné à rester ici jusqu'à ce qu'on reçoive un SMS de ces gars.
Soupire la jeune femme.
- Le deal sera effectué samedi soir donc dans deux jours, on devra tout planifier le jour même.
- Je sais.
- Il faut faire profil bas et se reposer tant qu'on peut en attendant, sortir n'a aucun intérêt.
- Je sais.
- Je vais me mettre à la fenêtre pendant que tu récupères ta nuit.
- Je n'en ai pas besoin merci, dit-elle froidement, je sais me gérer toute seule. Comment vont ton bras et ta main ?
Le jeune homme leva les yeux au ciel.
- C'est ça, évite le sujet, il regarda sa main, ça va aller demain Il n'y aura plus rien, samedi je pourrais me battre normalement ne t'en fais pas.
- Oh je m'en fais pas, j'aurais pu faire ça toute seule de toute façon. Laisse-moi voir ton dos.
À ces mots elle se leva et avança jusqu'à lui, elle le força à se pencher vers l'avant en appuyant sur sa nuque.
Barnes se surpris à ne pas protester, pas même lorsque la blonde lui releva le derrière de son t-shirt.
- Ce truc ne cessera jamais de m'impressionner souffla-t-elle en touchant du bout des doigts les cicatrices boursouflées qui séparaient le métal de la peau.
- On s'y habitue au bout de 70 ans...
La jeune fille retira sa main et lui remis son haut, Barnes se surpris à ressentir un manque lorsque la main se retira. Sérieusement Barnes ? Elle a 19 ans ! Pensa-t-il.
Le ventre du jeune homme se fit entendre, une parfaite imitation d'un baleineau en détresse, ce qui ne manqua pas de faire rire la jeune espionne.
- Il est presque midi, on devrait aller manger un truc, sinon je pense que tu vas décéder.
- Arina bien qu'effectivement j'ai très faim, on peut pas sortir, même pour quelques minutes, on ne sait pas si on a été suivis. On doit garder un profil bas.
- Si on ne mange pas on ne pourra même pas se battre samedi.
- Arina...
- Si tu veux pas manger ça ne tient qu'à toi, fais ce que tu veux mais moi je vais manger, toi tu n'as qu'à rester ici à surveiller.
- Arina tu ne peux pas sortir.
- Je sais parfaitement ce que je fais Barnes, j'ai pas besoin ni de tes conseils, ni de ton avis, j'ai fais un tas de missions sans toi avant et je m'en suis toujours sortit. Je n'ai pas besoin de l'aide de qui que ce soit, encore moins de la part d'un homme qui a voulu me tuer pendant toute mon enfance !
Ouah, ça ça faisait mal, mais il était déterminé a pas lâché le morceau.
-Tu reste ici ! C'est un ordre.
Arina écarquilla les yeux, venait-il vraiment de dire ça ? Elle lui jeta un regard glaçant.
- Un ordre ? Je rêve ? Pour qui tu te prends Barnes ? Tu n'as pas à me donner d'ordre.

Arina's VictoryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant