Quelques heures auparavant;
PDV Eren:Aujourd'hui, j'ai un rendez-vous avec une nouvelle marque qui m'a contactée directement.
Les demandes pour que je sois le mannequin de certaines marques ont augmenté, ces derniers temps. Le bruit d'un mannequin aveugle a vite fait le tour des agences.
Un homme est venu me chercher en voiture, et m'amène directement au bâtiment de la marque. Je ne sais pas précisément quels produits fait la marque, mais c'est certainement des habits.
L'homme m'amène jusqu'au photographe qui me prendra en charge aujourd'hui.
-"Bonjour, Eren, je suis Maximilien Kolb. Suivez-moi, je vais directement vous emmener au shooting."me dit-il en m'attrapant par le bras.
Ses mains sont moites.
Il me mène jusqu'à une petite salle, après avoir marché à travers de longs couloirs silencieux.
L'ambiance ici est lourde, les employés tendus.
Quelques membres de l'équipe me maquillent rapidement, puis je dois me changer.
Je capte vite qu'ils n'ont aucune patience et m'exécute aussi rapidement que je le peux.
Ils m'expliquent qu'ils veulent faire une pub pour une nouvelle série de sous-vêtements.
Je revêt donc un boxer moulant.
Un homme me prend par le bras, et m'amène jusqu'à un grand lit.
Ils commencent à me prendre en photo, je dois paraître sexy au possible.
-"Plus sexy! me crie M. Kolb, Imagine que tu es prêt à baiser telle la salope que tu es!"
Il est indélicat et malpoli mais je ne m'en formalise pas. Le monde des mannequins est ainsi depuis toujours, dur et exigeant.
Il faut poser des limites dès le début, où on se retrouve rapidement comme objet sexuel d'un quelconque patron.
J'enchaîne les poses de plus en plus sexy et provocatrices.
Le photographe semble satisfait, puis annonce qu'on passe à l'étape supérieure.
-"Erwin!" appel-t-il
Celui-ci, je pense, s'assied sur le lit.
-"Bon, posez ensemble maintenant. Vendez-moi du rêve."
-"Mais ce n'était pas dans le..." je commence à protester, mais il ne me laisse pas continuer:
-"Silence! Ton travail est pathétique, on a besoin d'au moins quelqu'un qui ne soit pas aveugle sur ces photos."
Je ne proteste plus, blessé par ses paroles.
Je sens le fameux Erwin s'approcher de moi.
Il commence juste par poser une main sur mon dos nu en se plaçant derrière moi, puis se rapproche au fur et à mesure des photographies. Il est très grand et baraqué.
Ses mains sur mon torse me donnent la nausée. Il pose ses lèvres sur mon cou, et je sens son souffle précipité sur ma peau. Il s'approche davantage de mon corps à la demande du photographe, et je le sens bander contre mon dos.
Non... Si Levi savait que cet homme bave sur moi, il ne le supporterait pas.
Je le repousse précipitamment. Je ne veux plus sentir ses mains sur moi, et je n'arrive plus à jouer la comédie.
-"Eren! Pourquoi tu gâches le travail parfait d'Erwin? Je vais t'apprendre à aimer ce genre de chose" me crie encore Kolb.
Je l'entends traverser la pièce d'un pas furieux, et sens d'un seul coup son souffle à deux doigts de mon visage.
Je recule, et heurte le corps carré et musclé d'Erwin.
Je suis bloqué de toute part, et sens mon coeur s'accélérer comme pour m'avertir du danger.
Maximilien Kolb, le photographe, s'appuie au dessus de moi. Il prend mon menton de sa grosse main moite, et m'oblige à tourner la tête vers lui.
Il s'empare de mes lèvres, introduisant sa langue dans ma bouche. Son haleine a le goût de l'alcool et la fumée.
Je tente de reculer, mais cette fois frappe le mur de mon dos.
Je panique. N'y a-t-il personne pour l'arrêter?
Je ne vois rien. Je ne peux pas me défendre.
Je sens sa main toucher mon sexe à travers le fin tissus du caleçon.
-"Non!"je crie.
Mais il ne m'écoute pas, et enlève mon dernier habit.
Il me force à plier mes jambes, et il rentre en moi, balançant son bassin brusquement.
Ça fait mal... Ça me dégoûte. Je me dégoûte.
Sa peau fripée contre la mienne me répugne.
Je sens une remontée de vomis me brûler l'oesophage. Il semble apercevoir que je vais vomir, et pose sa main sur ma bouche, m'obligeant à ravaler ce liquide acide.
Il continue ses allers et venues en moi.
Je ne sens plus la douleur.
J'ai cessé de me débattre, et le laisse m'utiliser comme un pantin.
A cet instant, j'aimerais être paralysé, sourd et muet.
Je ne veux plus sentir sa peau moite et répugnante sur moi.
Je ne veux plus entendre ses gémissements lorsqu'il regarde et touche mon corps.
Je ne veux que mes sanglots étouffés résonnent dans la pièce, me rappelant que je suis faible et incapable.
Je veux juste qu'on me laisse. J'aimerais partir loin de toute cette injustice qui me poursuit depuis que je suis né. Qu'ai-je fait pour mériter ça? La mort de mes parents? La perte de la vue? Et comme si ça ne suffisait pas, cet homme qui me viol, là, maintenant.
Je veux mourir.
Puis le souvenir d'un visage surgit dans mon esprit. Il est flou, je n'arrive plus à discerner ses traits. Mais j'entends sa voix qui appelle mon nom, je sens sa main attraper la mienne pour me guider à travers le chaos.
Levi.
À sa pensée, je reprends vie.
L'homme s'est retiré de moi depuis je ne sais combien de temps et j'entends son souffle de bœuf à mes côtés.
Je n'entends que ça. Il semble que toute l'équipe, Erwin y compris, aient quittés la pièce.
Ils n'ont pas intervenu à mes cris suppliants.
Je ne suis qu'un aveugle, après tout. Un homme dégoûtant aux yeux répugnants.
Mais pas aux yeux de Levi.
Je me redresse, et me lève en direction de l'endroit où je pense qu'est la porte.
Mais je sens un gros bras m'attraper par la taille et me balancer à nouveau face contre le lit.
Il m'écrase de son corps transpirant.
Il m'enfonce deux doigts dans la bouche, et enfonce son sexe dans mon anus.
Je ne crie pas. Je ne me débat pas. J'agrippe juste les draps de mes doigts.
Je crois que je m'évanouis. J'ai le tournis et ne sens plus rien.Je me réveille. Un cauchemar ? Non. L'odeur qui m'entoure est bien celle du corps de l'autre. Et la douleur est bien réelle.
Je n'entends plus rien. Il a quitté la pièce et m'a laissé seul. Depuis combien de temps ? Je l'ignore. Une seule chose me vient à l'esprit.
Fuir.
Fuir aussi loin que je le peux.
Je me lève comme un automate. Je remonte mon caleçon.
Je tâtonne dans toute la pièce, et trouve ma
veste pour me couvrir, puis la porte de sortie.
Je retrace le même chemin que pour venir ici en sens inverse.
Des gens me parlent, mais je ne les entend pas.
Sortir, sortir. Ces seuls mots m'emplissent l'esprit.
Je débarque dans la rue. Le froid m'entoure.
Je ne sais pas où je suis.
Mais je cours aussi loin que je le peux. Je tombe, bouscule, fonce dans chaque mur, traverse les voitures.
Je sais que c'est la nuit car le son de la ville
est différent, plus silencieux et menaçant.
Je m'effondre au sol, me recroqueville contre un mur.
J'ai froid. J'ai peur. J'ai honte.
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Aveuglément amoureux (ereri)
FanfictionLevi et Eren vivent un amour passionnel depuis plus de quatre ans. Mais une maladie s'abat sur le jeune Eren, lui retirant la vue et sa joie de vivre. Dévasté, il quitta son ancienne vie et, malgré lui, son amour. Un an plus tard, ils retombèrent...