Chapitre sept

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Le soleil traversait les rideaux de ma chambre, je me réveillais, toujours dans les bras de mon frère qui dormait à point ferme. Je me levai et fis attention de ne pas le réveiller mais ses yeux s'ouvrirent doucement. Je lui laissai le temps de reprendre ses esprits et me dirigeai vers la salle de bain. Lorsque je revins, il était assis sur mon lit.

- Je suis désolée de t'avoir dérangé cette nuit.

- C'est le rôle d'un grand frère de réconforter sa petite sœur. De plus, qui le ferait à ma place ? plaisanta-t-il.

Il sentit mon hésitation par mes regards fuyant.

- Dis ce qui te tracasse, je n'aime pas te voir dans cet état-la.

Était-ce le bon choix ? Que ferais-je une fois que je serais devant lui ?

- Voudrais-tu bien m'y emmener le voir, s'il te plaît ?

Il acquiesça.

- Nous irons après mon travail. Je demanderais à papa de nous réserver une chambre d'hôtel pour ce soir, je me sentirais pas capable de conduire toute la nuit sachant qu'on sera en week-end. Allons nous préparer pour notre journée.

Il me fit un petit sourire avant de se lever et m'embrasser le dessus de la tête.

Lors du cours d'histoire, un regard insistant me déstabilisa. Qu'avait-il à me fixer comme cela ? Lorsque je tournai vers lui, il fit semblant d'écrire. Était-il intrigué par le fait que j'étais sourde ? Je ne savais pas et cela me mettait de plus en plus mal à l'aise.

Mme Souflie passa un extrait d'un film qui résuma notre cours actuel mais je ne compris rien de ce qui se passait. Je ne pouvais absolument pas faire de lecture labiale puisque le film était d'origine anglaise et l'absence de sous-titre ne m'aidait pas. Je voyais juste la vidéo changer de personnages et de décors. Je contemplais le ciel dégagée par la fenêtre.

La journée passa très lentement, soucieuse de comment celle-ci allait se terminer. Lorsque la dernière heure annonça la fin des cours, je me précipitai jusqu'à la librairie où Marius travaillait. Pendant qu'il finissait, je fis mes devoirs de la semaine prochaine ainsi qu'une dissertation qui était dans deux semaines. J'écrivis le brouillon de ce dernier puis, je rangeai mes affaires.

Je me promenai pour contempler les étagères sur lesquelles étaient empilées une vingtaine de livres, lorsqu'un titre attira mon attention. « Une autre vie ». Un sentiment m'emplit le cœur. Depuis mon accident, tout s'était basculé comme si ma vie d'enfance s'était enfermé et qu'une nouvelle s'était ouverte. Rien n'était pareil sans la présence de mon oncle. Ce titre correspondait parfaitement à ma situation d'aujourd'hui.

Une main me fit sursauter, mon cœur se mit à battre plus vite.

- Ce n'est que moi, signa Marius, on peut y aller. Je suis passé à la maison tout à l'heure pour nos valises.



J'attachai ma ceinture de sécurité et je regardai le paysage passer par le pare-brise. Je dévisageai mon frère, des cernes noirs se creusaient sous ses yeux qui exprimaient sa fatigue.Tout cela était de ma faute, je l'avais encore dérangé dans son sommeil.

Cela faisait quatre heures que nous roulions sur l'autoroute vers notre ville natale. Il nous restait quelques minutes avant d'arriver à notre destination. Mon pouls s'accéléra, mes mains pressèrent le bas de mon pull. Lorsque Marius tourna sur sa droite, une vue entière sur le cimetière se dégageait. On marcha à côté des tombes pour arriver à celle qu'on voulait. La tombe de mon oncle.

Charles Harley

24 juillet 1987 - 17 avril 2011

"Devenir ton ange sera le plus beau des cadeaux."

Cette citation, il l'avait écrit lui-même en honneur de ma tante. Il lui avait fait promettre que s'il mourait avant elle, il souhaitait devenir son ange même si il n'y croyait pas forcément.

Cet accident avait chamboulé notre vie et notre famille. C'était comme si on nous avait arraché un bout de notre cœur. Au fond de moi-même, j'avais souhaité ne pas survivre à ce malheur mais lorsque je voyais ma famille, j'étais soulagée d'être toujours envie même sans la présence de mon oncle à mes côtés.

Je touchais en douceur la statue qui représentait le portrait de ce dernier. Elle avait été sculptée soigneusement pour lui rendre hommage puisqu'il était architecte.

Ce qui m'avait le plus marquée, c'était le jour de son enterrement. Je voulais juste le revoir une dernière fois pour enregistrer chaque partie de son visage. Sa peau était d'une pâleur que je m'étais presque évanouie en le voyant, son front était couvert de bleus, sûrement dû au cognement contre le volant. Cette dernière image de lui m'avait fait peur, j'avais eu du mal à le reconnaître. Pourtant, je savais que c'était bien lui, celui qui m'avait accompagné à chaque représentation de musique, à chaque concert et j'en passais.

Je me souvenais lorsque à chaque vacance, je ne voulais jamais rentrée de peur de retrouver ma solitude même si j'avais Marius. Pendant cette année-là mes parents étaient énormément absents à cause des déplacements et une nounou nous gardait.

J'ouvris l'autrui et sortis mon violon. Je voulais lui rendre hommage à ma manière. Je désirais jouer pour lui comme je l'avais fait la nuit précédente pour Marius. Cette fois, j'avais une chanson précise : notre chanson préférée, Someone like you d'Adèle.

Je voulais tellement lui demander pardon, si simplement j'avais rester une journée de plus chez eux, cela ne serait jamais arrivé. Si... Si... Il n'y avait pas d'excuses, tout cela s'était tellement déroulé vite. On ne pouvait rien faire. C'était déjà passé.

Des larmes coulèrent sur mes joues, pourquoi cela était-il tombé sur nous ? La main de Marius vint me réconforter en me caressant le dos. Lorsque la chanson se terminait, je la recommençais. Je me forçai à m'arrêter lorsque je sentis mon bras me lâcher sous la douleur. Mon poignet ne pouvait plus bouger ainsi que mes doigts.

- Il faut qu'on parte, Allison. Cela fait une heure et le il commence à faire nuit.

Il devait rouler pendant une heure pour rejoindre notre hôtel. Il commençait à faire sombre dans la voiture.

- Tu penses qu'il s'est passé quoi ? Je veux dire pour quelle raison il nous a percuté ? demandais-je

- Je ne sais pas moi-même, tu sais très bien que papa ne veut pas en parler, ni maman.

Et la discussion s'arrêtait là. On n'avait aucune information du pourquoi cette voiture nous avait percuté. Personne ne voulait en discuter pourtant, j'en avais besoin. Peut-être que je pourrais avancer ou peut-être pas mais cela pourrait arrêter mes cauchemars répétitifs.



Bonjour, bonjour !

Nous savions enfin ce qu'est devenu l'oncle de Allison... Malheureusement, il n'a pas survécu. Sortons nos mouchoirs en son honneur !

A votre avis, pourquoi les parents d'Allison ne veulent pas lui dire qui les a renversés ?

J'espère que ce chapitre vous à plut ! Plus on avance dans l'histoire, plus on en apprend, et ce n'est pas prêt de finir ! En tout cas, je vous donne rendez-vous lundi prochain pour un nouveau chapitre !

De plus, une partie question sera mis jeudi, donc n'hésitez pas à m'en poser ! ;)

Ps: Merci énormément pour tous vos commentaires, ça me fait chaud au cœur ! Merci aussi pour vos votes, ça me donne la force de continuer cette histoire et de la partager avec vous ! Merci encore !

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