Résurgence Partie 27

16 6 1
                                    


Planète Sadanar Tertius, Zone Primaire, Site d'atterrissage militaire, 15h29

Vacarme et agitation, tels étaient les mots qui venaient à l'esprit de Neclays pour décrire au mieux les humains. Une activité intense faisait s'agiter plusieurs centaines d'entre eux, passants d'un vaisseau à l'autre, réglant de nombreuses erreurs au mieux, faisants évacuer les soldats et véhicules fraichements débarqués.

Le spatioport était une fabrication dantesque: Plus grand que n'importe quelle ville de la planète,son objectif était de recevoir les spationefs venus des différentes planètes du système. Étant donné leur nombre, cela nécessitait énormément de temps et de ressources.

Trois plateformes surplombaient l'ensemble. La fumée produite empêchait de les voir correctement, mais elles restaient détectables par la trentaine de Galaids qui s'en rapprochaient lentement.

La structure avait été construite au dessus d'une large étendue d'eau, permettant ainsi aux machines de se déplacer sans risques. Le milieu aquatique ne représentait pour eux aucun danger, juste un minuscule ralentissement de leurs mouvements.

L'endroit représentait un objectif crucial. Chaque jour, plusieurs milliers de soldats débarquaient sur la planète mécanique, des milliers de soldats qui augmentaient la puissance militaire humaine, tandis que celle des Galaids tendait vers la diminution. Il fallait agir au plus vite. D'autant que les téléporteurs, créés auparavant par les légitimes habitants de Sadanar, n'allaient pas tarder à être remis en services par les Solariens.

Il fallait agir vite, Neclays avait exposé son plan à ses camarades, une trentaine en tout, avant qu'ils ne partent. Aucune parole n'était nécessaire, ils partirent tous dans leur direction.

En dessous de la plateforme, le générateur principale rougeoyant projetait de la lumière jusqu'au fond du bassin, permettant aux Galaids de s'apercevoir qu'ils étaient seuls. Aucun système de défense, à quoi bon?

Ca n'était qu'un lac.

Et pourtant, en l'espace de quelques minutes seulement,l'endroit fut plongé dans le chaos et l'anarchie. Surgis des profondeurs du monde, plusieurs milliers de Galaids encore recouverts de rouille et d'algues avaient pris d'assaut la base militaire en un éclair. De nombreux humains périrent avant même que l'un d'entre eux ne mesure l'ampleur de la situation.

D'autres encore moururent tandis que les dirigeants de la station tentaient tant bien que mal d'organiser une défense efficace face à un ennemi supérieur en puissance, mais désormais également en nombre. Avant qu'ils ne puissent se rendre compte de l'impossibilité de leur mission de défense, les humains perdirent plus de la moitié du complexe. Plusieurs vaisseaux Solariens furent abattus sans sommation par des tireurs alors qu'ils fuyaient le lieu, emportant avec eux le plus de soldats.

En désespoir de cause; les bombardiers humains entreprirent de pilonner la zone, afin d'éliminer le plus d'ennemis possible. Les boucliers énergétiques de la station se retournèrent contre leurs utilisateurs, les empêchants de causer le moindre dégât à l'adversaire.

En quelques instants, les batteries anti-aériennes furent retournées contre les oiseaux d'acier, et le ciel s'embrasa subitement. L'acier tomba en pluie et mutila les quelques soldats encore en vie. Sous l'injonction du général Midral, les rescapés opérèrent une retraite désespérée vers la base militaire la plus proche. Ils purent partir sans essuyer de pertes supplémentaires. Les Galaids ne les poursuivirent pas, ils avaient atteint leur objectif, seul cela importait.

La victoire des machines s'avérait être un coup décisif face aux humains. Le débarquement des troupes allait devenir plus compliqué qu'il ne l'était déjà. Quand aux batteries anti-aériennes, elles allaient s'avérer utiles contre l'envahisseur, de même que les centaines de vaisseaux que les Solariens n'avaient pu utiliser. Les Subnners et les Gastids allaient devoir travailler d'arrache-pied durant les prochains cycles.

Neclays voyait désormais la guerre engagée d'un meilleur oeil. Avec cet apport soudain de guerriers, la balance penchait désormais lourdement vers les machines.

De leur côté, les humains observaient avec effroi leur ancienne base d'atterrissage, considérée comme imprenable, désormais aux mains des machines. Les flammes et la fumée qui s'élevaient devenaient quotidiens, mais la défaites et l'annihilation proches éveillaient un sentiment déjà présent depuis quelques temps, et se concrétisant petit à petit: le désespoir.

La population et les soldats, voyants le destin tragique se rapprochant, ne souhaitaient qu'une chose, que la guerre s'arrête. Mais les dirigeants, aveuglés par leur orgueil, s'embourbèrent dans un conflit dont l'issue était déjà certaine.

Au final, les dissensions chez les humains aboutirent à des mouvements de révolte. L'armée fut tiraillée par son devoir d'obéissance aux hautes instances, et celui de la défense de la population face aux Galaids. Et alors que la situation semblait sur le point de dégénérer, la révolution éclata quand le monde entier su qu'une grande partie de la planète avait été volontairement abandonnée aux machines, afin de mieux défendre ce qu'il restait aux colons Solariens. Pendant que les flammes et le sang remplissaient les rues, les humains des autres planètes du système commencèrent à exiger des contreparties à leur contribution dans la défense de Sadanar, sous peine de se retirer. Les hommes sombrèrent alors dans une terrible nuit, une nuit de violence et de hargne. Ils ne pouvaient rien faire face aux machines, mais ils le pouvaient entre eux.

Pendant ce temps, les Galaids réaffirmaient leur emprise sur la planète, implacablement.

Quand les humains se réveillèrent, ils étaient acculés par les machines, qui avaient réussis à reformer leurs armées et leur arsenal légendaires, les rendants presque aussi indestructibles qu'à l'apogée de leur espèce.

Mais derrière chaque force se cache un minuscule interstice menant à une faiblesse. Et une fois l'interstice franchit, les conséquences peuvent s'avérer désastreuses.

PRIMEX (ANCIENNE VERSION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant