Libération Partie 14

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- Général, l’Extaris vient d’être détruit."

La phrase semblait ressembler à une accusation pour ce dernier, qui ne s’attendait pas à ce revers de situation. Comment cinq Galaids avaient réussi à vaincre un équipage aussi expérimenté? C’en était déconcertant. Désormais, les yeux de Cassandre foudroyaient Midral de toute leur fureur. Les trois blindés lourds étaient désormais inutilisables, et elle le tenait pour responsable de cela. D’autant que plusieurs autres Galaids avaient été signalés comme se rapprochant dangereusement du poste de commandement. En conséquence, les soldats avaient été placés en état d’alerte, si les machines attaquaient, elles ne bénéficieraient pas de l’effet de surprise.

- Devons-nous envoyer une escouade les attaquer?"

-Négatif, nos soldats restent ici pour assurer la défense de notre périmètre le temps que le lieutenant Ruz accomplisse sa mission."

- Bien Maréchale."

Celle-çi se tourna vers Midral, comme s’attendant à une réaction de sa part. Conscient que cela risquait de très mal tourner, il l’ignora et se concentra sur l’écran qui montrait ou en était Ruz.

Il avait réussi avec son escouade à avancer plutôt loin dans la structure. Était-elle mécanique ou organique? Les murs semblaient faits de métal, pourtant, une sorte de liquide blanchâtre qui y coulait se comportait beaucoup comme du sang pour l’homme. La seule différence, à part la couleur, était la lumière que le miasme dégageait. Depuis plusieurs minutes déjà, l’escouade progressait lentement, se contentant de suivre le couloir en face. Jusqu’ici, elle avait dû emprunter deux escaliers, qui, selon les indicateurs, l'avait fait descendre  d’une cinquantaine de mètre. Étonnamment, la communication n’était pas brouillée comme on aurait pu s’y attendre avec le matériel de communication parfois déficient.

Au contraire, plus les soldats avancaient, plus les écrans dans le poste de commandement devenaient clairs et précis. autre fait étrange, ils n’avaient encore rencontré aucun être vivant. Si il y en avait, ils devaient se trouver plus loin dans la structure. Par sécurité, le général ordonna aux hommes de poser l’émetteur dans les cinq prochaines minutes, en espérant que cela suffirait.  

- Maréchale, une communication du Declior, il propose de débarquer les Riptides pour défendre notre position."

Le Declior était un vaisseau de transport originaire d’Aaron, une des rares planètes à être restée loyale à Sadanar de bout en bout. Les avancées technologiques de cette planète, qui avait en général une dizaine d’années d’avance sur les autres planètes du secteur à ce niveau. Quand aux Riptides, il s’agissait d’une des dernières machines inventées par les ingénieurs talentueux de cette planète, elle permettrait surement de lutter efficacement face aux Galaids.

- Négatif, nous pouvons largement contenir la menace ennemie sans leur aide."

Encore une chose qui horripilait Midral… Pas le fait que Cassandre obéissse aux ordres du gouvernement sans se poser de questions, il s’y était déjà habitué, mais qu’elle refuse la coopération, au risque de faire échouer leur mission. Les hautes instances de Sadanar, malgré la précarité de la situation, tenaient à montrer aux autres qu’elles restaient supérieures en tout point. Heureusement que tous les gradés humains du secteur n’étaient pas comme cela, sinon la guerre risquait de se terminer prématurément.

- Maréchale, Ces machines pourraient nous permettre de vaincre les Galaids…"

- Tout comme nos blindés auraient pu le faire général."

Ce dernier marchait sur des oeufs. Il jouait son avenir autant pour sa fonction militaire que pour sa vie.

- Etant donné que ces derniers ont été détruits,  les Riptides restent notre meilleure option…"

- Seriez-vous en train de contester une de mes décisions? Cela pourrait s’apparenter à un manque de respect à un supérieur."

- Loin de moi cette idée Maréchale, je vous fais juste remarquer que ces machines pourraient avoir leur utilité. En aucun cas nous ne devons sous-estimer nos ennemis."

- Tout comme vous feriez mieux de ne pas me sous-estimer général, Magros vous laissait peut-être quelques libertés quand il était encore en vie mais c’est terminé, vous me comprenez?"

Plus personne ne parlait dans la salle. Même les communicateurs, sentant la tension environnante, s’étaient tues. Tous regardaient Midral. Cassandre avait beau être leur chef hiérarchique, le général n’en restait pas moins leur leader. Ils avaient appris à le connaître au fil des années, soudants ainsi des liens fraternels que les lois et commandements ne pouvaient briser. Si la situation venait à dégénérer, ils supporteraient leur général.

- Maréchale, il a raison, déclara un des sergents présents dans la salle. Nous devrions accepter l’aide du Declior. Si nos ennemis se révèlent plus nombreux que nous ne l’imaginons, ils pourraient se révéler indispensables."

Cette dernière semblait hésitante. Evidemment elle pesait le pour et le contre, à savoir si cette décision allait à l’encontre ou non des volontés des dirigeants de la planète. Au bout d’un moment qui sembla durer une éternité pour Midral, Cassandre aquiesca. Aussitôt après, un des communicateurs envoya une autorisation aux Riptides d'atterrir dans la zone.

Alors que tous les gradés reprenaient l’organisation de la défense de la zone, le général s'interrogea, ou en était Ruz? En essayant de communiquer avec lui, il n’obtint aucune réponse. Cela devenait inquiétant, d'autant plus que l'écran du lieutenant s'était subitement éteint. le lieutenant et son escouade auraient dû revenir depuis longtemps. Encore un problème à régler au plus vite…

PRIMEX (ANCIENNE VERSION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant