Chapitre 24 : Contre-temps

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Une fois rentrés le père et la belle-mère de Côme trouve une ambiance complètement moribonde, nous ne prenons même pas la peine de leur expliquer ce qui s'est passé et nous montons nous coucher. La journée a été épuisante et pourtant même dans mon lit je n'arrive pas à fermer l'oeil, je pense sans arrêt à ce qui s'est passé, ou plutôt ce qui aurait pu se passer s'ils avaient attendu encore quelques secondes avant de faire leur crise... Côme m'aurait peut-être embrassé, j'ose à peine y penser. Pauvres enfants, ils ne comprendront jamais pourquoi je leur en ai autant voulu. Je n'en reviens pas d'oser espérer ça maintenant, il y a encore quelques années je le détestais. Pas au point de souhaiter sa mort non plus, mais au moins un petit accident qui l'aurait rendu muet ça m'aurait fait des vacances. Comment je peux à la fois souhaiter de tout mon coeur qu'il m'embrasse et à la fois avoir le coeur qui se sert quand je pense à toutes les fois où il s'est moquer de moi, de mes cheveux, de mes notes... Après tout il n'allait peut-être pas m'embrasser il m'aurait simplement rit au nez comme il le fait si souvent. Après ce voyage je pourrai rentrer chez moi et nous serons comme avant, des amis. Cette seule pensée réussit à m'appaiser et c'est grâce à elle que je m'endors tard dans la nuit.

Les vacances suivent leurs cour et nous visitons la région, avant j'aurais décrit chaque monument et leur histoire en détail. Mais maintenant j'aurais de la peine à citer ne serait-ce que leur nom, à vrai dire je passe surtout mes journées à observer Côme. J'essaie de surprendre une attitude un geste qui trahirait ses pensées mais rien... C'est peut-être moi qui suit aveugle ou alors il n'y rien à voir. En tous cas j'ai de plus en plus de mal à l'espionner sans qu'il ne s'en rende compte. Arthur et Johanna sont venus s'excuser le lendemain de l'accident, calmés nous avons vite passer l'éponge avec Côme. Mais les deux frères non pas pour autant arrêté de se mener la guerre et des disputes éclatent dans leur chambre tous les soirs. Mais bon maintenant c'est bientôt fini. Nous reprenons l'avion demain après-midi, je suis à la fois stressée et soulagée que ce voyage se termine demain. Je m'amuse bien avec la famille de Côme et surtout Annabelle est adorable. Mais les choses sont bizarre entre moi et Côme depuis qu'on est ici, et c'est ni en mieux ni en pire, c'est juste totalement flou...

_Iris ?

Je suis sur la terrasse en train de lire pendant que Côme prend une douche. Je lève les yeux de ma page pour me rendre compte que s'est Arthur qui m'interrompt.

_ Oui ?

_ Tu veux des chips ? Dit-il en me tendant le bol rempli à ras bord.

_ Merci.

Je tends ma main pour attraper une poignée et sans faire exprès j'effleure sa main au passage. Et comme s'il avait reçu une décharge il retire sa main et laisse tomber le bol. Heureusement j'arrive à le rattraper et j'explose de rire.

_ Qu'est-ce qui t'est arrivé ?

_ Je... J'ai pas fait exprès.

_ C'est pas grave.

Côme débarque pile à ce moment-là.

_ Des chips ! Il se jette sur le bol et s'installe sur mon transat.

_ Pousse-toi, un peu. Fis-je en essayant de récupérer de la place pour étendre mes jambes.

_ T'es déjà en train de me crier dessus. Dit-il en se décalant. Mange ça va te calmer. Dit-il la bouche pleine de chips et en brandissant une à quelques centimètres de mon visage.

Je lui jette un regard énervé pour la forme et je croque dans la chips qu'il me tend.

Surpris par ma bonne humeur, si rare en ce moment, il me jette un regard interrogatif. Je réponds en lui tirant la langue et nous rions ensemble. Un raclement de gorge nous sort de notre connivence.

Reapeaters ! #TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant