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Il était saturé de sa propre situation. Il y avait énormément d'avantages, mais les inconvénients étaient plus nombreux à son esprit. Il ne pouvait pas être comme  tout le monde. Il avait peur d'être rejeté d'ailleurs.

Il s'acclimatait simplement. Aux visites médicales il faisait semblant d'avoir le réflexe de lancer sa jambe. Mais rien de tout ça n'était vrai, c'était factice. C'était simple de suivre le trajet du marteau et d'envoyer valser sa jambe alors qu'il n'avait pas senti la sensation de choc. La légère douleur.

Il ne sentait rien.

Et c'était depuis aussi longtemps qu'il s'en souvenait. Depuis enfant. Nourrisson peut-être même.

Il avait oublié si ce n'est connu ce picotement. Ses recherches sur la douleur lui avait permis de constater que ça n'était pas agréable comme la connotation du mot en lui même.

Mais il n'avait jamais ressenti ça. On disait que la mort d'un proche est douloureuse mais il ne voulait pas demander au premier cousin venu 'Salut, je suis atteint d'une insensibilité congénitale à la douleur, tu veux bien mourir pour que je sache ce que ça fait d'avoir mal?'

Il ne le pouvait juste pas. Il ne voulait pas que quelqu'un fasse ça parce qu'il lui avait demandé c'était beaucoup trop peu normal. Puis il tenait à sa famille et à ses amis. Il ne voulait perdre aucun d'eux.

Mais il savait que la douleur pouvait être causée par une rupture. Il paraissait que la première, si on était réellement amoureux, finissait par être horrible. Elle pouvait plonger dans la dépression.

Il ne voulait pas de ça, juste éprouver enfin une douleur même minime soit-elle.

Il avait donc opté pour cette solution plutôt que d'attendre la mort d'un proche impatiemment. Il ne voulait pas s'énerver auprès de sa grand-tante qui ne se décidait pas à claquer et avancer son héritage.

Non. Juste une rupture. Mais il devait vraiment être amoureux. Il ne savait pas s'il y arriverait. Il n'avait jamais été réellement attiré. Il trouvait les gens beaux. Sans plus.

C'était là la partie la plus compliquée de tout. Mais après, il y repensa. Quoi de mieux que de trouver quelqu'un beau mais qui soit aussi peu avenant qu'un Berger Allemand? Il avait trouvé la solution.

Alors c'était d'un naturel déconcertant qu'il lui avait expliqué tout depuis le début. De sa 'maladie rare' et de ce que ça impliquait. Qu'il voulait ressentir un peu de douleur au moins une fois.

Et ce fut d'une claque à l'arrière de la tête qu'il l'envoya balader lui et ses demandes farfelues.

" Je suis sérieux Levi."

" C'est ça le plus gênant je te ferais dire. Je ne suis pas un robot, ne demande pas à mon coeur de faire quelque chose d'impossible."

Il n'y avait pas de problème que ce soit un garçon, et justement ce garçon était parfait pour le rôle. Il était ouvert d'esprit, un tantinet brutal dans ses paroles (presque quelqu'un de cru), il était agréable à regarder et il n'était pas con. Il comprenait, il lui disait juste que son cœur ne pouvait pas décider de l'aimer de cette manière. Pas seulement parce qu'il venait de lui demander.

" Levi, laisse-moi tomber amoureux de toi. "

Il ne lui avait pas demandé de l'aimer en retour. Non. Juste d'accepter de faire ce qu'il pouvait trouver cruel. Eren n'était pas quelqu'un de mauvais. C'était un gosse un peu étrange, qui avait la joie de vivre mais qui paraissait ne pas apprécier cette part de lui.

Il n'avait pas accepté mais il n'avait pas refusé. Eren lui avait souri doucement, le remerciant presque du regard.

" Mais le plus important Levi, tu sais ce que c'est n'est-ce pas ?"

Oui il le savait. Il ne devait pas tomber amoureux du gamin étrange qui venait de le mettre dans une merde assurée.

Mais quand il sentit son cœur battre comme un dératé, il savait que ça allait être difficile. Parce que c'était ce crétin d'Eren. Qu'il avait des yeux qui remerciait le ciel entier. Et qu'il souriait comme un enfant le jour de Noël.








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" Sensitive » EreRiren „Où les histoires vivent. Découvrez maintenant