Chapitre 1

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Je n'ai jamais aimé le contact avec les gens. Cela implique de tenir une conversation entière, le plus souvent pour raconter des banalités. Je n'ai jamais su faire ce genre de chose. Non pas que je n'ai pas essayé, je n'ai juste jamais su quoi dire.

Après de nombreuses tentatives se terminant le plus souvent pas une humiliation, j'ai fini par arrêter d'essayer. Mon quotidien se résout à aller en cours et rester à la bibliothèque pendant mon temps libre.

Après la mort de mes parents, j'ai dû déménager chez ma grand-mère. Comme je suis arrivée en milieu d'année je n'ai pas réussi à me faire d'amis. Aux yeux de mes camarades de classe je suis restée la nouvelle un peu bizarre et coincée. Mais cela m'était égale, une vie solitaire me plaisait.

Passionnée par les arts, je m'étais aménagé un grand atelier dans la pièce à côté de ma chambre. Avec des grandes bibliothèques aux murs, une lumière chaleureuse s'y dégageait. C'était mon refuge. Je m'y plaisais même tant que j'y venais souvent pour imaginer des vies aux tableaux que je peignais ou que je trouvais dans mes livres.

*

Ma grand-mère habitait un grand manoir au sud de l'Angleterre, la plupart était en ruine mais l'atmosphère de ce lieu m'a toujours rassurée, comme s'il m'était familier. Je n'étais pourtant jamais venue avant l'accident, c'est ma grand-mère qui nous rendait toujours visite. J'avais l'impression de n'être jamais seule, que tout pouvait arriver.

En regardant par la fenêtre de l'atelier, j'ai cru apercevoir un mouvement dans le rosier au fond du jardin. Essayant de mieux y voir, je me suis rapprochée mais je n'y vis rien.

- Maddie ! Descends s'il-te-plaît !

La voix de ma grand-mère me sortit de ma rêverie. Elle m'avait trouvé ce surnom à la mort de mes parents, je l'aimais bien. Une surprise ? Ce n'est pas mon anniversaire ! Une vague d'appréhension m'envahit. J'entendis une troisième voix, masculine il me semble. C'est bizarre, nous ne recevons jamais personne.

- Maddie !

- J'arrive Granny !

Le sentiment d'appréhension ne me quitta pas quand je sorti de l'atelier. Au contraire, il s'est accentué. Je reconnu presque immédiatement la voix du jeune homme qui parlait avec ma grand-mère, j'avais raison d'avoir peur.

L'inconnu du tableauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant