L'inconnu du tableau

Chapitre 7

Depuis combien de temps avais-je dormi ? Il faisait noir et froid dans le grenier. Grelottant, j'ouvris lentement les yeux. Impossible de distinguer quelque chose. J'entrepris de me lever, toujours dans ma robe qui commençait à peser lourd.

Titubant jusqu'à la porte je n'entendis aucun son. Tout était calme. Granny devait être rentrée pourtant. Je me souviens qu'il y avait de l'orage, peut-être y-a-t-il une coupure de courant ? Comme je n'avais aucune idée de l'heure je me mis à crier :

- Granny ! Rufus !

Personne. Je commençais sérieusement à m'inquiéter. A l'aide de mon portable je pu avoir un peu de lumière pour descendre les escaliers. Plus j'avançais vers le compteur électrique, plus je sentais que quelque chose n'allait pas. C'est au rez-de-chaussée que j'ai compris.

Par la fenêtre du salon je distinguais une lumière douce qui venait du levé du soleil. Mes yeux se baladèrent dans la pièce mais je ne reconnu rien. Il n'y avait plus nos meubles. A la place se trouvait une grande table en bois sombre, avec des chaises aussi grosses, une commode et un chandelier.

Je délire ! Ce n'est pas possible je me suis tapé la tête ! pensais-je effarée. Sans réfléchir je me suis mise à courir. Je devais sortir de ce cauchemar, me réveiller. Plus je courais et moins je reconnaissais le jardin ou les rues. Pourtant je me souvenais bien de l'emplacement de l'Université ou de la station service. Rien n'y était.

J'étais surtout entourée d'une grande forêt bordée de petits chemins de terre. A bout de souffle, je m'effondre sur un rocher encore mouillé. Il fallait que je réfléchisse. Qu'est-ce-que je faisais ici ? Etait-ce un rêve ?

Une partie de moi savais que ce n'était pas un rêve, mais je n'étais pas prête à l'accepter. Perdue dans mes pensées je me suis sentie glisser du rocher. Avant que je puisse m'accrocher à un autre, je dévalais le fossé qui me paraissait encore plus profond que tout à l'heure.

- Attention ! Mademoiselle !

J'entendis une voix au loin mais je n'ai pas eu le temps de voir qui me parlait. Heurtant violemment un tronc d'arbre, je perdis connaissance.