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          Le soir même je ne réussis pas à dormir correctement

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          Le soir même je ne réussis pas à dormir correctement. Premièrement parce que je me sentais constamment menacée, mes sens étaient en alerte totale, deuxièmement, cette insomnie était dû au message que m'avais fait passer Zord. Un message fait de sang d'innocentes victimes et écrits par ses monstrueuses créations...

Je frissonnai, allongée sur mon lit, mes yeux reptiliens ouverts, en garde. Mon cerveau était en plein rouage, est-ce que la SCS avait aussi compris le message de Zord ? Je vis le plafond blanc granuleux avec une telle précision, malgré le peu de lumière dans la salle, que j'en eu mal aux yeux. Je fermai les yeux, mais mes pupilles roulaient à l'intérieur de mes paupières, je su qu'ils ne se mettraient pas en veille d'ici tôt. Je changeai de position espérant calmer mon métabolisme mais rien n'y faisait. Le flash d'un homme debout, me surplombant de sa hauteur et penchant la tête de côté puis le son qui m'avait fait perdre toute mon énergie et enfin le message sanglant...Circulaient sans cesse dans ma tête.

Mais sans savoir comment, je sombrai dans le noir profond. La peur persista dans mon sommeil, le transformant en cauchemar...

Mon cri était perçant et infini. Mon visage transpirait, de sueur mêlée de larme et de sang. Mon corps se vidait, s'affaiblissait et s'asséchait. Je participais, impuissante, à ma destruction, à l'altération de ma peau qui paraissait se dégonfler et prendre la forme de mes os. J'aurais dû m'évanouir, mourir, mais non. Tout ce que je percevais à travers ma buée d'angoisse, c'était un homme en blouse grise, sans visage, qui me pompait le sang à l'aide d'un instrument indéterminé. Tous ce qu'il voulait c'était mon ADN, sa composition, afin d'en recréer en masse. Le corps vide, et la bouche ouverte, je criai, mais je ne sus si le cri avait un son ou hantait tout mon être.

Je repris de l'air, me passant de l'eau sur le visage, pour la énième fois. Mon reflet humide, à travers le miroir impeccable, me fit vomir. Je me haïssais, je haïssais ma faiblesse qui me suivait jusque dans mes cauchemars. Je m'essuyai la bouche sèchement et je me préparai pour mon premier jour à l'Université de WildRock. Les instructions données par la société secrète ont été très clairs et assez facile à accomplir. Elle m'avait donné tout un tas de gadget technologique, ce fut un jeu d'enfant pour en comprendre le fonctionnement. Je m'étais moi-même étonnée, et encore une fois ma singularité revenait au premier plan.

Vêtue d'un short noir, d'un débardeur à frange marron et d'une veste légère, je mis des bottes à lacets et je quittai la demeure en silence. Regardant le trajet sur le téléphone offert par la SCS et je marchai à pieds durant un certain temps, imprimant chaque rue et chaque bâtiment dans ma mémoire. Ça me permettait de ne pas penser à ce que j'allais devenir, les erreurs que j'avais fait, et à mon inexpérience qui m'avait conduit ici. Je pensais être forte mais non, je n'étais rien qu'une coquille vide porteuse de gène animal.

Au fur et à mesure que je me rapprochais du lieu de dynamisme et de jeunesse en pleine croissance, les bâtiments de la ville furent remplacés par de la végétation, à mon grand étonnement. Je compris qu'un peu plus loin, devait se trouvait une grande forêt, simplement en respirant l'air pur et frais que projetaient les arbres. Des voix de plus en plus nombreuses se firent entendre puis de la musique. Je vis alors un parking et des étudiants amassés autours des véhicules, pratiquant des activités diverses et variés. En face se trouvait un bâtiment en pierre, l'inscription College WildRock écrit sur une pancarte était tagué de dessins. Lorsque la sonnerie retentit, tous les étudiants se dirigèrent à l'unisson, à l'intérieur du bâtiment. Je suivis le mouvement lentement tout en regardant autour de moi, encore ébahit.

Un picotement à la nuque m'arrêta, je sentis un objet dangereux se précipiter sur moi. Mon corps se tendit et muta, j'eus un haut le cœur avant de d'écarter les jambes pour être stable. Grâce à l'atmosphère, je sus que la menace arrivait à la hauteur de ma tête. Le danger n'était pas si important mais assez pour m'assommer. Je me retournai levant le bras, les doigts écartés. Lorsque le ballon de basket se figea dans ma main, je resserrai mes doigts pour le retenir. Je respirai profondément, calmée. Je m'approchai du groupe de basketteurs réunit près des voitures.
Ils me regardaient tarissant leurs conversations au fur et à mesure, seule la musique créait une ambiance de fond.

- Quel numéro ? Je demandai en montrant le ballon.

- C'est moi. Répondit quelqu'un.

Il était assis sur le capot d'une voiture, les mains dans la poche de son short de sport. Ses cheveux noirs encore mouillés, encadraient son visage laiteux. Ses yeux vert émeraude me regardaient avec transparence. Une odeur bizarre, ressemblant à de l'alcool stagnait autour d'eux.

- Je ne sais pas ce que tu visais, mais tu devrais faire appel à un professionnel.

Les basketteurs autour de lui réagirent comme si je leur avais fait mal. Encouragée par leur réaction je me positionnai de tel sorte que le sac à main noire, qui se trouvait à l'intérieur de sa décapotable, soit une cible pour moi. Puis je fis appel à la précision de mes yeux et à ma force calculée pour mettre le ballon à l'intérieur du sac. Un objet se cassa mais aussitôt oublié, couvert par les explosions de joie et les hurlements de surprises de certains joueurs. L'un d'eux me demanda de refaire le geste, en m'envoyant un de ses ballons, d'autres se tenaient le visage de sorte à se défigurer. Amusée, je lui rendis la balle refusant d'en faire trop. Le garçon assis sur le capot, me fixait sans réagir.

- Si tu as besoin d'un professionnel pour t'apprendre à bien tirer, appelle-moi. Ironisai-je, tournant les talons.

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INSTINCT - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant