Artificial Love

Chapitre 13

Mon regard se perd dans le vague tandis que mes doigts portent ma clope à mes lèvres, avant que je n'inspire longuement et n'expire ensuite. J'ai le cœur lourd. Je ne devrais pas. Et pourtant, je ne peux m'empêcher de me sentir mal, rejeté. Car c'est ce que je suis, mais seulement par l'unique personne qui m'importe dans ce monde.

– Tiens c'est Baekhyun là-bas !?

– Ouais, il fait les trottoirs.

– Sérieux ?

– Qui sait ? Vous savez, il est orphelin ce mec. Faut bien qu'il trouve de la tune quelque part pour payer son appart', vu qu'il est majeur ce gars.

– Ouais, apparemment c'est lui qui a buté ses parents, j'ai entendu dire ça !

– Mais non t'es con, par contre il paraît que ses parents se sont butés en apprenant qu'il était gay.

– Sérieux ? Wouaah les boules ! Tu m'étonnes, j'aurais fait pareil à leur place !

– Moi je me serais buté dès que Baekhyun est né sérieux.

– J'avoue ! Quel con ce mec !

– Et vous savez pas quoi ?! Apparemment Chanyeol aussi l'a lâché !

– Ah ouais ? Bah il était temps ! J'vois toujours pas ce que Chan lui a trouvé.

– J'pense qu'il doit être bonne au lit c'te pute, après tout il est quand même baisable et puis il est fait pour ça.

– La honte quand même, attirer Chanyeol dans ce genre de trucs dégueulasses...

– J'avoue, putain et dire qu'ils ont baisés ensemble et tout, oh sérieux ça me donne la gerbe !

– Grave, les gays c'est l'horreur !

– Moi j'trouve que c'est bien fait qu'il se soit fait tej' par Chan.

– J'avoue !

– Vous pensez que c'est pour ça qu'il a l'air de bader à mort ?

– Ouais sûrement, après tout quand on croit atteindre l'impossible !

Un soupir quitte mes lèvres tandis que j'écrase ma cigarette sur la pierre froide du muret où je suis assis, avant de me lever et de porter mon regard sur la bande de mecs qui causent sur ma gueule depuis tout à l'heure. Aussitôt, je les vois se figer et se taire, la plupart me tournant même le dos et les autres me fuyant du regard.

Un sourire sadique s'étire alors sur mes lèvres, me faisant quitter le muret pour m'avancer vers eux en époussetant mes vêtements. Puis tandis que j'arrive face à eux, mon sourire s'étire plus encore, apercevant la plupart déglutir de gêne.

– Si vous voulez pas que je vous bute comme j'ai buté mes parents, dégagez de mon passage et fermez vos grandes gueules de merde, je lâche tranquillement, enfonçant mes mains dans mes poches.

Et aussitôt, la bande de gars prend ses jambes à son cou en veillant à ne pas m'avoir plus offensé au passage, décampant rapidement et me faisant ricaner dans mon coin. Au moins, il peut y avoir du bon dans les rumeurs merdiques qui courent à mon sujet.

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