Artificial Love

Chapitre 21

Je ne vivais plus que pour lui. J'étais fou amoureux de lui. Et je le suis encore. Ses grandes mains brûlantes qui m'ont charmées instantanément, son regard ébène ainsi que son air sexy et indifférent qui m'ont séduit. Un mec glacial, inatteignable, indomptable, juste cool. Chanyeol dans toute sa splendeur.

Ç'aurait pourtant dû être clair pour moi et finalement, ça ne l'était apparemment pas. La première fois que nous nous sommes parlés, c'était en classe, il y a maintenant deux ans. Je lui avais demandé directement, sans gêne. S'il voulait venir chez moi le soir-même, s'il voulait baiser. C'était la première fois que j'avais vraiment été captivé par son regard ébène et intense. Et ce fut la première fois qu'il accepta, de son air si froid et indifférent.

Ce jour-là, ou plutôt ce premier soir passé ensemble, Chanyeol me l'avait dit. Qu'il s'en foutait royalement de moi, qu'il ne vivait que pour le sexe. Même si j'avais une belle gueule et un bon cul, son délire c'était de prendre son pied, et pas de se soucier de l'autre. Moi je lui avait avoué que ça me convenait, et que j'étais là que pour la baise aussi. Puis tout était venu naturellement.

À la fin de l'acte, il avait voulu me faire taire parce qu'il ne supportait pas mes plaintes. Il s'en foutait de mes gémissements, au contraire ça avait même l'air de lui plaire, mais il ne supportait pas que je me plaigne de ne pas réussir à éjaculer. Et comme je m'étais débattu pour qu'il nous fasse venir au lieu de lui tout seul, Chanyeol en était arrivé à m'étrangler sans vraiment de pression.

C'était juste pour la menace, et pourtant je m'étais découvert une sensibilité dont je ne peux maintenant m'en détacher. Depuis, on a baisé partout, n'importe quand, et Chanyeol m'a toujours étranglé doucement pour que je vienne avec ou sans lui. Il a toujours été un égoïste froid et indifférent, le mec sexy qui se la joue solo. Et comme un con, j'en suis tombé amoureux, dépendant. Et maintenant qu'il part, qu'il s'échappe de ma vie et qu'il s'envole ailleurs, je me rends compte que je ne peux plus me passer de lui. J'étais un bon coup, c'est tout.

Mais maintenant que c'est fini, ça me tue de l'admettre et de devoir l'accepter. Non, au fond, je ne l'accepte pas. Je veux que ses grandes mains brûlantes s'emparent de ma gorge pour m'ôter la vie, me laissant comme dernières images, ses tatouages noirs qui se détachent sur sa peau si clair, et son regard ébène et intense. Je le veux, je le désire, et pourtant je sais qu'hier était la dernière fois, tandis qu'aujourd'hui n'est plus que la fin.

Il m'a délaissé, comme la vie m'a lâché aussi, comme mes parents m'ont abandonnés à cause d'un accident. Et je suis là, seul, replié sur moi-même. Je ne suis plus rien, rien qu'un cœur blessé. Une âme perdue, une âme brisée. Alors je me lance, je laisse mes pieds courir et mon corps voler. Je pensais que les mots faisaient mal, mais en fait c'est ton silence qui me tue, Chanyeol.

Alors je saute, vers un nouvel horizon, la mer s'étendant à perte de vue sous moi, et je plonge, je sombre, une première et dernière fois. C'était con, ça l'est encore, mais il était ma raison de vivre, et maintenant qu'il s'est échappé, envolé, j'ai plus la force de me battre. Alors je coule, au fond, je laisse les tourbillons d'eau m'étrangler doucement tandis que la douleur fait battre mon cœur.

Je suis personne, je ne suis rien, et tu m'as lâché alors que je te tendais la main Chanyeol. Mais tu t'en fous, et moi je t'aime. C'est pathétique, stupide, mais c'est fini. Nos routes se séparent, mais mon cœur te suis encore, quelque part, là-bas. Au loin. Tandis que moi, je retrouve la liberté, le bonheur. Loin de mes chaînes qui te sont reliées. Et je me noie d'amour, par amour, ou ce que tu veux. C'est la fin Chanyeol, notre fin.

THE END