Chapitre 12

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P.O.V Karin.

"-Tu comptes te terrer ici encore longtemps ?!

-Je ne sais pas Yuzu... je ne me sens pas bien en ce moment...

-Ah non ! Ça suffit les mensonges ! Je veux bien faire comme si, pendant quelques jours, mais on ne me la fait pas à moi !"

Je suis dans de beau draps. J'aurais dû arrêter ce manège depuis longtemps. Maintenant la patience de Yuzu est à bout. Elle ne va pas me lâcher avant de connaître le fin mot de l'histoire. J'essaye tout de même dans une diversion. Au cas où, on ne sait jamais.

"-Yuzu je... je t'assure que...

-Que s'est-il passé avec Toshiro ?"

Je soupire et je me résigne. Je lui dois bien ça. Elle m'a couvert pendant plus d'une semaine. Sans me poser une seule question. Je ne la remercierai jamais assez.

Est-ce que ça m'a aider de me renfermer sur moi pendant une semaine ? Non. Pourtant j'y ai cru. Ça me semblait pourtant évitant ça m'a toujours réussi. Pour la mort de maman aussi. Je trouve une faille chez moi. Je m'isole. Je la comble. Me retrouver avec moi-même dans une intimité total (Yuzu est habituée mes petites crise : elle sait se faire discrète. Jusqu'à un certain temps où elle intervient.) m'a toujours aidé à avancer.

Sauf là. Sauf pour cette faille. Lui. Toshiro. Dire son nom suffit pour tordre ma poitrine. J'étouffe. Tout me revient à l'esprit. Depuis une semaine je ressasse ses souvenirs. Je revois les quatre shinigamis et leurs sabres dégainés. Ses yeux remplis de colère, ses mots blessants. Ma peur, ma colère... puis cette gifle. Ce geste de ma part m'a fait revenir sur terre. Ma colère s'est envolé pour faire place à des remords, de la tristesse. De la déception même.

Je suis déçu de lui, de moi, de cette sortie, de cette nuit. Il me manque.
Si je l'évite, ce n'est pas par colère. Je ne suis pas rancunière. Ma colère à disparu avec la fameuse gifle.
J'ai peur de le revoir tout simplement. Je n'ai pas peur de lui, j'appréhende nos retrouvailles.

Devant mon monologue intérieur interminable, Yuzu s'inquiète, elle se rapproche de moi, et me prend dans ces bras.

"-Karin... Je t'en prie... Dis moi ce qui te tracasse... je n'aime pas te voir comme ça... c'est... C'est la première fois que je te vois dans cet état depuis la mort de maman... Dis moi ce qu'il ne va pas."

Et après ça, mes larmes ont coulés d'elle-même. Comment faire autrement. Je viens de réaliser que je suis beaucoup plus faible que je ne le croyais. Même Yuzu s'inquiète de mon état.

En règles général, elle n'intervient jamais. Je me débrouille toujours toute seule. Mais cette fois... Je n'y arrive pas. Je souffre, j'ai mal, je ne dors presque plus et le pire : j'en pleure.

Yuzu a raison. C'est la première fois depuis la mort de maman que je suis dans cet état... un rire nerveux s'échappe de mes lèvres. Je suis foutu. J'ai besoin d'aide. Je pose mon regard sur la mine inquiète de Yuzu. Elle ne sait pas quoi faire. C'est la deuxième fois de sa vie qu'elle me voit pleurer.

"-Yuzu..."

Je lui dit tout. Dans les moindres détails. La proposition de Toshiro au marché, mon mur du soir même (l'expression "faire le mur" n'a jamais été aussi vrai), les quatre shinigamis prêts à me tuer, puis Toshiro et son changement brutale de comportement, ses mots, ma gifle et mes pleures.

Après lui avoir conté mon histoire, j'attend son ressentis. Je l'observe interdite, penchée à ses lèvres. Elle semble réfléchir. Puis elle sourit. Elle me caresse avec douceur la tête que je pose sur ses genoux. Nous restons là, dans cette position, un moment sans rien dire.

"-Tu lui manque. Commence-t-elle. Comment peut-elle en être sûr ?

-Impossible. Pas après mon geste.

-Tu regrettes ?

-Évidemment. Toshiro n'est pas comme les autres, je n'aurais pas dû me comporter comme ça. C'est un Capitaine.

-Karin... Si s'avait été un autre Capitaine, tu aurais le même discours ?

-Bien sûr que non. Tu sais bien que Toshiro est un Capitaine spécial.

-Donc en soit il a mérité ta gifle.

-Non! Enfin... oui... Je ne sais pas... Je ne sais plus Yuzu... Je suis perdu...

-C'est pourtant très simple. Ton geste se justifie par le contexte, la situation et ton caractère.

-Pourquoi je regrette alors ? Si j'ai agis comme d'habitude, en restant fidèle à moi même ? Pourquoi ?

-Parce que c'est Toshiro ! Pourquoi essayes tu de renier tes sentiments ?

-Je renies mes sentiments ?

-Pour l'amour du ciel Karin ! Je sais que c'est la première fois que tu éprouves ce genre de sentiments mais tout de même ! Monsieur est un "Capitaine spécial", tu regrettes de l'avoir giflé, tu en pleures... Karin c'est évident !"

Je reste silencieuse. Oui mais non. Voilà à quoi ce résume ma relation avec Toshiro. Il me plait, mais je ne l'aime pas. Ma conscience me hurle "mensonge", mais je m'en moque. Je ne peux pas affirmer que je l'aime. C'est trop dangereux. Beaucoup trop dangereux. Ça l'est d'autant plus maintenant. Maintenant qu'il me déteste. Je soupire.

"-Tu devrais lui parler...
je me redresse vivement.

-Tu as perdu la tête ?

-Karin, ça fait une semaine qu'il essaye de te parler...

-Que, quoi ?

-Tout le matin, il vient au marché et me demande où tu es...

-Comment ?! Pourquoi ? Quand ?
Dis-je en me relevant de vive allure. Je ne savais pas qu'il cherchait à me contacter!

-Calme toi Karin...
je me calme, et attend docilement la suite de son explication. Je disais donc que, depuis que tu te cache ici, Toshiro vient tout les matins au marché et te demande.

-Comment il est ? Énervé ? De quoi veut-il parler ? Il t'as dit quelque chose?
Elle semble réfléchir.
-Il avait l'air plutôt soucieux, inquiet. Et il ne m'a jamais parlé de votre histoire... Ça se résume plutôt à : bonjour, comment tu vas ? Et Karin ? elle est là aujourd'hui? Non bien, à demain alors."

Mon cœur s'emballe, il a cherché à me contacter, toute la semaine. Je ne peux m'empêcher de sourire. Mais il s'efface aussitôt. Et si il cherchait à me voir pour me faire des reproches ? J'entends Yuzu ricaner, me sortant ainsi de mes idées noires.

"-Ne réfléchis pas trop Karin. Si tu veux mon avis, c'est bon signe. Personne ne s'embêterai à se lever tout les matins, à te chercher partout, pour au final, t'acculer de reproche.

-Tu crois que...

-Je pense que vous devez discuté en toute intimité. Ne te pose pas de question. Je pense qu'il veut se faire pardonner tout comme toi."

Je tourne la tête vers le jardin et médite sur ses paroles. Elle a raison. Ça ne sert à rien de rester ici, je n'avance pas. Même si je redoute plus que tout nos retrouvailles.. Je dois le revoir, lui parler. Ça a assez durée. Il me manque.

Chapitre 12 ✔️
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