"Les folies sont les seules choses que l'on ne regrette jamais"
Édith Piaf.
Et j'espérais sincèrement qu'elle avait raison.
-Hey, saluai-je ma voisine qui m'attendait comme tous les matins.
-Tu es encore en retard, commenta t-elle comme tous les matins.
-Alors nous pouvons considérer que je suis à l'heure, me ventai-je comme tous les matins.Puis nous entamions le pas en direction de l'arrêt de bus. J'aimais prendre le bus, c'était mon seul moment de sérénité, surtout après avoir couru le matin comme une folle pour ne pas le rater. C'était lorsque j'étais dedans que j'avais du temps pour me préparer mentalement à cette nouvelle journée.
Et le soir, après une dure journée de cours, une journée encore riche en émotion, c'était mon moment de calme que j'appréciais beaucoup avant de rentrer chez moi.
Bref, le bus était un moment précieux pour moi, c'était mon moment de solitude, mon moment de plénitude, de calme, de réflexion, un moment que je prenais pour moi.
D'ailleurs, ma voisine le savait car elle me laissait seule dès que nous étions entrées dans le bus.
J'aimais écouter ma musique en étant à ma place préférée, contre la porte de sortie, debout.J'avais une vie plutôt normale, une vie digne de celle de Monsieur Tout Le Monde.
Lorsque j'arrivais au Lycée le matin, je faisais la bise à mes copines. Je n'avais pas d'amis, seulement des potes et des copines. De même que je n'avais ni de petit ami, ni de petite amie. J'étais en Première, j'avais 17 ans et j'étais satisfaite de ma vie.
Mais il me manquait quelque chose. Je ne savais pas quoi. Il y avait en moi comme un vide incomblable. J'étais heureuse, certes, mais je ne me sentais pas vivante pour autant.-Bonjour, souriai-je aux surveillants comme à mon habitude.
Ils ne répondaient pas à chaque fois, mais je les faisais sourire, et c'était l'essentiel.
Ma journée commençait par des mathématiques et d'autres cours tout aussi banaux.
Enfin sonnait la récré, et comme d'habitude, je rejoignais mes amies qui parlaient de choses diverses et variées.
En l'occurence, aujourd'hui ça parlait de garçon.-Il te regarde j'te diiiiis, s'exclama l'une d'entre elle.
-Mais noooon, s'écria la concernée d'une voix aiguë.On sentait que son excitation était très vite rattrapée par la réalité. Il était évident qu'il ne la regardait pas, et au fond d'elle, elle le savait, mais elle espérait quand même.
-De qui parlez-vous ? demandai-je perdue, comme à chaque fois.
-Celui là, là-bas, me le désigna t-elle du doigt.
-D'accord, fis-je sans plus de conviction.La journée s'était écoulée rapidement et je restais le soir après les cours avec d'autres potes. Nous allions au kebab lorsqu'il faisait froid et restions en extérieur lorsqu'il faisait chaud.
Aujourd'hui c'était une journée ensoleillée qui s'était conclue par une partie de foot. J'y participais malgré les talents que je n'avais pas.Et à 17h30, je prenais mon bus, avec mon chauffeur préféré. Je ne lui parlais pas, mais à chaque fois que j'entrais dans ce bus, nous nous sourions à pleines dents. Un sourire sincère qui remontait jusqu'à nos oreilles. Si j'avais passé une mauvaise journée, son sourire la terminait bien et inversement, lorsqu'il était morose, mon sourire lui remontait le moral sans même que nous ayons besoin de nous parler. J'aimais beaucoup ce petit privilège qui m'était propre.
En ce Vendredi soir, mes parents avaient accepté que j'aille à une fête même s'ils n'étaient pas rassurés. À vrai dire, ils étaient complètement flippé et un peu paranos. Ils m'avaient mise en garde maintes et maintes fois sur les sujets tels que se protéger lors d'un rapport sexuel.
Et pourtant...Ce soir, je m'étais contentée d'une robe grise simple et d'une paire de talons noirs. J'assumais mon corps. Je n'avais pas honte de mes qualités alors pourquoi aurais-je honte de mes défauts ?
J'arrivais sur le lieu de la soirée, en retard, fidèle à mon habitude, mais je préférais arriver quelques temps après que la soirée ait commencé. En effet, l'ambiance était déjà au rendez-vous et il n'y avait plus qu'à se mêler à la foule.
-Salut, m'accosta un garçon plutôt mignon.
-Salut, criai-je à travers la musique qui déchirait nos tympans.
-Quel est ton prénom ? demanda t-il.Ce n'était pas la première fois que je me faisais aborder en soirée mais cette fois-ci, il y avait quelque chose de différent, une sorte de tension. Une tension corporelle. Elle me donnait envie de me blottir contre lui, de l'enlacer.
-Anna et toi ?
-Adam.Et c'est ainsi que nous avions commencé à parler toute la soirée. Pas un seul instant nous nous étions décollés l'un de l'autre. Nous parlions de tout et de rien. De la pluie et du beau temps, des musiques que l'on aimait ou pas, du papier toilette qui manquait au Lycée. Au fur et à mesure que la soirée s'écoulait, nos conversations devenaient de plus en plus sérieuse.
Vers 23h40, nous nous étions finalement isolés. Au fond de moi je savais ce qui allait se passer entre nous, je m'en doutais, mais je ne savais pas comment cela allait se dérouler. Je n'avais pas peur, loin de là, au contraire, j'en avais envie.
Doucement, il s'approcha de moi, et déposa un baiser sur mes lèvres. Un simple petit baiser qui m'avait pourtant faite frissonnée.
Il me regardait intensément, lui aussi ressentait cette tension entre nous. Lui aussi le voulait.
Sa façon de me regarder me donnait la sensation d'être unique, d'être la seule à exister sur cette planète.
Il était si proche, son souffle sur mon visage soulevait délicatement mes cheveux. Nos mains étaient paralysées par la peur de faire une connerie, de blesser l'autre, de l'abîmer...
Je m'étais approchée à mon tour, je savais que si j'agissais, ce serait la tornade mais aucun de nous ne tenait plus longtemps, la tornade était déclenchée.À ce moment là, Adam, tu m'avais rendue vivante.
Ce que l'on faisait ce soir là était une pulsion, une envie, un désir, une folie. Et malgré cette folie, nous nous étions tout de même protégé, nous avions assimilé la leçon.
Je m'étais toujours dit que peu importait ma première fois tant qu'elle était géniale. Je me fichais d'aimer ou non la personne, ni même du temps durant lequel nous nous connaissions, du moment qu'il y avait du respect et l'envie, ma première fois serait bien.
Et je ne m'étais pas trompée.
Nos peaux s'unissaient enfin, chacun de nos gestes s'associaient mais surtout, j'étais enfin vivante.
Adam, tu étais le premier.
***
Je me réveillais d'une courte nuit. C'était d'ailleurs les rayons du soleil qui m'avaient extirpé de mon sommeil.
J'étais dans un lit qui n'était pas le mien, dans une chambre que je ne connaissais pas, et mon compagnon de la veille dormait profondément à côté de moi. Il était 11h27.
11h27 ?! En sursaut, je m'habillais et quittais la pièce aussi vite que j'y étais entrée. Je déposais un bref baiser sur le front d'Adam et me précipitais prendre un bus pour arriver à l'heure à mon entraînement. Je faisais un sport de combat et aujourd'hui, c'était le passage de ceinture.
Pour moi, c'était une journée presque comme les autres à la différence que je bouillonnais de joie. Cette première fois avait été à la hauteur de mes espérances et cela me rendait totalement euphorique.Ce mois passa, Adam et moi ne nous reparlions pas bien que nous étions dans le même Lycée.
C'était ce que l'on appelle ''un coup d'un soir''.Ce mois était plutôt normal si on excluait le fait que j'avais obtenu ma ceinture verte et que j'avais fait ma première fois. C'était, par conséquent, les deux seules choses que je retenais.
Mais sans que je le sache, ce mois, c'était le premier mois.
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Ma petite Bombe
Short StoryNom : Earl Prénom : Anna Âge : 17 ans Statut : Enceinte Elle n'est pas enceinte d'un badboy, elle n'est pas riche et elle va devoir assumer ses responsabilités. Sa vie ? Bouleversée. *** #6 dans la catégorie {04.08...