''Le coeur perçoit ce que l'oeil ne voit pas''
Al-Gazal.
Ceux qui m'avaient aidé dans le bus ne l'avaient pas fait parce qu'ils m'avaient vu mais parce que leur coeur avait entendu ma détresse.
Bonjour,
Je sais que cela fait un petit bout de temps que nous ne nous sommes pas reparlés mais je tenais absolument à vous tenir au courant et également à vous remercier d'avoir été présents ce soir là. Je ne vous remercierais jamais assez parce que ce soir là, j'étais au bord du gouffre et que vous m'avez retenu. Vous m'avez plus qu'aidée, vous m'avez redonnée espoir, j'avais lâché les rênes et vous avez pourtant réussi à récupérer ces chevaux déchaînés. J'étais anéantie et sans vous, je ne sais pas où j'en serais aujourd'hui. Alors pour vous remercier, mes parents et moi tenions à vous inviter ce Samedi après-midi. Beaucoup de choses ont changé (hormis mon ventre maintenant énorme) et j'aimerais partager cela avec vous. De plus, si notre Barbecue marche bien, nous pourrions organiser cela une fois tous les trois mois par exemple. Enfin, encore une fois, tout dépend de vous.
Quoi qu'il en soit, vous avez mon éternel merci de ne pas m'avoir jugée et encore plus de ne pas avoir ignoré ma souffrance.
À bientôt, je l'espère.
Signé : La maman de la p'tite bombe.
J'avais cliqué sur ''envoyer'' et nous nous étions tous retrouvés le Samedi convenu. Aucun ne manquait à l'appel ce qui me ravissait d'autant plus. Tous avaient apporté un petit cadeau devant lequel nous nous extasions sur le fait qu'il était absolument trop mignon-meugnon-trognon. Oui, nous en perdions nos mots. Sinon, j'avais reçu le lit du bébé, Adam avait mis plus d'une semaine à essayer de le construire pour qu'au final ce soit moi qui réussisse à le monter en moins de trois heures... C'était l'intention qui comptait... Le bébé avait aussi reçu des petits chaussons, des pyjamas que j'adorais (les pyjamas étaient les vêtements que je préférais, je les trouvais vraiment A-DO-RABLES), un bavoir, une robe et une salopette. C'était plutôt marrant de savoir qu'ils avaient galéré pour choisir des vêtements étant donné qu'ils ne savaient pas s'il s'agissait d'une fille ou d'un garçon. En revanche, aucun n'avait ramené de peluche ce qui m'avait réjouie parce que je tenais vraiment à choisir et acheter son premier doudou moi-même.
Hormis cela, j'avais annoncé au reste de la famille qu'un petit nouveau allait agrandir notre lignée. Ils étaient tous plutôt contents et de toute façon, qu'ils aient donné ou non leurs avis n'aurait rien changé.
Outre cette annonce, j'avais enfin trouvé un travail. Vous ne pouvez imaginer mon soulagement lorsque j'ai appris que j'étais prise. J'étais embauchée comme vendeuse dans une boulangerie un soir sur deux, payée le smic mais cela me convenait bien que mes horaires ne m'enchantaient pas ; 19h - 21h. Et c'était moi qui fermais la boulangerie. J'arrêterais de travailler à partir de mon huitième mois et ma patronne était très compréhensive, à tel point qu'elle m'aurait interdit de travailler si je ne l'avais pas convaincue du contraire. Je reprendrais le travail dès que je le pourrais après l'accouchement et mes horaires seraient modifiés, je travaillerais les Mercredis après-midi et les week-end.
Le passage de mon test de dépistage avait été stressant et l'attente des résultats encore plus. Ils étaient cependant négatifs, pour notre plus grand bonheur.-Alors ce sixième mois ? me demanda le chauffeur de bus en engloutissant un hot-dog que mon père venait de lui préparer.
-Épuisant bien que je n'arrête jamais de manger des aliments contenant beaucoup de fer comme des lentilles et de la viande. J'ai souvent mal au dos, mes journées sont longues à cause de mes fréquentes insomnies et j'ai des crampes. Mais j'ai la chance de ne pas avoir des vergetures ! m'exclamai-je.
-Pour l'instant, me taquina t-il.
-Et vous ?
-Et bien ma fille de six ans à découvert le chocolat, rit-il, tu n'imagines pas sa tête lorsqu'elle...Sa phrase fut coupée par le cri de douleur que je venais de pousser. Si je n'avais pas un ventre aussi énorme, je me serais pliée en deux sous la douleur.
-Viens t'asseoir, m'escorta mon chauffeur.
Il m'installa sur un canapé. Une seconde contraction s'était manifestée ce qui me fit d'autant plus stresser. Je n'étais qu'au sixième mois, je ne pouvais pas accoucher maintenant, et encore moins sur le canapé !
-C'est normal, me rassura t-il, ma femme avait aussi des contractions, nous étions allés à l'hôpital en pensant qu'elle allait accoucher beaucoup trop tôt, puis le médecin nous a expliqué que ces ''fausses contractions'' étaient faites pour préparer l'arrivée du bébé.
Ces mots me rassurèrent instantanément. Mais j'allais passer encore trois mois à avoir ces contractions douloureuses et angoissantes.
-Ça va ?! se précipita Adam.
Toujours un train de retard... Mais il était là, il était présent et c'était tout ce qui comptait.
-Oui oui, le rassurai-je à mon tour.
Avec ce petit futé dans mon ventre, nous n'avions pas fini de nous rassurer mutuellement.
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Ma petite Bombe
KurzgeschichtenNom : Earl Prénom : Anna Âge : 17 ans Statut : Enceinte Elle n'est pas enceinte d'un badboy, elle n'est pas riche et elle va devoir assumer ses responsabilités. Sa vie ? Bouleversée. *** #6 dans la catégorie {04.08...