Dr Sander (5)

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Jimmy a bien changé, il a fait un petit tour du monde en dormant chez des inconnus, en faisant du stop, en prenant des transports illégaux. Il a volé, il a fait la fête il a essayé de profiter des instants qui lui reste. Aidé des enfants malade, exposé sa nouvelle philosophie à des centaines d'inconnus qu'il a croisé pendant son  périple.

Mais Jimmy est malade. Il le sait. Cette jeune mexicaine était sans doutes pas très saine, mais Jimmy est sortit de sa bulle et a fini de se protéger du monde entier. 

La maladie le ronge, il va bientôt sombrer dans les abysses, de l'autre côté  et tout le monde l'orra certainement très vite oublié. 

Alors il repars vers Londres, le point de départ est devenu la ligne d'arrivée.

Il y parvient difficilement et fatigué mais avant de mourir il lui reste une dernière chose à accomplir, un dernier projet à réaliser.  

Il parcours les rues encore par habitude,qu'il connait par cœur,  le même quartier qui a changé seul grâce au temps. Dans une petite supérette, Jimmy fait un achat avec les derniers livres qui lui reste. Puis repars vers son objectif.

Au bout de plusieurs minutes difficiles de marche, Jimmy s'arrête, il est arrivé à terme du voyage, il aperçoit l'arrivée. 

Il pousse une petite porte et descend un escalier délabré avant d'arriver dans ce qui orrait pu être un repère de drogués ou SDF, pourtant il était facilement visible que personne n'était rentré là depuis longtemps, peut être même que personne ne soupçonnait jusqu'à l'existence même de ce mystérieux endroit . 

Il ne reste pas grand chose: quelques feuilles par terre, du matériel de chimie, des toiles araignées et un silence lourd mais naturel que Jimmy respecte comme un hommage, comme une obligation. 

Il avance un peu sans tomber malgré l'obscurité il parvenait naturellement à éviter les obstacles. Il avance et repense à son défunt père lui disant "pas un mot dans le labo".  Il avance et rien a changé. 

Il ramasse quelques feuilles qu'il regarde en souriant avant de les remettre à leur place. Puis un erlenmeyer qu'il casse, un bécher qu'il fracasse.

Il repense à lui, le lui d'il y a quelques années maintenant, il ne sait plus trop quand exactement. Il repense à lui, dégoûté de ne plus pouvoir mener à bien ses expériences et son projet qui commençait un peu à avancer. Ce projet, qu'il pourrait reprendre avant de mourir et espérer le terminé et survivre. Les premières avancées sont là. Le passeport de la vie contre le billet aller de la mort sans retour sans détour.

Debout et immobile, il se met à pleurer, repensant à tout ce temps gâché. Puis il sourit s'imaginant de nouveau le rattrapé. 

La maladie qui a gagné du terrain, il ne lui reste qu'une chose à faire avant de partir rejoindre son père de l'autre côté.

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