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«-C'est comme ça maman, un entre chat? , dis-je en exécutant la figure devant le grand miroir de danse

-C'est bien ma chérie, tu vois tu y arrives, me répond maman avec un grand sourire

Je tourne et retourne à m'en donner le tournis, tel la petite danseuse classique que je suis, vêtue de mon tutu et mes chaussons blancs, du haut de mes huit ans. Maman me sourit et danse avec moi, la musique classique emplit le studio de danse, maman s'arrête et me prend dans ses bras:

-Tu seras une très bonne danseuse Olivia, crois toujours en toi tu me le promets?

-Oui, je serais forte comme toi, je lui souris

Elle me serre encore plus fort dans ses bras, cette étreinte c'est tout l'amour qui nous unit. Elle sent si bon la vanille, elle sent maman tout simplement.

-Je t'aime maman, dis-je en me plongeant dans ses yeux noisettes

-Je t'aime aussi ma chérie, ne l'oublies jamais. » 

Je me réveille en sursaut, le front perlant de sueur. Je mets quelques secondes à me demander où je suis, et je reconnais le siège sur lequel je suis assise, et le hublot vers lequel je suis tournée. Je me redresse en me frottant les yeux, et remarque que le soleil est déjà levé. 11h50, nous n'allons pas tarder à atterrir. Je rassemble mes esprits, et repense au rêve que je viens de faire. Ce n'est pas la première fois, mais il me fait toujours aussi mal, et à chaque réveils je suis toujours dans ce même état de mélancolie.. L'hôtesse de l'air me tire de ma rêverie en me proposant un café, ce que j'accepte gentiment. Je me réchauffe, mon café entre les mains et tourne la tête vers le hublot, pensive. Je repense à ces dernières années, à ces derniers mois, à ma vie tout simplement...

J'ai pris une décision radicale il y a quelques temps, pour changer de vie du tout au tout. Cela fait un an que j'étudie à l'école des Arts de la Scène de Paris, ça a toujours été mon rêve, devenir danseuse. Comme l'était ma mère. Alors, dès ma majorité je me suis inscrite, et j'ai été reçue mention très bien. Je n'ai pas été surprise, c'est peut-être de la vanité de ma part, mais c'est la vérité. Je me suis toujours entraînée depuis que j'ai cinq ans, dans les plus chers studios de danse de la capitale, dotés des meilleurs professeurs. Et j'ai toujours eu un excellent niveau grâce aux efforts que j'y ai fourni.

Je tiens ça de ma mère, c'est elle qui m'a transmis son goût pour la danse et sa détermination. Après l'école, je dansais. Les week-ends, je dansais. Le soir avant de me coucher, je dansais dans ma chambre. Ma mère riait quand elle rentrait pour me border, et qu'elle me retrouver les bras en couronne au dessus de la tête, au lieu de dormir bien sagement. Elle m'apprenait des pas bien trop durs pour la petite fille que j'étais, mais c'était pour m'endurcir, disait-elle. Et je réussissais à les exécuter après moult efforts, ce qui lui prouvait que je pouvais avoir un avenir en tant que danseuse. Et elle en été fière.

A vrai dire, la danse a toujours été ma bouée de sauvetage. Mon père n'ayant jamais été là physiquement parlant, m'a beaucoup affecté et m'affecte encore beaucoup à ce jour, même si je refuse de l'admettre, surtout après le décès de ma mère. Ou alors quand il était là, ce n'était pas pour les bonnes raisons..

Mon père Adam Moore, est un grand PDG qui dirige une entreprise de publicité en Amérique. Il est américain pure souche, et voyage beaucoup. Beaucoup trop. Ma mère et lui se sont rencontrés lorsqu'elle été au sommet de sa gloire, quand elle faisait partie de sa compagnie de danse classique. Elle voyageait également pour faire les premières des grands théâtres du monde. Ils se sont donc rencontrés à New-York, lors d'une première d'un grand ballet classique. Ca a été le coup de foudre, enfin surtout pour ma mère. Mon père lui a vite promit monts et merveilles, la forçant à s'installer dans une grande maison parisienne, ville natale de ma mère. Elle ne manquait de rien, elle était nourrie et blanchie. Il la couvrait de cadeaux quand il rentrait certains soirs, pour repartir à l'aube le lendemain. Elle continuait de donner des cours à l'Opéra de Paris, mais elle avait arrêtée définitivement sa carrière en tant que danseuse dans la compagnie. Elle remplissait son rôle de femme mariée dorénavant. Et puis, quelques mois ont passés, et elle s'est retrouvée enceinte. Elle été plus qu'heureuse de cette nouvelle, mais mon père n'avait pas d'avis particulier sur le sujet. Il était déjà distant lors du début de leur relation, à cause de ses absences répétées et de son boulot à plein temps, alors quand je suis née, c'était carrément le silence total. Son travail a toujours eu le dernier mot, quoi que ma mère ait pu dire. Il ne venait que pour les anniversaires, et quelques weeks-ends par mois, ou à noël, quand il avait le temps. Et quand il venait, ma mère en profitait pour remettre sur le tapis ses agissements, et ses faux pas. Entre autre, qu'il n'était jamais là pour sa femme, ni pour sa fille, qu'il était un mauvais mari ou qu'elle aller divorcer. Et bien évidemment, cela se terminer par des disputes bien corsées.

Malgré tout (Terminé).Où les histoires vivent. Découvrez maintenant