28*

2.8K 164 0
                                    

-Donc pour demain, notez que l'exposé portera sur Lewis Hallam Jr, et je ne veux pas d'un copié collé provenant de Wikipédia, n'est-ce pas monsieur Fitzgerald? , nous annonce Miller une pointe d'humour dans la voix en regardant Danny par dessus ses lunettes

Danny lève les mains en signe d'innocence, accompagné de l'hilarité de la classe.

-Allez, à demain, nous congédie Miller en effacant le tableau

Je range mon classeur dans mon sac, tandis que la sonnerie émet un son strident. J'ai prévu d'aller répéter avec Danny une choré pour le cours de classique, histoire de tuer le temps. J'ai la tête un peu ailleurs, mais même si j'essaie de garder la face, Mary n'est pas dupe. Hier soir, j'ai pris un taxi pour rentrer, je n'avais pas envie de m'éterniser à cette fête. Dès que la scène d'hier soir se met à jouer devant mes yeux, (c'est à dire pendant presque toute la journée), je la repousse tant bien que mal, n'ayant pas envie une fois encore de m'attarder sur ses agissements et sa précieuse envie de me faire souffrir. Quand je suis rentrée à la résidence, je me suis tout de suite couchée, mais à l'aube, mon oreiller été complètement inondé de larmes. Je me suis encore autorisée à pleurer pour un salaud comme lui, malgré que ça ne serve à rien. Il ne changera jamais. Mary ne m'a pas posé de question ce matin, même si elle en mourait d'envie, et je l'en remercierai intérieurement, je ne veux plus m'étaler sur ce sujet, ou sur lui, pas aujourd'hui.

En traversant les couloirs briqués bondés d'élèves à cause de la fin des cours, j'écoute Danny expliquer à Mary qu'il ira sans doute faire un tour à la Bibliothèque Publique de New-York, pour travailler sur son exposé, pour ne pas être un peu plus dans le collimateur de Miller. Quand nous passons devant les salles de danse vides, je remarque que les rayons du soleil déclinent doucement, se reflétant en des couleurs rouges orangées qui courent le long du grand escalier, dans le hall.

Je me change en vitesse, et revêtis mon éternelle tenue de danse classique sombre. J'attache mes cheveux en un chignon stricte, ne laissant apparaître aucune mèche folle, qui pourrait porter préjudice à cette allure froide que j'arbore. Danny enfile son marcel noir, tandis que Mary se passe un peu de gloss sur les lèvres, se préparant pour son dîner avec Stefan. Ses mains tremblotantes trahissent son stress imminent, mais je la rassure comme je peux, en lui expliquant que tout se passera bien, et que Stefan est quelqu'un de bien. En attendant que Danny termine de retaper sa crête de punk en la barbouillant de gel, la rendant toujours bien grande et pointue, je me surprends à me regarder dans le miroir ovale au dessus des lavabos du vestiaire. Les légères teintes rosées de mes joues ont laissées place à une couleur terne et sans vie, seules les grosses cernes sombrent apportent un peu de couleur à ce visage pâle. Je n'aime pas ça, je n'aime pas me rendre malade pour quelqu'un qui se joue de moi, qui n'a jamais eu l'intention d'aller plus loin avec moi, malgré ses rapprochements soudains et répétitifs qui prouvaient le contraire. Je ne me comprends pas moi-même, et cette image là de moi m'énerve. En soupirant, je prends mon sac de sport et nous sortons dans le couloir.

Je me stoppe net quand je vois Taylor, debout mal à l'aise devant la salle de danse, un bouquet de roses bleues dans les mains. Dès qu'il me voit son visage s'illumine, mais il reste embarrassé et danse d'un pied sur l'autre. J'ai la nausée soudainement, et des images de lui me forçant à l'embrasser me traversent l'esprit.

-Euh salut Olivia, est-ce que je pourrais te parler?

J'ai envie de dire non, mais un faible ''oui'' traverse mes lèvres. Danny et Mary rentrent dans la salle et je reste plantée devant Taylor, attendant de savoir ce qu'il a à me dire.

-Tiens c'est pour toi (il me tend le bouquet), je euh.. je voulais m'excuser pour hier, vraiment. Je sais pas du tout ce qui m'a pris, mais je sais que j'avais trop bu, ça c'est sur. Même si ce n'est pas une excuse, je voulais me faire pardonner quand même. Je suis vraiment navré Olivia, j'apprécie ta compagnie, et je serais vraiment déçu si nous ne nous voyons plus, par ma faute..

Malgré tout (Terminé).Où les histoires vivent. Découvrez maintenant