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J'ouvre les yeux, et remarque que le store mal fermé laisse passer un filet de lumière qui danse sur le mur. 8h23. Je décide de me lever n'ayant plus sommeil à cause du décalage horaire. Je pousse Mary légèrement sans la réveiller et me dirige dans la salle de bain en prenant ma trousse de toilette au passage, et quelques vêtements. Je ne veux pas repenser à cette horrible nuit, et décide de me concentrer sur les examens d'aujourd'hui.

A peine sortie de la douche, je revêtis mon juste au corps et des collants noirs, et attache mes longs cheveux blonds en un chignon stricte et soigné. Le look parfait de la danseuse classique. Je mets un peu de mascara et couvre mes cernes. J'enfile mes converses blanches plus qu'usées, prends mon sac de sport, et je sors sans faire de bruit.

Les couloirs qui mènent au secrétariat sont déserts, mais pas le hall principal. J'essaie de me frayer un chemin parmi les élèves stressés à cause des examens du jour, afin de rejoindre le bureau de Paolo. Quand j'entre, Paolo s'affaire derrière le bureau, vêtu d'une chemise bûcheronne rouge et noire pour aujourd'hui. J'ai l'impression qu'il en a de toutes les couleurs.. Il est occupé à imprimer plusieurs feuilles dont je n'arrive pas à voir l'intitulé.

-Bonjour Paolo, est-ce que je pourrais utiliser une des salles pour répéter ce matin?

Il ne dit rien et me tend une feuille.

-Signe cette décharge, tu as de la chance il ne reste qu'une salle de disponible. 

Je signe la décharge en remplissant ma tranche horaire souhaitée, pour ne pas contrarier Paolo. Je ressors du bureau coincée une fois de plus par le tumulte d'élèves qui stagne dans le hall. On dirait un troupeau de boeufs, tellement ils se collent les uns des autres et bloquent l'accès à l'escalier ! Au loin près de le-dite escalier, une fille aux cheveux bleus attire mon attention. Elle porte une simple brassière blanche transparente révélant ses tétons foncés et même un piercing ! Mon Dieu.. Elle n'a donc pas de pudeur... A la vue de tous en plus... 

Ca bouchonne trop, je n'arrive pas à passer et les gens ne se poussent pas.. Je dois donc attendre debout, comme une idiote que ça avance. Je soupire n'étant pas vraiment patiente, surtout pour un jour comme aujourd'hui, et reporte mon regard une fois encore sur les gens qui peuvent être dans le hall, et je remarque un groupe de garçons en marcels blancs et shorts noirs floqués NYC, avec chacun un numéro dans le dos. Ils sont en train de discuter avec un grand noir à crête de punk portant des énormes écarteurs aux oreilles, que j'ai vu d'ailleurs hier en traversant les couloirs. Le groupe en marcels sont tous bien bâtis, et ont une allure de sportif, ou en tout cas, ils sont habillés pour.

Je commence à perdre patience, et je remarque un garçon rondouillet stressé qui bouscule tout le monde sur son passage, suivi de sa mère qui lui ressemble fortement. Dans sa hâte, il bouscule un des gars du groupe à marcels brusquement, et celui-ci se retourne aussitôt pour le fusiller du regard. Mais il ne trouve que mes yeux. Ses yeux bleus-gris plongent dans mon regard noisette instantanément, et ils s'adoucissent aussitôt. Il a l'air surpris, tout comme moi et aussi bizarre soit ce jeu de regard, je n'arrive pas à ciller, et lui non plus, pour casser cet échange. Le temps semble s'arrêter et durer longtemps, malgré l'agitation autour, il n'en est rien.

Je le détaille rapidement;  grand, à la peau brune, ses cheveux noirs de jais retombent légèrement sur son front, et contrastent parfaitement avec ses yeux si clairs. Sa musculature se dessine parfaitement, grâce au marcel qui la met en valeur, et j'arrive à distinguer des tatouages noirs qui recouvrent entièrement ses deux avant-bras. Je reporte mon regard dans le sien, comme attirée. Mais depuis combien de temps, nous nous toisons comme ça?  Il a l'air tout aussi paralysé que moi, incapable de détourner le regard. J'ai l'impression d'être dans une bulle, j'en oublies les gens autour, les conversations, et la voix de Paolo qui résonne en bruit de fond. Il n'y a que nous, reliés par je ne sais quelle chose, qui nous retient par un simple regard. Je n'arrive plus à bouger, malgré que ma tête me le demande, mon corps me le refuse. Je sens quelqu'un me pousser légèrement, et je reviens à la raison, cassant cet échange qui vient de se crée. Je mets un instant à essayer de comprendre sur place, ce qu'il se passe. N'y parvenant pas, je décide de me frayer un chemin forcé jusqu'à l'escalier, me rapprochant dangereusement de lui. J'évite son regard, rouge de confusion, et je monte les escaliers en vitesse. Arrivée au premier étage, je me repère assez bien, et je me dirige vers la salle de danse libre aux cloisons transparentes, qui se trouve en face d'un vestiaire.

Malgré tout (Terminé).Où les histoires vivent. Découvrez maintenant