Chapitre 12

118 11 0
                                    


- Nous devrions aussi lui retirer son bracelet et son armure.

- Tu exagères, Jack.

- On n'est jamais trop prudent.

Les deux vétérans s'étaient réfugiés dans un vieil entrepôt désaffecté. Le bouclage du quartier les empêchait eux aussi d'accéder à leur transport.

Les derniers jours avaient été dur pour eux, traqués qu'ils étaient par Helix et l'armée locale. Puis, Ana et Jack avaient reçu le signal de détresse. Ils surveillaient toujours les anciennes lignes d'Overwatch, « au cas où ».

Mais le temps qu'ils arrivent au bâtiment en chantier, la fusillade était terminée. Ils avaient juste pu voir, de loin, Gérard suivre Mercy et Tracer. Les deux vétérans avaient alors pris le groupe en filature jusque à l'immeuble. La fuite du français leur avait épargné un douloureux débat sur le fait d'attaquer ou non leurs anciens agents.

- Il se réveille ! dit soudainement Ana.

- Outch...gémit Gérard, en ouvrant les yeux.

Il approcha ses mains de son visage, constatant alors qu'elles étaient entravées par une menotte électriques. Puis il leva la tête.

- Bonsoir Gérard, dit Ana. Ton costume est déchiré.

Il tourna la tête dans sa direction, une expression agacée sur le visage.

- Merci, je sais, dit-il d'un ton sec.

- Nous ne sommes pas ici pour parler vêtements, dit Jack en s'avançant.

Gérard tourna la tête dans sa direction, apercevant la figure masquée de Soldat 76.

- Bonsoir, Morrison, dit-il sans manifester la moindre surprise. Est-ce qu'il était vraiment nécessaire de tirer sur mon drone ? Sa fabrication m'a couté très cher.

- Tu savais que Jack était vivant mais pas moi ? s'étonna Ana.

- Je soupçonnais Soldat 76 d'être Morrison, merci de me le confirmer. Quant à toi, non, je n'avais pas envisagé que tu puisses être vivante. Et encore moins la co-équipière d'un tel criminel.

Ana ne put s'empêcher d'éprouver de la culpabilité. Il est vrai qu'autrefois, elle n'aurait jamais toléré les actes de Jack.

- Te voir serai une bonne surprise, ajouta Gérard, si tu ne m'avais pas tiré dessus avant de me menotter.

- Assez ! cria Jack. Quel est votre place dans la conspiration, Gérard ?! Quels mensonges avez-vous raconté à l'ONU ?! Pourquoi avez-vous trahi Overwatch ?!

Ses paroles ne semblèrent pas intimider le français. Au contraire, une lueur de défi apparut dans le regard de Gérard tandis qu'il répondait :

- Quel culot, Morrison. M'accuser de traitrise, moi, alors que je n'ai cessé de vous prévenir sur la menace qui couvait...

*Il y a six ans*

- Mes agents ont interceptés cette communication, dit prudemment Gérard, tout en posant une feuille sur le bureau de Morrison. Viskhar Corporation est très mécontente que nous ayons mit fin à une de ses opérations. Ses dirigeants ont contacté divers politiciens pour, je cite « trouver le moyen de réduire l'influence étouffante d'Overwatch ». Je les soupçonne également d'avoir contacté Enki et Helix, ainsi que plusieurs autres firmes qui nous sont hostiles.

- Vous êtes sensé vous occuper de Talon, Gérard répondit froidement Morrison. Et non pas surveiller les communications de Vishkar Corporation.

Le français serra les dents tandis qu'Ana soupirait doucement. Jack et Gérard n'avaient jamais réussi à s'entendre depuis leur désastreuse première rencontre. Ana avait pourtant fait de son mieux pour améliorer les choses. Et, pendant un temps, cela avait marché : les deux hommes entretenaient des rapports polis, bien que distant.

Le Poids de nos ErreursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant