One.

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« Mon nom ? Rien d'important »

Les vacances dans le sud sont toujours les meilleures. Le soleil qui te brûle la peau, ton corps dans la piscine toute la journée, les cocktails, et les glaces qui rafraîchissent. J'en avais bien besoin de ces vacances et maintenant que c'est fini, j'ai l'impression de devoir retourner en enfer pour les dix prochains mois de ma vie. Mon bronzage est éclatant et il contraste avec la plupart des gens qui sortent de l'aéroport. Vous savez, ceux qui arrivent dans le sud n'ont jamais la même carnation de peau que ceux qui partent d'ici. Y en a qui en ont de la chance. Faut dire que c'était exactement ce qu'il se passait pour moi il y a un mois de cela, lorsque j'arrivais ici. Je me souviens, la chaleur m'avait presque étouffée, bien qu'à Paris il ne faisait pas froid, la différence entre ici et là-bas était flagrante.

Et voilà que je repars voir la dame de fer, que je m'en vais sentir la pollution, les pigeons, et retrouver mon travail. C'en était frustrant, j'en ferais presque une dépression. Mon bras accoudé contre le hublot, j'avais effectivement pénétré dans l'avion qui allait me ramener chez moi. Le tarmac était plein, et l'avion encore plus. Lorsque je suis arrivée, pourtant pas si en retard que ça, déjà la moitié de la classe où je me trouvais était remplie. Il y avait beaucoup de familles, et pas mal d'enfants. J'en étais pas ravie mais c'est le prix à payer quand on est en classe économique. Après une heure supplémentaire à attendre, en regardant par le hublot le bitume, qui je vous rassure, n'a pas changé depuis le temps que je le regarde.

Je fus soulagée lorsque le commandant annonça notre décollage, je trouvais ça étrange que personne ne se soit encore assit à côté de moi mais bon, un peu de place pour étendre mes grandes jambes ne me fera pas de mal non ?

Malheureusement pour moi la place fut rapidement prise quand dans le couloir un homme accompagné de plusieurs hôtesses déboula en parlant plus fort que la moyenne :

Homme- Ça va, ça va je vais m'asseoir, je voulais juste voir comment c'était chez les riches. Je m'assois, je m'assois, dit-il les mains en avant comme pour montrer son innocence.

Sa phrase me fit sourire étrangement, mais son arrogance me dépassait. Que tout le monde le fixe n'avait pas l'air de le gêner. Il se vautra sur le siège à mes côtés et j'avais finalement décidé de m'occuper avec un des magazines que prêtait l'avion. J'y jetais quelques fois des regards mais c'était dur de le voir. Il avait une casquette.

Qui porte une casquette dans un avion, sérieusement ? Il a peur de quoi, que le soleil passe à travers l'avion et lui brûle le visage ?

Je me re-concentrais rapidement sur le magazine que je tenais entre les mains mais cela devenait de plus en plus difficile quand celui qui se trouvait à mes côtés n'arrêtait pas de souffler, râler, bouger ou de faire quoi que ce soit d'autre qui pourrait m'être désagréable. J'essayais de rester calme car nous étions en classe économique, il y a des dizaines de familles ici qui font du bruit, je ne devrais pas être gênée par lui, ce n'était qu'une perturbation de plus.

J'avais finalement réussi à me concentrer et à lire ce que j'avais à lire. L'homme à la casquette avait décidé de visser des écouteurs dans ses oreilles ce qui expliquait ma tranquillité. Je comptais faire de même quand un léger tremblement se fit ressentir dans l'avion. J'avais froncé les sourcils, mais j'avais finalement repris ma bataille avec mes écouteurs, qui s'étaient emmêlés dans ma poche. Au même moment le commandant fit une annonce, l'avion allait subir des perturbations.

Mon corps se crispait au fur et à mesure de son discours et l'homme à ma droite eut à peine le temps de me demander ce que, je cite : « ce con a dit », que l'avion se mit à se secouer plus fortement. Je ne savais plus trop si c'était mon corps ou l'avion qui tremblait mais une chose était sûre, j'avais peur. Les hôtesses se tenaient comme elles le pouvaient dans le couloir et moi j'essayais de rester calme lorsque des cris d'enfants fusaient dans tous les sens.

Black Hoodie -Where stories live. Discover now