Six.

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« Genre t'es à moi »

Je me dirigeais vers le bar afin de me servir une autre boisson gazeuse et fut surprise de voir que certains avaient amenés des bouteilles d'alcool avec leurs noms dessus. En gros, celle là et à eux donc on ne touche pas. C'est carrément débile, tu amènes une bouteille pour partager avec les autres si tu veux le garder pour toi, reste chez toi. Je tournais pas mal de bouteille afin d'en trouver une sans prénom apparent, mais c'était carrément une tendance que tout le monde avait adopté. J'avais soufflé deux-trois fois en tournant plusieurs bouteilles, et m'étais dit à moi-même :

Joana- Je le jure, le premier sur Terre qui a dit qu'un truc lui appartenait devrait être banni en enfer.

Je me servais finalement un verre entier de boisson gazeuse quelconque histoire de ne pas avoir à me resservir, mais une voix grave me souffla :

Ken- Ouais, mais peut-être que a première fois que quelqu'un a dit que « c'était à lui » ce n'était pas un objet.

Joana- Comment ça ? Dis-je pendant qu'il s'appuyait le dos collé au comptoir.

Il prit quelques secondes pour finir son verre, le posa sur le comptoir, se resservit puis reprit :

Ken- Pt'être que le premier qui a dit que c'était à lui a dit ça à une personne.

J'avais froncé les sourcils ne comprenant pas vraiment où il voulait en venir. Et puis qu'est-ce qu'il lui avait pris de me suivre, d'écouter ce que je disais, et en plus de ça de prendre la peine de me répondre.

Ken- Genre, pt'être que la première chose à qu'il a dîtes c'était à quelqu'un. Genre « t'es à moi».

J'avais retenu ma respiration, et peut-être bien que ma bouche s'était entre-ouverte. Je devais ressembler à une débile, mais il m'avait sourit avant de regarder autre part. Il reprit la parole en regardant droit devant lui :

Ken- Tu vois, y a un mec qui te fixes depuis une bonne heure. Il te lâche pas des yeux, te suis partout. Il a pas l'air net, et en plus de ça il marche pas droit.

Joana- Et alors, qu'est-ce que ça peut te faire ?

Ken- Oh, rien ça ne me fait rien, affirma-t-il tout fier.

Ken- Je dis juste qu'il va finir par venir te voir et comme il a une sacrée tête de psychopathe faudrait pas qu'il t'arrives quelque chose.

Joana- De toutes façons tu devrais t'en foutre, on est même pas amis, je suis la « pote » de ton meilleur pote. Sa voisine même.

Ken- Ok. Oh bah tiens il arrive, je vais y aller Jojo, bonne chance.

Toujours de dos au présumé psychopathe, je me mise à stresser. Peut-être qu'il me mentait et qu'il avait juste trouvé une excuse pour que je me rapproche de lui, seulement je ne voulais pas prendre le risque qu'un mec me colle au basque toute le soirée. On sait jamais. Tant pis pour la fierté mais là c'est une question de sécurité, donc je dis un peu plus fort paniquée :

Joana- Et Ken, reviens ici tout de suite !

Mes yeux exorbités, le suppliaient de revenir, j'étais carrément en détresse, je ne voulais même pas me retourner. Il me sourit, jeta un œil derrière moi sûrement parce-que ce mec en question arrivait, et moi j'étais restée le regard encré sur les gobelets rouges éparpillés un peu partout sur le comptoir. Il donna un coup de langue sur ses lèvres comme pour se retenir de rire, et moi je trouvais  ça plus vraiment drôle. Il s'appuya une nouvelle fois contre le comptoir, lui côté piste de danse et moi côté comptoir. Le type en question arriva à ma gauche et j'entendis Ken pouffer de rire juste à ma droite. Mes yeux s'étaient fermés promptement en attendant la voix du type en question me dire :

Black Hoodie -Where stories live. Discover now