Eight.

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« Quand tu t'éloignes un peu trop du chemin on t'enlève la meilleure chose dans ta vie en espérant que tu reviennes dans la bonne direction. »

[Pdv : Joana]

Une semaine était passée depuis la fameuse fête et je n'avais pas grand chose de nouveau dans ma vie. J'avais eu l'occasion de parler de la soirée maintes et maintes fois à Jessee, et c'était vraiment drôle de le voir s'imaginer toute sortes de scénarios alors qu'il n'était même pas là. Étrangement ça avait été plutôt calme au bar depuis que Luke avait décidé de l'agrandir. J'imagine que les travaux poussaient les gens à s'installer dans un autre bar, ou à simplement oublier le café du matin pendant un moment car d'après les clients les plus fidèles: le café de « Luke's » (c'est le nom du bar) y en a pas deux pareils. Alors bon, on a un peu moins de monde.

D'ailleurs, Luke m'avait demandé de m'occuper d'un événement à organiser pour l'agrandissement, lorsque les travaux seraient finis bien sûr, avec l'aide de mes deux collègues, Amber et Jessee. C'était cool d'avoir un peu de responsabilités mais en même temps c'était carrément stressant parce-que si ça ratait j'allais clairement m'en vouloir et je serai même capable de démissionner pour pouvoir mourir de honte seule chez moi, entre quatre murs.

En parlant de chez moi, j'étais maintenant rentrée et à peine le pas de la porte franchit que mon téléphone professionnel sonna. Celui d'S.O.S Amitié. J'avais accouru jusque celui-ci en espérant ne pas arriver trop tard. Par chance j'avais réussi à décrocher avant la fin de la sonnerie.

C'était toujours cette respiration haletante qui n'osait pas dire un mot de plus maintenant que je l'avais au bout du fil. J'essayais d'entamer la conversation par un simple « bonsoir » et je cru entendre un sourire à l'autre bout. C'est étrange non, « entendre un sourire » ?

Joana- Est-ce que ce soir j'ai le droit de savoir quelque chose de plus ou ce serait déjà de trop ? Demandais-je tout sourire, histoire de le mettre à l'aise.

?- Savoir quoi ? Si je vais bien ? Ce serait complètement débile.

Bon, il vient de me couper dans ma bonne humeur.

Joana- Très bien, alors pourquoi tu ne me dirais pas des choses à propos de toi ? Ce que tu fais de ta vie, ce que t'aimes, je sais pas-

?- Ecoutes, écoutes. Arrête toi là, je peux pas je suis désolé, je, non. Au revoir. Me coupa-t-il.

Joana- Attends ! Je voulais juste...

Et il avait raccroché, encore. Toujours la même rengaine. Je me sentais juste frustrée de ne pas lui être utile.

Lors de ma formation, on m'a toujours dit que même si on avait pas l'impression d'avoir aidé, c'était toujours bénéfique pour la personne à l'autre bout de l'appareil car on avait au moins prit la peine de répondre. Ils ont l'impression que personne ne les écoute, et si on se contente juste de les écouter déjà, ils se sentent moins seuls. C'est ce qu'il nous ont dit en théorie, car en pratique, il me semble que tous les cas sont complètements différents des uns des autres, et ce serait injuste de dire qu'il faut tous les aborder de la même manière.

C'était encore un échec de ma part, et cet appel m'avait vraiment rendu morose. J'étais repartie en direction du congélateur histoire de manger une glace devant la télévision. J'avais plus trop le moral pour tout dire.

Et par je ne sais quel miracle, le téléphone se remit à sonner. J'accouru une seconde fois, la cuillère de glace encore dans ma bouche, et j'avais décroché promptement en tentant de m'exprimer correctement. Mon interlocuteur pouffa soudainement de rire, et je m'excusais.

?- C'est encore moi.

Joana- Oh, et bien le bonsoir pour la seconde fois.

?- Je porte un hoodie noir, tu crois que c'est suffisant comme information ?

Black Hoodie -Where stories live. Discover now