CHAPITRE 2 : EN RETARD OU EN DANGER
-Cassy-
Les cours de l'après-midi avaient passé comme ceux de la matinée: les gens me fixaient bizarrement, mais, cette fois-ci, j'étais assisse à côté des deux filles qui m'avaient accueillies à leur table. Je savais que je ne devais pas traîner avec elles au risque de leur amener une mauvaise réputation, mais la seule idée de ne plus être seule me séduisait trop. Si les gens se mettaient à tous nous traiter de rejets, il n'y aurait pas qu'une seule personne rejet--moi--mais tout le groupe de mes amis. Vous devez trouver cela horrible comme pensée, mais après avoir passé tout ce temps seule, j'avais vraiment envie de me faire accepter par quelques personnes. La solitude que je ressentais était effroyable.
Je chassai encore toutes ces ondes négatives de ma tête et sortis de l'enceinte de l'école. Je commençai à marcher pour me rendre chez moi, car mes parents ne pouvaient pas venir me chercher: ils travaillent. Tout de même, ce n'était que dix minutes de marche. J'avais déjà couru pendant beaucoup plus longtemps que cela. On m'avait dit que j'avais une endurance d'enfer et je comptais bien la garder.
Je venais à peine de sortir de la cour de l'école que j'entendis un commentaire à mon intention qui me déplut. D'autres s'ensuivirent à mon grand désespoir de tout voir se recommencer encore une fois. J'étais pourtant bien partie, il me semblait.
-Avez-vous vu les yeux de cette garce?
-Elle doit se mettre des verres de contact.
-Ce sont les mêmes que ceux du tableau...
-Ce n'est pas elle, j'en suis sûre. Elle est bien trop silencieuse, laide et bizarre.
Je me retournai en me demandant qui parlait méchamment comme cela dans mon dos. Je savais que ce n'était pas nouveau, mais j'aimais quand même savoir qui étaient mes ennemis. Ça faisait toujours de la peine de voir que tu n'étais pas acceptée dans un milieu que tu devais fréquenter tous les jours, mais c'était la vie.
Je n'aurais pas dû me demander qui pouvait dire de telles choses à mon égard quand je remarquai que c'était le groupe de populaires qui parlaient tous accotés ou sur le capot de leur superbe voiture. Même mes parents ne pouvaient pas s'acheter de tels bijoux avec l'argent qu'ils gagnaient. Mon cœur se serra dans ma poitrine quand je vis le garçon de ce midi rire avec eux.
De toute façon, quand avais-je à faire? Je leur tournai fièrement le dos et je continuai mon chemin pour me rendre à la maison. Je croisai plusieurs voitures en cours de route, mais une seule retint mon attention. Celle du garçon qui transportait les trois filles de ma classe avec la musique qui était assez forte pour briser mes tympans. Je les regardai s'éloigner en les enviant secrètement jusqu'à ce que je ne puisse les distinguer que par un petit point noir gros comme une fourmi.
Enfin arrivée chez moi, je m'écrasai sur le sofa dans le salon et soupirai. Une journée de passée! Peut-être que demain je ne serai plus le centre des ragots, pensai-je vainement. Je levai mes pieds pour les poser sur la table quand je remarquai un mot de ma mère sur celle-ci.
Salut chérie,
Enlève tes pieds de la table!
-Comment l'a-t-elle su? m'exclamai-je. J'enlevai mes pieds et continuai de lire.
Tu fais toujours la même chose, je te signal. Je n'ai pas de dons de voyance! Trêve de plaisanterie, passons à ce que je voulais te dire. Je ne sais pas quand je vais revenir à la maison, car je suis partie rejoindre ton père qui est en voyage d'affaire en Italie. Il est tombé malade alors je vais m'occuper de lui. J'espère que tu comprends la situation. Si tu te sens trop seule, tu peux aller dormir chez une de tes nouvelles amies. J'espère que ta première journée d'école s'est bien passée! La maison est sous ta garde, je te fais confiance, et mange bien tous tes légumes. Je ne peux pas m'occuper de deux personnes en même temps! Je n'ai pas eu le temps de te préparer des repas à l'avance, alors voici de l'argent pour t'acheter des repas prés-congelés. Je sais que tu n'aimes pas cuisiner et je ne veux pas prendre le risque que ma cuisine passe au feu!
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Sirène ou humaine? Tome 1
FantasíaRêver, c'est normal pour tout le monde. En revanche, rêver qu'on se fait tuer n'est pas commun et tout à fait anormal. Sous la demande de ses parents, Cassy a accepté qu'ils déménagent dans une nouvelle maison loin de leur ancienne vie pour prendr...