CHAPITRE 3 : LE COLLIER
-Cassy-
Une haleine tiède me pétrit le visage et je grimacerais si je n'étais pas en une si fâcheuse position. La personne me tenait fermement et elle ne semblait pas prête de me relâcher. Les muscles de mes bras commencèrent à me faire mal, mais je ne me plaignis pas: on ne savait jamais en présence d'une meurtrière ou de je ne savais quoi. Une voix féminine agressive me sortit de mes pensées pas très réconfortantes.
-Éloigne-toi de lui, souffla-t-elle. Laisse-le tranquille. De toute façon, il ne s'intéressera jamais à toi. Ne t'avise pas de t'approcher de nous avec tes verres de contact semblables à nos yeux. Personne n'est dupe par ton petit tour de passe-passe.
Je voudrais lui demander de quoi elle parle avec son histoire de verres de contact, puisque je n'en portais pas, mais la pression sur mes épaules diminua et la personne disparut aussi vite qu'elle était apparue dans les profondeurs de la ruelle. Je me massai douloureusement les bras en grimaçant et me promis d'être plus prudente à l'avenir: plus question de passer seule dans des ruelles mal éclairées. J'avais déjà eu ma dose pour les prochaines années à venir.
Traumatisée, je fis marche arrière pour ne pas avoir à passer par le raccourci. J'arrivai à l'école avec une bonne demi-heure de retard et grimaçai. Déjà en retard à la deuxième journée d'école! Je n'allais pas faire bonne impression aux professeurs si je continuais comme cela. Finalement, sans mon idée de prendre ce raccourci maudit, je serais sûrement arrivée beaucoup plus rapidement qu'en ce moment. Malheureusement pour moi, j'avais suivi ma nouvelle mauvaise idée.
Je me rendis au secrétariat en traînant des pieds et demandai gentiment un mot d'absence à la madame. Elle semblait jeune même avec ses quelques rides et des traces de cheveux blancs parmi ses cheveux bruns qu'elle tenait en un chignon serré qui la vieillissait. Ses lèvres étaient pincées et je me dis qu'elle allait me donner du fil à retordre.
-Avez-vous un quelconque motif pour votre absence? me demanda la secrétaire d'une voix platonique.
-Si subir une agression dans une rue en route jusqu'à l'école à pieds en est un, alors oui, j'ai un bon motif, aurais-je voulu répondre, mais je n'en fis rien.
-Non, madame, soupirai-je poliment.
Elle me jeta un regard noir et marmonna quelque chose sur la piètre importance de l'école pour les jeunes de nos jours. Offusquée, je fis comme si je n'avais pas entendu. Cette madame se prenait pour qui pour me juger d'avance? J'aurais peut-être dû lui clouer le bec en disant ce que je pensais tantôt, mais je n'en aurais jamais eu le courage. Je n'allais pas faire quelque chose de stupide que je regretterais plus tard en rapport avec ma réputation que je commençais à me faire.
Elle me tendit un petit papier rose après m'avoir demandé mon groupe et mon nom complet. En grosses lettres rouges étaient écrits RETARD NON-MOTIVÉ. Je soupirai et la remerciai en m'emparant du bout de papier.
Je traversai les corridors en soupirant de bonheur : c'était désert et rien ne pouvait plus me plaire. Personne pour me juger. Arrivée en classe, je donnai mon papier au professeur qui me regarda en secouant la tête. Je m'assis à ma place habituelle en avant et sortis mes cahiers pour mon cours de mathématique. Je déposai le tout sur mon pupitre avec un bruit sourd et m'excusai discrètement même si personne ne devait m'écouter.
À peine deux minutes plus tard, me faisant grogner, le professeur décida de me réprimander pour être arrivé en retard à son deuxième cours de l'année.
-Mademoiselle Cassy, pourriez-vous venir faire ce numéro au tableau? me dit méchamment le professeur d'une voix qui laissait sous-entendre que ce n'était pas un choix.
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Sirène ou humaine? Tome 1
FantasyRêver, c'est normal pour tout le monde. En revanche, rêver qu'on se fait tuer n'est pas commun et tout à fait anormal. Sous la demande de ses parents, Cassy a accepté qu'ils déménagent dans une nouvelle maison loin de leur ancienne vie pour prendr...