Prologue

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Chapitre corrigé aujourd'hui ! Je m'efforcerai d'en retravailler un par jour (j'ai saigné des yeux pour vous).

Bonne (re)lecture !

Ce matin-là avait débuté comme les précédents. Pourtant, et je ne savais pas pourquoi, je me sentais plus heureuse et enjouée qu'à l'accoutumée.

Ma mère vint me réveiller, et je me vêtis en toute hâte, alléchée par la délicieuse odeur qui montait jusqu'à ma chambre. Elle avait préparé des pancakes, et c'était un mets que j'appréciais tout particulièrement. Généralement, elle me faisait ce genre de surprise quand elle voulait me féliciter pour quelque chose. Je l'interrogeai du regard, curieuse, et elle me sourit avec douceur. Rien n'était plus doux que ce sourire-là.

Elle m'expliqua qu'elle souhaitait me récompenser pour mon excellent trimestre. La veille, nous avions reçu les résultats d'un gros devoir de mathématiques, et j'avais fait un sans-faute.

Je la serrai dans mes bras, assez fort pour la faire glousser. Elle saisissait chaque occasion pour me faire plaisir. Je savais que tous mes camarades de classe n'avaient pas des parents aussi attentionnés que les miens ; j'étais consciente d'avoir de la chance.

Papa me fit sursauter quelques minutes plus tard en m'ébouriffant les cheveux avec espièglerie. Il s'excusa immédiatement en m'embrassant sur le front, même si je ne lui en voulais pas.

Un rien me faisait bondir, de toute façon.

Je mangeai avec appétit, alors que les rayons du soleil dans un ciel sans nuages filtraient à travers les fenêtres ouvertes. Les oiseaux passaient devant la vitre, allaient se poser sur l'abri que nous leur avions construit pour l'hiver. Ils étaient certainement en train de chanter.

Maman me fit les gros yeux, car je tardais à me lever de ma chaise. J'avais avalé au moins cinq pancakes et j'aurais pu continuer, si ça ma gloutonnerie n'avait pas risqué de me mettre en retard. Je montai dans ma chambre et perçus du mouvement sous ma couette. Je n'avais pas besoin de me demander ce que cela pouvait être. Aucun doute sur l'identité de la créature qui s'était introduit illégalement dans mon espace privé n'était permis. Il s'agissait indubitablement de ma polissonne de petite sœur, Alice.

Je m'approchai à pas de loup et sautai sur le matelas, tout en prenant garde de ne pas atterrir sur la boule pelotonnée sous les couvertures. Je soulevai les draps et l'ensevelis de chatouilles. Elle rit aux éclats, ses dents de lait brillant comme des perles.

Elle était tellement drôle, j'en fondais !

Après s'être calmée, Alice se leva et passa ses bras autour de mon cou. Ses petites boucles blondes effleuraient mon nez. Elle planta un gros baiser mouillé sur ma joue, avant de pouffer en me voyant esquisser une grimace de dégoût. Puis elle prit son air de cocker et me baragouina quelques mots en faisant la moue.

Je plissai les yeux. Avec Alice, il me fallait faire un effort pour comprendre.

— Maman veut que j'aille à l'école, mais moi je veux pas. Les garçons sont méchants avec moi. Loulou, va lui dire que je veux pas !

Je sentis mon coeur dégouliner d'amour. Du haut de ses trois ans, ma petite sœur me faisait totalement craquer. Elle avait gardé ses bras autour de mon cou, une moue triste sur le visage. Ses grands yeux bleus, de la même couleur que les miens, étaient rivés sur moi, pleins d'espoirs.

Je me levai et lui fis signe d'attendre.

Elle se rassit sur mon tapis, un sourire satisfait sur les lèvres, et se mit à jouer avec les peluches qui jonchaient le sol.

Je ne veux pas oublier le bruit que tu as fait en partantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant