Chapitre 7

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Nala abattit brutalement ses cartes sur la table, un sourire confiant sur les lèvres.

-Ah, ah ! Voilà, les amis, ce qu'on ressent quand on se fait plumer au Poker. Une paire d'As ! Qui dit mieux ?

Je souris, amusée, devant l'ignorance évidente de Nala envers les combinaisons gagnantes.

-Un brelan ? suggéra Dylan d'une voix faussement détachée, tout en posant délicatement ses cartes devant le nez de Nala, fier de lui.

Je ne le laissai pas se réjouir longtemps et posai à mon tour mon jeu devant tous.

-Une couleur ?  proposai-je en haussant un sourcil.

Dylan et Nala poussèrent un cri de frustration en levant les bras au ciel.

Je ris en rassemblant les jetons vers mon côté de la table, puis but une gorgée de mon Coca Cola cerise.

Nous étions à la terrasse d'un café de la ville, où Nala nous avait traînés de force, pour qu'on y goûte leurs fameuses crêpes au Nutella qui, racontait-on, était les plus gigantesques du coin.

En attendant qu'elles arrivent, Dylan, qui avait pensé à tout, avait sorti son petit carrousel de Poker et je m'occupais tranquillement depuis ce moment-là à les dépouiller sans vergogne.

Le petit-ami de Nala me lança un regard incrédule :

-C'est quoi ton secret, Lou ? C'est parce que tu es timide et réservée, et qu'on ne te croirait jamais capable de bluffer ? Ou alors, tu as une chance faramineuse qui compense ta surdité... je ne sais pas quoi, c'est pas normal !

J'agitai mystérieusement mes sourcils ce qui fit ricaner Nala :

-Ou alors, tout simplement, elle gagne parce qu'elle est douée, ça t'est jamais venu à l'esprit ?

Dylan haussa les épaules, mais je voyais bien qu'il était vexé de perdre contre moi. Heureusement qu'on ne jouait pas d'argent, parce que je les aurais plumés jusqu'à leur dernier centime.

La vérité était d'une toute autre simplicité : papa m'avait appris à manier les cartes dès que j'avais su les tenir dans mes mains. Nous avions pour habitude de passer des soirées entière à jouer au Poker, avec maman et lui.

Papa et moi avions même fait quelques tournois.

Mais c'était une chose que je gardais secrète, même pour Nala, car elle me donnait un avantage certain, et n'ayons pas peur des mots, j'adorais gagner au Poker.

Des touristes nous lancèrent des regards mauvais tandis que Dylan beuglait son désespoir. Il s'était couché, persuadé que j'avais un jeu hors du commun, et Nala l'avait imité le tour d'après. Du coup, je gagnais avec une paire de six. Il aurait pu faire une double paire et Nala avait carrément un brelan d'As, mais je n'étais même pas sûre qu'elle s'en soit aperçue.

Je ne veux pas oublier le bruit que tu as fait en partantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant