Chapitre 3

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Début de chapitre corrigé !

Un jour passa, puis deux. Finalement, ce fut au tour des semaines de s'écouler, tels de longs fleuves monotones. De mars, nous passâmes à juin, et de début juin au commencement des épreuves anticipées du Bac. J'étais tétanisée à l'idée de passer mon écrit et mon oral de Français et littérature. Il en était de même pour les Sciences, mais cette épreuve-là n'était pas aussi importante pour mon cursus que la première.

Les TPE étaient déjà terminés depuis un moment et nous avions présentés notre sujet, deux garçons de ma classe et moi, devant un jury composé de plusieurs professeurs de notre lycée. Au début, j'avais dû batailler ferme pour ne pas être la seule à travailler sérieusement sur notre sujet. Autant dire qu'avec ma timidité maladive, ça n'avait pas été simple de les remettre dans le droit de chemin. Mais ils avaient fini par s'investir et nous avions bouclé notre dossier à temps. Nous n'avions pas encore les résultats, mais je savais que nous aurions une note largement au-dessus de la moyenne.

Je passais mes soirées et mes journées de libres dans le Sanctuaire, à trimer comme une folle sur mes cours. Nala m'envoyait une cinquantaine de textos par soirée pour que nous sortions avec Dylan voir un film en VO, ou que nous allions manger au restaurant chinois.

Je lui répétais inlassablement que, jusqu'à la fin des épreuves, je vivrais en ermite chez moi et resterais plongée dans mes livres d'étude, comme un rat de bibliothèque.

Elle bougonnait un moment puis se joignait à moi pour m'aider à réviser.

Lorsque j'avais beaucoup de veine, Dylan rappliquait une heure plus tard et mon Sanctuaire se transformait en cabinet de révision intensif, ponctué de batailles de coussins entre Dylan et Nala, et de rires hystériques lorsqu'un des deux dégringolait de mon lit après s'être reçu un oreiller en pleine face. Il s'agissait généralement de celle de Nala, puisque son basketteur de petit copain avait l'habitude de lancer des objets en l'air et de faire des paniers.

Autant dire que je n'arrivais pas beaucoup à me concentrer.

Je rappelais à Nala, lorsque cela s'avérait nécessaire, qu'elle aussi allait devoir passer des examens, même si ce ne serait pas forcément dans les mêmes matières. Elle se contentait de hausser les épaules, pas impressionnée le moins du monde.

Nala n'avait jamais révisé de sa vie. Elle avait toujours obtenu de bons résultats à tous ses contrôles, sans jamais avoir jeté ne serait-ce qu'un coup d'œil à ses cours. Et je la détestais pour ça. Je finissais par abandonner mes protestations et la laissais se comporter comme bon lui semblait. Dylan était d'une plus grande aide qu'elle, cela dit. Il m'aidait à comprendre certaines notions de maths que je n'avais jamais réussi à assimiler et me racontait avec beaucoup de détails les événements qui avaient mené à tel ou tel conflit historique. Il était passionné par la géopolitique et, quand il partait dans un récit, généralement on n'arrivait plus à l'arrêter.

Sauf avec un oreiller. Ce qui menait à un cercle vicieux plutôt infernal.

La veille des épreuves, alors que mon estomac était descendu dans mes chaussettes depuis un moment, Nala me posait des questions sur les cellules et leur façon de se multiplier. Pour elle, brillante élève de première S, le sujet était aussi simple qu'additionner 2+2 mais, pour moi, c'était un vrai casse-tête. J'avais énormément de mal à relier entre elles toutes les informations à retenir et j'avais la sensation que mon cerveau était devenu un bloc de gélatine.

Tout à coup, n'y tenant plus, je pris ma tête entre mes mains et poussai un gémissement qui devait être sinistre, vu l'expression de Nala. Elle avait l'air de croire que ma vie était en danger.

Je ne veux pas oublier le bruit que tu as fait en partantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant