Chapitre 2 : Promesse

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Mes yeux sont clos, je peine à les ouvrir. Une migraine scie ma tête vêtue d'un poids. L'outil de ma vision commence à entrevoir le paysage qui m'entoure. Il est flou. Je distingue des silhouettes, penchées au dessus de moi, elles semblent bougées gracieusement et danser calmement. Mes paupières retombent et donnent naissance à un clignement difficile. L'accommodation est lente mais mes yeux commencent à reconnaître les personnes qui m'entoure. La première silhouette a d'épais cheveux bruns qui bouclent d'une manière uniforme, la femme est mince et élancée, ses yeux sont bruns, similairement à sa crinière. Elle a les ongles oranges . Il ne peut s'agir que de Sarah, l'infirmière du foyer. Elle est accompagnée de Georgina, une petite femme rondelette au visage si doux. Au bout du lit se trouve Rick, grand, blond, je dirai qu'il est la représentation humaine du cliché de surfeur. Tous me regardent.

- Jade? cette question timide sort de la bouche de Rick, Jade, tu m'entends?

Je tente de hocher la tête, mais cette tentative reste veine. Il me faudra quelques heures pour reprendre le total contrôle de mon esprit. 

***

- Apparemment tu a sauté du Pont des Roses, mais quelqu'un t'as entendu crier juste avant de passer à l'acte, alors il a accourut et t'as sauvé la vie, par je ne sais quel miracle. Le bruit cours que tu t'es violemment cogné la tête... Mickael joue à merveille ce texte qu'il semble avoir appris. Enfin, sinon ça va toi?

-Autant que ça pourrait aller. Tu sais lors de ma chute, je crois me souvenir d'avoir entendu la voix de Charlie, qui me suppliait de ne pas l'abandonner, c'est ce qu'il y a eu de plus dur lors de cet instant, l'accentuation de ma culpabilité, mes larmes montent, mais il est hors de question que mon ami me vois pleurer. 

Pleurer reviendrait à affirmer mes faiblesse. Je n'ai pas de faiblesse publique, uniquement des faiblesses profondes et enfouie au plus profond de mon être, et, qui ne seront jamais découvertes. Il est cependant vrai que je m'accorde quelques moments de répit ou je lâche ce trop plein de rage, de culpabilité et de tristesse. Je comprends bien que c'est une chose à ne pas refaire, je vois bien ce que cela a donné lors de mon dernier "lâché prise". 

-Enfin, j'essuie mes larmes, ce n'est pas plus terrible que de devoir raconter mes malheurs au Docteur Williams... Un sourire furtif apparaît sur mon visage et provoque un gloussement discret chez Mickael.

**

Plusieurs semaines passent. L'école devrait reprendre d'ici une quinzaine de jours. Il est hors de question que j'y retourne. Premièrement car la dernière fois ne s'est pas passée le mieux du monde, mais surtout parce que j'ai une sensation qui me pousse à partir loin, à quitter cet endroit qui me ronge de l'intérieur et ne fait que noircir mon âme un peu plus chaque jour. Je ne sais pas où je dois aller pour enlever ce poids de mes épaules, ni quoi faire pour y arriver, ni si cela est vraiment possible, mais je me dois d'essayer. Pour ma mère, pour Charlie, pour moi. 

Sur ces pensée, la nuit tombe et le couvre feu sera bientôt annoncé.  Je me précipite dans le dortoir, attrape ma chemise et cours au toilette me changer, histoire de ne pas être la dernière au lit. J'ai hâte de m'endormir et de quitter, ne serait-ce que pour une nuit ce monde effroyable. Mes yeux clos, mon sommeil arrive lentement, me promettant une nuit longue et réparatrice.

-Maman?

-Jade, tu dois l'aider! Aide Charlie! Il est seul dans le noir au milieu des flammes et de cette épaisse fumée, Jade, va, cours, sauve le!

Je la regarde l'air dubitativement paniquée. Je cherche un moyen pour accomplir ma tâche mais rien n'y fait.

-Papa, papa, où es-tu, il faut que tu le sauves, papa! Je cours de tous les cotés, il faut que je le trouve, il faut qu'il fasse quelque chose, je pleure, je crie, je prie.

Je prends ma mère et la secoue aussi fort que je le peux.

-Maman, qu'est ce qui t'as pris?! Pourquoi tu as fais cela?! Tu l'as assassiné! Tu as tué ton unique fils. Je pleur toutes les larmes de mon corps.

 Allongée, je me redresse d'un mouvement sec me glaçant les os. Il faut que je vois ma mère, il faut que je retrouve mon père, que mes questions aient des réponses. De qui suis-je la fille? Est-il au courant du calvaire vécu? Pense-t-il à nous, à moi? Peut-il m'aimer?

Je sors quelques instants dehors pour m'aéré l'esprit et réfléchir de la marche à suive pour assouvir mon désir. Ma cigarette à la bouche, je regarde la lune, elle seule sait qui il est et où il se trouve actuellement, peut être la regarde-t-il à cet instant. Mon cerveau accélère, des mots sortent de ma bouche, je ne me contrôle plus.

-Tu y arrivera Jade, tu le retrouvera. A partir de maintenant, tout ce qui sera entreprit sera réussi.

Lors de la prononciation de ces mots, ma cigarette vient se poser sur le bas de mon pouce. La douleur de la brûlure est forte durant une dizaine de secondes, puis, plus de sensations. Je regarde ma main, une sorte de cercle creusé dans ma peau apparaît. La vision de cette marque me procure une sensation nouvelle, une sensation de joie et de bonheur mêlée à une détermination démesurée. 

Je ne pense qu'à une chose, retrouver mon père, comprendre qui il est et d'où je viens. je ne sais pas comment débuter mon périple. Après quelques minutes de réflexions, je sais où je dois aller.


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