Chapitre 3 : rencontre fâcheuse avec les mousquetaires

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Lorsque d'Artagnan fut sur les hauteurs de la capitale, un peu la tête dans les nuages car il était enfin arrivé à destination, il se fit humilier puis brutaliser par deux inconnus. Ils lui prirent tout ce qu'il possédait et alors qu'il fut laissé pour mort dans les caniveaux de Paris, il put apercevoir un des deux individus un bref instant et s'évanouit cinq secondes plus tard. L'homme en rouge se baissa, lui déroba le fameux papier qui dépassait d'une des poches du jeune homme. C'était une lettre de recommandation à l'attention de Monsieur de Tréville, capitaine des mousquetaires du roi. Il s'empressa de le lire et le déposa dans sa manche puis repartit aussi vite qu'il était venu. Avant de tomber dans les pommes, d'Artagnan put réussir à entendre et reconnaître une voix féminine appeler un homme "Rochefort". Il tenta tant bien que mal de se relever mais il en était incapable et aucun citoyen ne prêtait attention au jeune gascon. Pour eux, il était encore un de ces miséreux qui se soûlait à longueur de journée, bien qu'il fût vêtu de vêtements raffinés.

Plusieurs minutes passèrent et d'Artagnan revint à lui, se remémorant quelques instants auparavant et se souvint soudainement que parmi les personnes qui l'ont attaqué, il y avait une femme, elle aussi vêtue tout en rouge. Il se mit debout puis espérait retrouver cette personne ainsi que l'autre homme afin de récupérer ce qui lui appartenait surtout la lettre de son père pour de Tréville. Il avait les côtes qui le faisaient souffrir, ce qui accentuait la douleur quand il se mit à courir pour rattraper ces vauriens. Il se soigna à une fontaine d'eau de la ville pour essuyer son visage ensanglanté et se rafraîchir un peu aussi.

Cependant, au lieu de les chercher, il préféra se rendre avec une grande difficulté à cheval qu'il récupéra rapidement dans l'écurie de son logeur, et demanda à parler au capitaine des mousquetaires qui ne put lui promettre une place dans sa compagnie. Il repartit de l'hôtel de ce monsieur et souhaitant retrouver Rochefort qui l'avait dépouillé, il se mit une nouvelle fois à courir oubliant son cheval puisqu'il était très déçu de la réponse reçue. Et lors de sa course folle, il vit une jeune femme faire tomber un mouchoir blanc qu'il s'empressa de ramasser et le lui tendit devançant un autre homme à qui était destiné le geste, sur le point de le ramasser.

- Oh ! Mademoiselle, voici un mouchoir que vous seriez fâchée de perdre, lui dit-il en lui tendant le bout de tissu.

L'homme en question l'arracha des mains de d'Artagnan et s'empressa de rétorquer :

- Pardon jeune homme ! Mais j'allais ramasser ce mouchoir moi-même, en le tendant à la jeune femme.

- Vous n'aviez qu'à être le plus rapide, monsieur ! répondit d'Artagnan en s'appuyant sur son épée pour s'en servir comme support tant il était épuisé de ses efforts.

Le deuxième homme, n'appréciant pas sa remarque désobligeante, le dévisagea.

- Je te montrerai qui est le plus rapide, dit-il en le tapant avec son gant sur le torse. Demain, à l'aube, dans le petit bois, près du monastère des Carmes Déchaux, poursuivit-il sur un ton coléreux.

- Très bien, répondit simplement le jeune gascon. A demain ! lui dit-il en le fixant droit dans les yeux.

Il poursuivit sa course effrénée pour retrouver le comte de Rochefort et bouscula une nouvelle fois un homme qui était assez saoul, avec dans les bras une gourgandine (femme dévergondée).

Porthos la lâcha suite au choc et fit face à d'Artagnan très vite tant il était vexé.

- Excusez-moi, mais je suis pressé, s'excusa d'Artagnan en faisant face très rapidement à l'homme.

Puis il s'arrêta, tournant le dos au poivrot qui s'empressa de dire :

- Tu es pressé ? Tu me heurtes alors que je fais ripaille avec... dit-il en regardant la fille qui lui faisait des gestes sensuels pour l'attirer. Oh... avec ces jolies petites gourgandines ! Viens là, toi, s'adressa-t-il à la jeune femme qui sauta dans ses bras.

- Excusez-moi ! redit le gascon.

- Tu dis "excusez-moi" ? Tu crois que ça suffit ? rétorqua Porthos en le regardant de haut.

- Je ne l'ai pas fait exprès, dit d'Artagnan en se rapprochant du poivrot. Excusez-moi, répéta-t-il ne se laissant pas faire, il me semble que c'est bien assez.

- Et tu me donnes des leçons de bonnes manières ? renchérit Porthos.

- Je le ferai avec plaisir, monsieur ! Mais je suis pressé, j'ai un combat à finir.

Porthos se mit à rire fortement, regardant la gourgandine qui observait le spectacle qu'offraient ces deux hommes.

- Un combat ? s'étonna-t-il en riant encore plus fort. Monsieur fait des combats ! dit-il pour amuser la fille qui se mit à rire aussi.

Cela énerva tellement d'Artagnan que celui-ci le menaça de son épée. Porthos leva assez haut les mains, comprenant que le jeune homme était très sérieux.

- Dites-moi de quoi vous riez... et nous rirons ensemble, monsieur !

Porthos s'exclama en faisant des bruits étranges et fit claquer ses mains sur sa poitrine et rétorqua :

- J'ai peur...

Porthos faisait tout pour amuser ses gourgandines qui riaient aux éclats et faisait celui qui avait très peur alors que pas du tout. Il voulait plutôt se moquer du jeune d'Artagnan.

- J'ai peur ! répéta Porthos faisant semblant de pleurer et en rejoignant les trois femmes qui le réconfortèrent. Petit impertinent ! dit ce dernier en revenant vers le jeune homme, le bousculant un peu, mettant sa main à la base du cou du gascon. J'adore ça. Nous continuerons cette conversation demain, à l'aube, dans le petit bois près du monastère des Carmes Déchaux.

- J'y serai ! s'empressa de répondre d'Artagnan. Pour vous servir, Monsieur ! ajouta-t-il en faisant une révérence pour se moquer du poivrot. Poussez-vous ! dit-il aux quelques personnes qui arrivaient pour reprendre son incroyable course.

Après quelques minutes d'effort, il bouscula un troisième homme qui faisait du sport dans la rue.

- Hé ! Oh ! Jeune homme ! s'écria le troisième homme.

D'Artagnan dût s'arrêter pour s'expliquer.

- Tu oublies tes yeux quand tu cours ? demanda ce dernier. Tu cherches la mort, peut-être ? ajouta-t-il en supposant.

Cela fit sourire d'Artagnan qui répliqua très vite :

- Non ! C'est elle qui me cherche. D'ailleurs, si vous tenez à la voir de près, je veux bien vous donner rendez-vous dans un endroit où je pourrais vous tuer, à votre guise.

Athos se mit à rire et fit en le montrant du doigt :

- Bien ! Demain à l'aube aux Carmes Déchaux.

- Ouais... je connais l'endroit, dit d'Artagnan en soutenant le regard froid d'Athos.

Les cloches de l'église se mirent à sonner et le jeune gascon rangea son épée dans son fourreau pendant qu'Athos et ses acolytes partaient.

A suivre...

Et voilà pour la suite pour le peu de filles qui me l'ont demandé, en attendant de voir si je la supprime ou pas. J'attends donc vos votes, votre avis en commentaire ainsi que votre ressenti. Et si au fur et à mesure des chapitres, vous êtes prises dans l'histoire. Cela va devenir plus passionnant, plus intrigant vers le quatrième voire cinquième chapitre.

Les Trois MousquetairesWhere stories live. Discover now