Les Trois Mousquetaires

Chapitre 13 : Nouvelle tentative

Les hommes masqués se rapprochaient de plus en plus bien que Porthos faisait accélérer encore les deux chevaux qui étaient attelés au chariot. D'Artagnan, étonné par la vitesse qu'ils prenaient, se releva légèrement pour observer ce qui se passait et se décala un peu de Constance qui se réveilla, redevenant toute blanche ; elle était terrorisée de ce qui pourrait lui arriver puis se recroquevilla à nouveau sur elle.

- Constance, n'ayez pas peur, je vous protégerai jusqu'à la mort s'il le faut, la rassura-t-il en sortant son épée de son étui.

Malgré tout, elle n'était pas si rassurée que ça, elle tremblait à nouveau. Donc, il cria à son ami d'aller plus vite, tandis qu'Athos et Aramis firent eux, demi-tour pour se confronter aux brigands. Tous les deux avaient sorti leur épée et se battirent alors qu'un des méchants avait réussi à monter dans le chariot, d'Artagnan parvint à se mettre debout, se positionnant devant Constance afin qu'elle ne soit pas blessée. Porthos tourna d'un coup dans une rue à droite, ce qui fit perdre l'équilibre à l'homme qui tomba du chariot, le tuant sur le coup suite au choc de sa tête contre les pavés.

Le jeune gascon reprit aussitôt Constance dans ses bras qui était toujours terrifiée. Quant à Athos et Aramis, ils purent les rejoindre rapidement au triple galop et arrivèrent enfin au palais. Les gardes, postés à la grille, s'apercevant de qui c'était, l'ouvrirent précipitamment. Le chariot s'engouffra dans la cour et Athos fit stopper les chevaux juste devant l'entrée. D'Artagnan descendit rapidement et se proposa de porter la jeune femme terrorisée jusqu'aux appartements de la reine qui s'impatientait. Celle-ci était très angoissée car elle avait beaucoup d'estime pour sa servante qu'elle considérait comme sa fille.

Anne montra à d'Artagnan dans quelle chambre il pourrait déposer Constance. Celle-ci tremblait encore et toujours et la reine s'adressa au jeune gascon :

- Rassurez-vous, d'Artagnan, elle est en sécurité ici. Je vais mettre deux gardes derrière sa porte et ils auront l'ordre de ne bouger sous aucun prétexte. Mais dites-moi, où l'avez-vous trouvée ?

- Nous nous étions arrêtés dans une auberge pour reprendre des forces et nous parlions de Madame Bonacieux, un villageois nous a entendus et nous a raconté que sa femme et lui l'avaient recueillie et soignée. Nous sommes partis la chercher et nous voilà. Bien que nous ne fussions pas sûrs d'arriver sains et saufs car des hommes nous ont attaqués et un a voulu tuer Constance... merci, votre Majesté, mais vous savez, j'aurais fait ça pour n'importe qui d'autre. C'est mon rôle de mousquetaire du roi de protéger vos majestés ainsi que leurs dames de service.

- Eh bien, ce fut un vrai périple. C'est un fait, mais je sais que vous donneriez votre vie pour Constance car vous l'aimez ! affirma-t-elle en le fixant du regard.

- Madame, permettez-moi de vous informer qu'entre Constance et moi, il n'y aura plus rien. Je suis passé à autre chose maintenant. Je servirai mon roi et c'est tout. Madame Bonacieux est veuve et je ne veux pas abuser de sa faiblesse.

- Je vous félicite, d'Artagnan, c'est tout à votre honneur mais pourquoi refuser d'aimer une femme qui vous aime plus que tout et qui est libre maintenant ?

- Parce que j'ai dit à Madame Bonacieux des choses horribles lorsqu'elle est venue me voir au cachot et je doute qu'elle me pardonne un jour. Je ne lui en voudrais absolument pas, d'ailleurs.

- Oui, je comprends. Toutefois, ne vous inquiétez pas je vais veiller sur elle jusqu'à ce qu'elle s'en remette.

- Je vous remercie de prendre soin d'elle. Elle n'a plus que votre Majesté.

- Et vous !

- Non, madame ! Je vais m'éloigner d'elle pour toujours, lui dit-il. Et si votre Majesté ne m'en veut pas, je ne viendrai plus la voir.