Chapitre 10 : La vengeance de Milady de Winter

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Fin avril, au palais du Louvre.

Constance étant toujours auprès de la reine, Milady ne pouvait rien faire au Louvre vu que tous les mousquetaires étaient réquisitionnés. Cette dernière préparait sa vengeance mais réfléchissait à un plan machiavélique qui serait plus que parfait et qu'aucun des mousquetaires n'arriverait à déjouer. Elle eut une petite idée et voulut en parler avec le cardinal. Pour ce faire, elle se rendit dans la plus grande discrétion dans les appartements de Richelieu.

- Eminence, le salua-t-elle.

- Milady, vous ici ? dit-il fort surpris. Que me vaut votre visite ?

- Cardinal, il nous faut un nouveau plan pour mettre fin aux mousquetaires et j'ai eu une excellente idée.

- Avez-vous une idée, Milady, pour compromettre les mousquetaires du roi ?

- Oui, Eminence. Sachant que Constance est toujours auprès de la reine et que nous ne pouvons pas la tuer, pourquoi un de vos hommes ou un des miens ne pourrait-il pas se déguiser en un mousquetaire, par exemple d'Artagnan, et assassiner Bonacieux ? D'Artagnan serait accusé du meurtre et nous aurions le champ libre pour s'attaquer à la reine ensuite.

- Mais c'est parfait, Milady. Je vous félicite pour votre ingéniosité. Lorsque ce sera fait, veuillez vous rapprocher de mon trésorier afin qu'il vous donne quelques pistoles.

- Vos pistoles ne changeront rien en la haine que je ressens envers la reine et ses mousquetaires surtout Athos. Je ronge ma vengeance depuis des années, dit-elle entre les dents.

- Ah oui ! C'est vrai. J'avais totalement oublié cette histoire. Lorsque vous êtes arrivée au service de sa Majesté et que vous avez été prise en flagrant délit de vol de certains de ses bijoux.

- Elle en possède tellement qu'elle n'y aurait vu que du feu. Et c'est Athos qui m'a vue en possession des breloques de la reine, lors d'une de nos nuits torrides. Il a tout raconté à la reine qui m'a jetée comme une malpropre. J'ai eu beau dire que j'étais pauvre et que l'argent que j'allais récupérer allait servir à nourrir ma famille, le roi et la reine n'ont rien voulu savoir et au lieu de me mettre au cachot, ils m'ont interdit l'accès de leur palais. Mais grâce à vous, Eminence, vous m'avez prise sous votre aile en promettant au roi et à la reine que vous alliez m'éduquer et me mettre dans le droit chemin. Mais c'était un mensonge fabriqué de toute pièce et qui a fonctionné parfaitement bien.

- En effet ! Mais, Milady, un conseil : faites attention à vous car si on vous surprend, je ne donnerai pas cher de votre peau.

- Ne vous en faites pas, cardinal, tout est sous contrôle.

Après avoir conspiré comme à leur habitude, la femme en rouge quitta, toujours dans la plus grande discrétion, les appartements de Richelieu par les couloirs secrets qui permettaient de sortir du palais sans être vu.

Quant à notre jeune gascon, il évitait de penser à sa bien-aimée mais ne pouvait se résoudre à l'oublier car il en était incapable.

Il faisait tout pour s'occuper l'esprit et demanda à Athos de lui donner encore des leçons pour qu'il se perfectionne. Alors que tous les mousquetaires étaient en train de s'entraîner, un des leurs surgit précipitamment devant chez eux pour les prévenir que le roi voulait absolument les voir pour leur parler d'une chose très urgente. Ils se coiffèrent de leur chapeau, mirent leur épée dans son fourreau, montèrent en selle et prirent la direction du Louvre. Le voyage dura trente minutes, et arrivés dans la cour du palais, des écuyers accoururent pour s'occuper des chevaux des soldats du roi en les nourrissant de foin et les faire boire.

Les Trois MousquetairesWhere stories live. Discover now