Fugue, Fudge Et Famille D'accueil.

Chapitre Treize.

Posté le 08/08/2017.

— Elle vit avec toi, mais ce n'est ni ta sœur, ni ta copine ? s'exclame Zach.

Nous sommes mi-juillet, nous partons demain pour notre destination inconnue. Pas si inconnue que cela puisqu'il n'y a que moi qui ne suit pas au courant. J'ai essayé de trouver des indices, mais ils sont bons ici, très bons pour faire des surprises. Aujourd'hui, Zach est avec nous, et il essaie de comprendre ce que je fais là, un verre de coca à la main. Il est resté sur l'histoire des sexfriends et je dois avouer que le faire changer d'avis est un défi.

— C'est ça, répond Thomas, assit sur la chaise de son bureau.

Son ami, allongé sur le lit se tourne vers moi et me fait un geste qui, je suppose, veut dire « Et tu ne pourrais pas m'aider à comprendre, au lieu d'être assise là, par terre ?!». Ce à quoi je réponds, toujours sans parler : « Quoi ? T'as un problème ? Si tu ne veux pas que je sois assise par terre, tu n'as qu'à te bouger du lit ! » car oui, c'est mon habitude de glander sur le lit de Thomas. Le crétin va pour me répondre mais il est interrompu :

— Vous faites quoi, là ?

— On communique. dis-je, en défiant son ami du regard.

— Ouais, on « communique », siffle-t-il.

— Bon, vous avez finit avec vos regards noirs ? J'ai compris qu'il ne fallait pas vous mettre dans la même pièce au même moment.

Nos regards se tournent simultanément vers Thomas, qui n'avait rien demandé. Et non, il n'aurait jamais dû briser le concours du regard-de-la-mort-qui-tue, parce que c'est lui qui va mourir à cause de nos regards-de-la-mort-qui-tue.

— Au final, je n'ai rien dit, continuer ce que vous faisiez. Moi, je vais me prendre un truc à manger. Vous m'appelez quand vous avez finit, hein.

— C'est ça, quand on aura finit, répond Zach.

— Exactement, rajoutais-je.

Thomas sort de sa chambre d'un air désespéré -à en juger au long et gros soupire qu'il pousse- et je ne bouge pas, le crétin non plus. Je ne clignerai pas des yeux, jamais je ne laisserai ce mec gagner. Il en va de mon honneur. Même si je crois surtout que mon niveau de crédibilité vient de passer en-dessous la barre du zéro.

Mais ce n'est pas grave, parce que je vais gagner.

Le petit sourire qu'il avait à l'instant commence à s'agrandir et j'espère -du plus profondément de mon âme- qu'il va lâcher l'affaire. Sauf que non, il ne le fait pas. On est pas sortit de l'auberge...

— Tu n'es pas sa sœur.

— Non.

— Tu n'es pas sa copine non plus, je le saurais.

— Non plus.

— Ni sa sexfriend.

— Non.

— Intéressant, tu es qui, alors ?

— Lisa.

Il manque de lever les yeux en l'air, mais à la place il les plisse.

— Je le sais, ça, Madame-je-ne-veux-pas-dire-qui-je-suis. Mais sache que si jamais tu lui fais du mal, tu auras affaire à moi.

— Compris, Monsieur-je-protège-et-fais-prendre-son-pied-à-tout-le-monde.

— Tu peux rigoler autant que tu veux, mais je suis sérieux. Si jamais ça arrive, mon pied il ira autre part que là où tu penses.

— Quoi, il a eu un problème avec son ancienne copine pour que tu réagisses comme ça ? m'exclamais-je, plus que déterminée à savoir ce qu'il sous-entend.