Fugue, Fudge Et Famille D'accueil.

Chapitre Onze.

Que mettre ? Un simple tee-shirt et un jean ? Ou une robe ou autre chose ? Mon cerveau comme à bouillir alors je décide d'opter pour quelque chose de simple : un chemisier blanc sans manche et un jean. Très original, je sais. Maintenant, mes cheveux, la partie la plus difficile. La plupart du temps, je les attache, mais pour une fois, je vais essayer de faire un effort.

[D'Abby, 18h56 :
Il faut ABSOLUMENT que tu te maquilles.
Du mascara, eyeliner, fond de teint, TOUT !

Euh ...
T'es quand même au courant que le maquillage et moi ça fait beaucoup trop ?
Ça va être un massacre, tu t'en rends compte ?

Mais non, au pire, tu passes chez moi et je te fais ça !
Rassure-moi, tu sais mettre du mascara ?

Oui, quand même.
Je vais manger, je te tiens au courant.

Ok, bon app' !]

Je descends les escaliers d'un pas hésitant et je finis par m'asseoir en bout de table. Je n'ai pas du tout l'habitude de m'habiller comme ça, c'est... différent, je dirais. Sandrine sort du bureau ; la mine fatiguée et vient s'asseoir à ma droite. Thomas arrive juste après, vêtu d'un bermuda rouge bordeaux et d'une chemise beige. C'est très léger, après, la mode et moi c'est comme le maquillage donc bon. Lui aussi, il va à la soirée sur la plage, ainsi que son bahut. Je ne sais absolument pas si ça doit me rassurer, on ne se parle pas trop en dehors de la maison. Fabien arrive enfin avec les lasagnes car oui, ici, c'est lui qui cuisine. Sandrine s'occupe de tout ce qui est jardin, sa main verte oblige, alors que son mari a deux mains gauches. Sauf pour la cuisine, il faut croire. D'ailleurs, c'est son métier donc c'est normal qui sache cuisiner merveilleusement bien. Sandrine, elle, est plus, organisatrice. Elle planifie des fêtes, comme des mariages ou autre.

— Lisa, on peut y aller ? Le bus ne va pas tarder à passer.

Je lève la tête et remarque que Thomas me regarde, un sourire sur les lèvres. Je finis ma lasagne et hoche la tête. Nous enfilons nos chaussures et sortons de la maison, sans oublier de souhaiter une bonne soirée à mes tuteurs.

Il fait plutôt bon dehors. Moins chaud que ce matin mais c'est beaucoup plus agréable. C'est un peu comme si on respirait, dans un sens. Thomas accélère, il est d'ordinaire calme, c'est étrange. C'est peut-être à cause de cette nuit ? Il a encore l'air fatigué.

— Ça va mieux, depuis ce matin ? Tu as dormi finalement ?

Il ne répond pas et continue sa route.

— Thomas ?

— Oui, ça va, siffle-t-il.

OK, je crois que la discussion est close.

Pourquoi est-il comme ça ? Est-ce que j'ai touché un point sensible ? Pourtant, quand je dors mal, je suis juste énervée mais pas au point de remballer les gens comme ça. Remarque, chacun ses réactions.

🌊

— Thomy, vieux, comment ça va ? s'écrie quelqu'un derrière nous.

Je sursaute tandis que l'interpelé soupire et lève les yeux au ciel.

— Zach, sérieusement ?

— Ben ouais ?

Zach qui est, je suppose, est l'ami de mon voisin, est assez baraqué. Un peu comme un basketteur ou un handballeur. Des cheveux noirs un peu en bataille, des yeux d'un bleu profond, une mâchoire légèrement carrée exactement comme...

— Salut, Tony.

Celui-ci apparaît juste derrière Zach.

— Oh, c'est cool que tu sois venue ! me dit-il.