Posté le 21/10/2017.
Le temps passe tellement vite, à tel point que je ne sais même plus quel jour on est. Mercredi ou jeudi ? Voire peut-être vendredi. J'avoue que je ne suis pas du genre à me soucier de ça. Bref. Les jours s'enchaînent et je ne fais pas grand chose. La plupart du temps, j'aide Sandrine au potager – quand elle ne travaille pas – et j'accompagne Thomas à la plage. Basique et simple comme plan. Ou j'apprends de nouvelles chansons et je m'exerce. Sandrine n'a pas lâché le morceau : elle veut vraiment m'entendre chanter. Son insistance commence un peu à me faire flipper, alors je préfère être prête. On fera juste abstraction du fait que Thomas m'a entendu lorsque j'étais sous la douche. C'était un peu honteux... « Je vais faire comme si je n'avais rien entendu. », m'avait-il dit alors que je sortais de la salle de bain. J'étais rouge de honte et il n'a rien trouvé de mieux que d'exploser de rire dans la seconde qui suivait. Quel boulet.
— Thomas, quel j...
— Samedi. Comment je sais que tu allais me le demander ? Parce qu'il est treize heures douze et que tu le demande toujours à cette heure depuis une semaine. On va se baigner ? Ah mais non, ce n'est pas aujourd'hui que tu vois ton frère ? dit-il sans lever la tête de son livre.
Samedi.
Mon frère.
AH ! OK, mes neurones viennent de se réveiller.
— Lisa, arrête de me regarde comme ça, tu vas gober une mouche.
il y a vraiment des fois où j'aimerais savoir ce qu'il pense. Il est tellement... tellement... indéchiffrable. Et puis, je ne demande pas quel jour on est à treize heures douze précisément si ?!
— Si.
— Quoi ?
— Tu as pensé à voix haute.
— T'es diabolique, soupirais-je.
— Je sais, t'inquiète. Maintenant, je te conseille de te bouger le cul, parce que t'es encore en pijama et que c'est bien de faire bronzette dans le jardin, mais tu vas être à la bourre.
— Mais non.
— T'as rendez-vous à quatorze heures dans le centre ville et le bus passe dans vingt minutes.
— Tu connais la notion de vie privée ?
— Ouaip, mais ça, c'est de l'information, nuance.
Je murmure quelque chose qui ressemble à un grognement et je file dans ma chambre pour m'habiller un peu. Il ne manquerait plus que je sorte en pijama ! Cinq minutes plus tard, je redescends les escaliers, un sac à la main et j'en profite pour sortir les poubelles. Je sors de la maison, sans avoir oublié de traiter Thomas de « mec flippant qui sait trop de chose sur mes activités ».
Je m'élance en plein centre-ville dès ma sortie du bus. Mon ventre se sert. Je suis sensée faire quoi en le voyant ? Est-ce que je vais me souvenir de lui, de son physique, de son visage ? Je stresse. Je n'aurais pas dû accepter. J'ai promit de faire un effort, mais je ne sais pas si je vais réussir à faire celui-là.
Il est là. de dos, mais je sais que c'est lui. Je pourrais ne pas le reconnaître, c'est sur, c'est cheveux bruns sont communs et sa silhouette est normale, il ne se démarque pas vraiment des autres. La seule chose qui m'amène à me dire que c'est lui, c'est mon cœur qui s'emballe, et les souvenirs qui font surface. Ces pauvres souvenirs, ceux où il était encore à la maison, encore un peu présent. Il n'est pas question de faire marche arrière.
J'avance, six mètres nous séparent, cinq, quatre, trois. Je m'arrête, j'ai encore le temps de faire demi-tour, de revenir sur ma décision.
Trop tard. Comment as-t-il su que j'étais derrière lui ?
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Fugue, Fudge Et Famille D'accueil.
JugendliteraturUne vie qui paraissait plutôt banale au premier abord mais qui ne l'était pas au deuxième. Une fugue qui va tout changer : son quotidien, sa famille, sa vie. [03/06/2017 -> ?] Histoire originale écrite par @Awolan, tous les droits lui sont réser...