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Ses yeux s'agitèrent nerveusement. Je vis sa pomme d'Adams faire un soubresaut, sa salive s'écoulant le long de sa gorge bronzée que je rêvais d'embrasser.

Tous ses gestes trahissaient son malaise. Il n'avait même plus besoin de répondre à ma question, son attitude l'avait déjà sugérée pour lui.

« Quelle femme? » Il tenta de se défendre.

« C'est ça, fait l'idiot. » répondis-je durement.

Il s'avança, s'apprétant a me toucher, mais je m'éloignais, me mettant au rebort de mon lit.

« Ne me touches pas! » hurlais-je horrifiée. 

Je vis dans ses yeux que ma réaction le vexait, ce qui étrangement me fit regretter mon mouvement de recul. Il laissa alors sa main pendre le long de son corps mollement, ses lèvres formant une moue triste.

« Je sais que tu t'es déjà fais un avis sur ma personne mais s'il te plait, ne te fie pas aux apparences. Je te jures que je n'ai pas tué cette femme. Ni les autres d'ailleurs. » Sa voix transpirait la sincérité. 

Sans rajouter un mot, il pivota sur ses talons, avant de quitter silencieusement la chambre blanche. Je fixais la porte par laquelle il était sorti, plongée dans mes pensées, ses dernières paroles résonnant encore dans mon esprit.

Quelques minutes avant, j'étais certaine qu'il était le coupable, qu'il avait tuer cette femme. Mais désormais, je n'en étais plus si sûr. Il avait été évident, en regardant la façon dont il se décomposait quand je l'avais accuser de ce meutre qu'il était le tueur que les policiers recherchaient. Mais la manière avec laquelle il m'avait parler, la voix clair et sans une once d'hésitation, me suggérait qu'il n'était pas responsable. 

Comment étais-ce possible?

Soit il était un trés bon menteur, soit il me disait vrai. Et si la deuxième option était la bonne, cela voulait dire qu'il savait pour le meutre de la femme. 

Peut être qu'il connaissait le tueur?

Non, il y avait trop de coincidence pour que ça soit ça. Il était son portrait craché ormis la couleur de ses yeux. Le seul hic c'était qu'il n'agissait pas de la même manière que l'homme aux yeux rouge. Et le ton de sa voix était beaucoup plus doux. 

Il y avait certes des différences entre ces deux êtres, mais je ne pouvais nier leur point communs.

« Oh, tu te demande comment je sais ton prénom? Pourquoi ma voix t'es si familière? Et pourquoi je te fais penser à lui? »

Lui.

Pourquoi parlerait-il de lui à la troisième personne? C'était incohérent! 

Je posais mes mains sur mon crâne, lâchant un juron de douleur ayant oublier mes blessures. Je me laissais alors tomber contre le coussin moelleux, essayant de mettre de cotés cette histoire un instant, sans pour autant l'oublier. Il fallait à un moment où un autre que je résolve cette égnime.

                                                         ~

« Et  maintenant? » 

Je fis non de la tête. « Finalement, je crois que son nez était plus allongé. » dis-je en retenant un rire. Cela faisait plus d'une heure que j'étais avec cette femme rousse qui avait pour mission d'établir le portrait robot du meutrier que la police recherchait depuis deux jours. Je n'arrêtais pas de changer mes suppositions, l'obligeant à recommencer son dessin. Je ne voulais pas qu'ils aient son vrai portrait parce que je désirais plus de temps pour comprendre cette étrange histoire.

Elle souffla bruyamment avant d'effacer le nez avec une gomme et tira des traits fins avec la mine de son crayon.

« Pourquoi n'utilisez vous pas un ordinateur pour le faire? » demandais-je curieusement.

« Parce que je n'aime pas la nouvelle technologie. Elle nous rend fainéant. » 

J'esquissais un sourire, ce qui la fit sourire à son tour. Elle gribouilla encore quelques secondes avant de me tendre pour une énième fois son carnet.

« Est-ce que c'est lui? » Avant que j'ouvre la bouche pour lui répondre que non, elle parla me coupant dans mon élan. « Et ne me dites pas que ses yeux sont trop en amandes, ou que ses lèvres sont plus pulpeuses, je crois que son visage va me hanter à le redessiner sans cesse. »

Elle ne pouvait pas mieux décrire mon cas. 

« Désolé. » dis-je avec un demi-sourire. « C'est juste qu'il faisait si sombre, j'ai à peine vue son visage. » mentis-je encore une fois. Je me demandais si mes mensonges allaient un jour se retourner contre moi. 

« Je comprends. » Elle posa son carnet sur ses cuisses, avant de reprendre. « Je penses qu'on va garder celui-là, je vois bien qu'on tourne en rond depuis tout à l'heure. Et puis honnêtement, je suis exténuée. » Elle ria faiblement voulant sûrement me faire rire à mon tour, mais je ne fis rien. 

« Je peux rentrer chez moi maintenant? » 

Elle haussa les sourcils surprise, puis se détendit.

« Oui. » 

« Merci. » dis-je en rassemblant mes affaires. Je nouais mon écharpe autour de mon cou et enfilait ma veste en jean. Quand je me redressais, elle m'imita, me tendant sa main chaleureusement.

« Merci à vous pour votre aide. Peut être que grâce à vous nous allons pouvoir coincer cet homme et sauver des vies. »

Je mordis duremment l'intérieure de ma joue, me sentant coupable. Elle me remerciait, mais en réalité tout ce que j'avais fais c'était la faire tournée en bourique, lui donnant de fausses descriptions.

Mes yeux chutèrent sur son dessin - qui ne ressemblait pas du tout à l'homme aux yeux rouge - analysant une dernière fois ma supercherie.

Je me demandais pourquoi je le protégeais alors qu'il avait tuer de nombreuses personnes.

« Parce qu'il t'a sauvé la vie. » me répondais-je mentalement. « Et aussi parce que tu dois découvrir son identité avant de le livrer à la police. »

Pour toute réponse, je lui offris un dernier sourire avant de quitter la salle vitrée à toute vitesse, souhaitant au plus vite partir loin de ce lieu, qui me faisait sentir coupable de mes actes.

LOVE MURDERER I z.mOù les histoires vivent. Découvrez maintenant