L'APPART DU TROISIÈME Tome 2 (ancienne version)

CHAPITRE 10 Fabio

Ça fait plus de cinq minutes qu'elle est partie maintenant, elle me manque déjà... Comment je vais faire pour vivre sans elle... Si je ne parviens pas à la convaincre de revenir vivre au Portugal ?

Je suis déjà sur les nerfs rien qu'à l'idée de ne pas y arriver...

C'est à ce moment là que la porte s'ouvre, j'espérais voir Luisa sortir de là, mais non, c'est l'homme que j'ai tenté de fuir tout à l'heure, ne supportant pas ses remarques.

— Prends soin d'elle ! m'impose t-il.

— Je n'ai pas besoin que tu me le dises...

— Fabio ! Elle t'aime alors ne gâche pas tout ?

— Ce n'est pas dans mes attentions...

— Alors soyez heureux, c'est tout ce dont je vous souhaite !

— Vraiment ?

— Oui ! A l'inverse de ce que tu peux penser, je ne veux que ton bonheur...

— Je croyais que tu t'intéressais à Luisa...

— C'était le cas... Mais j'ai oublié cette possibilité au moment où j'ai su que vous vous aimiez... Ce qu'il y a entre vous est unique, un peu comme ce que j'ai vécu avec Joana. Je souhaite seulement que tu auras plus de chance que moi, et que le temps vous sera plus favorable qu'à moi et ta sœur.

— Comment tu as fait pour l'oublier aussi vite ?

J'ai besoin d'une réponse. Je ne l'ai jamais vu triste, et encore moins accablé par le chagrin. Alors qu'il était sensé vivre toute sa vie avec elle, elle était selon ses dires la femme de sa vie.

— Qui te dis que je l'ai oublié ? Ce n' est pas que je n'ai pas crié au monde entier ma souffrance que je vais bien... J'essaye jour après jour de reconstruire ma vie, sans elle, mais ce n'est pas simple.

Je le sens sincère, il a presque larme à l'œil. Finalement, je l'ai peut-être mal jugé. Il a souffert à sa façon tout comme à chacun. Le deuil est une épreuve qu'on vit tous différemment. On ne peut pas deviner ce qui va dans le cœur de quelqu'un, sans lui poser d'abord la question.

Je viens de le comprendre.

Même Luisa que je croyais forte, c'est montrée faible. La peur ayant pris le dessus. Définitivement, la perte d'un être cher peut bouleverser notre vie à jamais.

— Fabio ! Ta sœur était une femme merveilleuse et je sais que je ne retrouverais jamais pareille personne, même si je crois que Luisa lui ressemble énormément,... mais je dois de continuer à vivre pour elle, tu comprends ? C'est ce qu'elle aurait voulu ! stipule t-il avec raison.

— Oui ! J'en suis convaincu ! je le rejoins dans ses propos.

— Ah ! J'allais oublier... Merci pour le journal.

Oui, il y a quinze jours je lui ai envoyé le journal intime de ma sœur, Manu avait le droit de connaître ce qui était écrit. Joana parlait de son amour pour lui et de l'homme merveilleux qu'elle a eu la chance de rencontrer et tout ça grâce à moi.

— Il te revenait le droit.

— Merci ! Je suis très touché. Je dois y aller, je dois voir un client mais... il s'arrête et me dit simplement : A bientôt ?

Puis il disparaît dans la foule de ce quartier assez vivant de Paris. Je ne saurais jamais ce qu'il allait me dire avant de décider de partir. Mais ce qui me réconforte c'est de savoir enfin qu'il a également souffert par la perte de ma sœur, je pensais être le seul à ne pas arriver à surmonter ce cruel décès, mais je me suis trompé...