L'APPART DU TROISIÈME Tome 2 (ancienne version)

CHAPITRE 52 Fabio

On s'installe à une table. Bon s'installer est un grand mot, j'y dépose les différentes petites boites et nous mangeons sur le pouce, debout.

Luisa ne manque pas de me faire la réflexion suivante :

— Lui aussi, tu l'as aidé financièrement ?

— Comment ça lui aussi ?

Comment peut-elle savoir que j'ai aidé bons nombres de personnes quand j'en avais encore les moyens ? Je ne le cris pas par les fenêtres.

— Je sais que tu as aidé Manu quand ça allait mal dans son entreprise et Linda pour financer le traitement pour sa mère et je présume Paulo pour qu'il monte son projet. Sans oublier ta sœur et tes parents ?

— Mange ça va être froid ? j'évite de répondre.

Je ne veux pas parler de ça, si j'ai pu aider ces gens, ça été de bon cœur, je n'ai jamais demander de contre partie. Seul Paulo a insisté pour que je mange gratuitement et pour ne pas le contrarier j'ai accepté.

— Très drôle ! Ma salade se mange froide ! en rigole t-elle. Tu es quelqu'un de bien, Fabio Monteiro !

— Tu en doutais ? je la provoque gentiment.

— Au début de notre rencontre, mais plus maintenant. Je t'aime !

— Ce n'est pas toi qui mourrais de faim ? je tente désespérément de changer de conversation, je n'aime pas être le centre du monde.

— Si ! Je trouve très touchant que tu es aidé tant de monde, mais je trouve ça également idiot ! atteste t-elle.

— Idiot ?

— Oui ! Aujourd'hui c'est toi qui a besoin d'être aidé et personne ne te tend la main ?

— Tu ne sais pas ce que tu dis ?

— Si ! Je sais que ça fait des mois que tu ne te verse pas de salaire, tu vis de tes propres économies, qui soit dit en passant s'amenuisent.

— Ne crois pas tout ce que ma mère te dit !

— Quoi ? Ce n'est pas vrai que la pâtisserie est encore dans le rouge ?

— Non ! Mon établissement marche de mieux en mieux depuis qu'on est ouvert de nuit. Je peux enfin verser un salaire à ma mère, pour le reste j'investis dans l'entreprise.

— Et toi dans tout ça ?

— Je peux encore vivre confortablement pendant de très longues années. J'ai su investir mon argent quand il le fallait. Oui, mon compte courant est à la dérive mais il y en a assez pour tenir encore trois ou quatre mois et d'ici là avec la période estivale, j'espère pouvoir me verser un salaire pour travail rendu, j'essaye de la rassurer mais elle reste sceptique.

— Promets moi seulement de me demander de l'aide si les choses ne tournent pas à ton avantage ?

— Luisa, je n'ai pas besoin de ton argent !

— Ce n'est pas d'argent, enfin si, mais je parle surtout de soutien morale, tu peux compter sur moi !

— Je sais ! Et je te suis très reconnaissant ! Et si on mangeait ?

Maintenant c'est moi qui aie une faim de loup. Cette discussion m'a ouvert l'appétit.

— Oui ! Cette odeur me donne l'eau à la bouche, m'annonce t-elle en ouvrant le couvercle de sa salade.

Après une première bouchée Luisa n'a plus qu'un mot à la bouche :

— Waouh !... Non mais waouh ! Sa sauce est fabuleuse ! Qu'est-ce que c'est ?

— Je n'en ai pas la moindre idée. Il ne me dit rien malgré toutes mes tentatives pour le découvrir. Même sa femme ne le sait pas !

— Je le comprends, une recette pareille se garde précieusement, tout comme l'homme ou la femme de sa vie !

J'en rigole, c'est elle qui dit ça. Elle, qui veut s'éloigner de moi ?

Elle ne fait pas attention à mon sourire et se sert un beignet de morue, le croque de ses dents. Sa réaction est surprenante ! Elle avale sa bouchée, puis une autre et c'est quand elle le finit complètement qu'elle sort son mot fétiche en cet instant :

— Waouh !... Waouh ! elle n'en revient pas. Je n'ai jamais mangé un tel beignet de toute ma vie, croustillant à l'extérieur et d'un moelleux à l'intérieur. C'est simplement divin !

— Je ne t'avais pas menti ?

— Non ! Je reviendrais ! Demain !

Je souris en la voyant si décontractée et si heureuse... Car oui Luisa est rayonnante ! Et c'est le plus beau spectacle de toute ma vie, le visage illuminé, radieux de la femme que j'aime.

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Et voilà ! J'espère que vous avez passé un bon moment ? 

A très vite !