C'est elle ?

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8h du matin, l'homme au masque dévérouille la porte de métal une nouvelle fois et emporte Bérénice aux cheveux blancs. Assise sur la chaise en bois, elle attend que l'homme vienne l'attacher.

En attendant, elle fixe inlassablement ces photos de petite fille qu'elle ne connait pas.

Elle regarde l'homme au masque et essaie de comprendre. Sa fille ? Oui,c'est sûrement ça, sa fille. Mais pourquoi afficher des photos de sa fille sur tous les murs de sa salle de torture ? Les photos surplombent un atelier où ont été très soigneusement disposés des tournevis, des clous, une hache, une scie à métaux et quelques couteaux, et étonnament, un petit ours en peluche. Après l'incident avec Bérénice aux cheveux rouges, il a décidé d'éloigner tous les instruments qui pourraient se retourner contre lui.

L'homme au masque termine de nettoyer son instrument et le remet à sa place sur l'établi. Il s'approche de Bérénice aux cheveux blancs, près à la ligoter, quand celle-ci sort de sa manche le scalpel que Bérénice aux cheveux rouges avait réussi à voler. Elle poignarde l'homme au masque dans l'avant-bras et s'enfuit en courant. Elle court aussi vite que possible, reprenant le couloir dans le sens inverse, ce couloir qu'elle a déjà traversé tellement de fois,qu'elles ont traversé tellement de fois. Alors elle court encore et encore, jusqu'à s'arrêter devant leur porte de métal. Elle se saisit des clés suspendues sur le petit clou près de la poignet et ouvre la porte pour ses sœurs de cœur.

Elle entre comme une furie et s'arrête net. Il n'y a personne, personne dans sa cellule. Bérénice aux cheveux blancs ne comprend pas. Elle traverse toute la pièce pour essayer de comprendre, mais il n'y a rien, aucune trace de leur passage, aucune trace de vie autre que la sienne. Seules ses propres chaînes trônent dans la pièce.

Abasourdie, elle tente d'ouvrir la cellule d'à côté. Toujours rien. Alors elle hurle des mots incompréhensibles, avant de se rendre compte qu'ellene connait pas leur prénom, qu'elle ne sait pas qui elles sont.

Elle entend les pas de l'homme au masque se rapprocher rapidement et en tournant la tête, sa chevelure rouge lui apparut comme un  dernier mystère, avant de recevoir un coup sur la tête.

L'homme au masque prend difficlement Bérénice aux cheveux rouges dans ses bras, ralenti par la douleur dans son épaule.

Il prend soin d'attacher Bérénice à sa chaîne de fer, et s'assoit juste en face en attendant qu'elle ouvre les yeux, afin d'être sûr qu'il ne l'a pas perdu à jamais. Il ne pourrait pas supporter une seconde perte. Pas celle de Bérénice.

Il attache les cheveux de Bérénice aux cheveux rouges en une queue assez haute quand celle-ci se releva appeurée.

« C'est votre fille, pas vrai ? Sur les murs ? Elle vous ressemble. »Voilà les premiers mots de Bérénice aux cheveux rouges depuis qu'elle a été enfermée ici avec les autres.

L'homme au masque la regarde fixement et lui empoigne durement le poignet. Il sort un long râle de frustration et prend compte de la violence son geste. Il se lève, et sans un mot, ferme la porte de métal derrière lui.



BéréniceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant