Non-Existant Spell : Le Sortilège Inexistant

Les Éléments

Ils avaient traversé d'étroites petites rues qui montaient en pente. C'étaient des maisons moyennageuses, construites à l'aide de bois et de pierres. Les maisons étaient blanches et marrons pour certaines, beiges au toit bleu pour d'autres, ou encore construites à partir de briques rouges, tous les styles de constructions se côtoyaient mais avec harmonie. Le village penché ne manquait pas d'un certain charme. Le Fort était en fait, construit sur une grande colline, entourée partiellement d'eau. Il y avait des femmes, des enfants et des hommes tous en tuniques blanches, plus ou moins couverts, de longues écharpes d'une couleur différente pour chacun. Tous étaient occupés à leur petites affaires mais certains saluaient Thomas. Après avoir tourné quatres rues différentes, ils arrivèrent dans un petit bâtiment. Plusieurs cris de bébés résonnaient dans la salle. Des couples d'homme et de femme accompagnés de leur bébé et d'un autre enfant parfois plus âgé, étaient assis comme s'ils attendaient à une consultation chez le médecin.
-Il faut que tu saches que d'habitude nous pratiquons ces rites quelques jours à peine après la naissance de l'enfant. Pour les enfants né de parents sorciers, ajouta Thomas.
Ils étaient arrivés au comptoir, deux ou trois anges vêtus d'une tunique blanche et d'une écharpe rouge déambulaient dans la pièce. Thomas prit une plume trempée d'encre, et écrivit le nom de "Sacha Dumas" sur le papier. Il tapa sur la sonnette du comptoir qui émit un "ding !" et le papier se plia instantanément en une chauve-souris pour voler en direction d'une porte qu'elle traversa comme un rideau de fumé.
-Bien, asseyons nous maintenant, suggéra t-il.
Sacha se rendit compte que la pièce était très raffinée, d'une architecture Haussmannienne à la française. Elle ne coïncidait pas pourtant avec l'extérieur du bâtiment qui gardait son aspect plus ancien. Trois longs et larges couloirs prolongeaient la pièce. Ils menaient à plusieurs portes noires, ornées de sculptures de pierre, des gargouilles et d'élégants motifs plaqués or. C'est là que les familles emmenaient leur bébé et en ressortaient parfois le sourire au lèvre ou parfois très déçu.
-Ils ont dût apprendre que leur enfant ne devait pas posséder de pouvoir magique, chuchota Thomas à l'oreille de Sacha qui avait vu passé un couple pleurant à chaude larme accompagné de leur bébé.
-Sacha Dumas, couina une gargouille du couloir d'en face.
-Ha! C'est à nous, disait Thomas.
Il accompagna Sacha jusque devant la porte mais s'arrêta au moment de l'ouvrir.
-Tu dois entrer seul. J'ai à parler avec Severas et tu pourras mieux te concentrer si je ne suis pas présent, dit-il.
Sacha acquieça l'air mal assuré.
-Ne t'en fais pas, suis simplement les ordres de l'infirmière, il n'y a rien de douloureux ou d'effrayant, c'est simple, crois-moi, insista Thomas d'un air bienveillant.
-Bon très bien, à tout à l'heure alors ! dit Sacha en s'efforçant de cacher sa peur.
La pièce était assez éclairée, une grande table ronde en pierre se tenait devant lui. Un pentagrame était gravé dessus et cinq trous étaient creusés au bout des branches de l'étoile. Une femme brune souriante, l'attendait.
-Bonjour, dit-elle avec un accent balkan.
-Bonjour répondit Sacha.
-Détends-toi, tu as besoin d'être à l'aise. On m'a parlé de toi. Tu es spéciale d'après Thomas. La seule chose que je remarque est que tu es très âgé pour ce rite.
- Je sais, ça n'est pas très courant apparemment.
-J'exerce ce métier depuis 12 ans. Je n'y ai jamais vu sorcier de plus de... Elle réfléchissa. 14 ans peut être, reprit-elle. Quel âge as-tu ?
- 17 ans, répondit Sacha.
En même temps qu'elle lui parlait, l'infirmière disposait des choses dans les trous de la table.
-C'est la partie la plus désagréable, je vais avoir besoin un peu de ton sang. Sacha -non sans crainte- tendit sa main, ou l'infirmière lui fit une entaille (trop profonde à son goût).
-Ne bouges pas, lui dit-elle. Elle versa alors un peu d'un liquide étrange, sur son entaille qui disparu en même temps que la douleur en un rien de temps.
-Voilà j'ai fini dit-elle. Il va falloir que tu m'écoutes attentivement. J'ai disposé autour de le pentagrame les cinq éléments. C'est à dire l'eau, le feu, l'air, la terre, et enfin esprit représenté par la cervelle de rat. Ton sang prélevé et versé au centre, va se déplacer comme euhn... aimant ! Dit-elle en cherchant ses mots français. Mais il faut que tu te détendes plus possible. Fermes les yeux. Et tentes de porter ton attention sur la moindre sensation que tu sens dans la pièce. Puis essayes de visualiser sa forme le plus précisément possible. Si tout se passe bien, l'élément que tu maîtrises s'élèvera dans les airs et ton sang se sera déplacer vers lui. Tu es prêt ? Sacha fit signe que oui. Places-toi devant la table, dit-elle. Fermes les yeux. Sacha ferma les yeux. Fais le vide en toi et ne pense qu'à calme de la pièce. Concentres-toi sur toutes sensations que tu ressens, l'ouïe la toucher, ou la vue par exemple. Sacha sentait ses doigts s'engourdire.
La voix de l'infirmière qui lui disait quoi faire, s'éloignait comme s'il tombait dans un profond sommeil. Des fourmies lui parcouruent les doigts et à la mains à présent, puis des silhouettes très lointaines semblaient bouger.
-Et regardes à présent les formes que tu perçois dans le noir, disait la voix de la jeune femme.
Ces silhouettes devenaient de plus en plus précises et s'étaient rapprochées, ses mains émirent un tremblement comme si elles s'efforçaient de soulever des rochers, il ne pouvait entendre plus aucun bruit dans la pièce. Il ne sentait plus que ses mains trembler, parcouru par de longs frissons qui n'en finissaient pas.